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D’ailleurs, le Prince d’Espagne partira visiter en l’Asie et l’Inde en 1884 puis en 1887, les anciennes colonies espagnoles d’Amérique du Sud où il fut accueilli par les espagnols comme .. le Roy d’Espagne | D’ailleurs peu soucieux de ce trône, le Prince d’Espagne partira visiter en l’Asie et l’Inde en 1884 puis en 1887, les anciennes colonies espagnoles d’Amérique du Sud où il fut accueilli par les espagnols comme .. le Roy d’Espagne. | ||
La fièvre carliste ne retombera pas pour autant puisqu'une tentative de putsch sera déjoué en 1900. | |||
Les carlistes n'avaient à cette époque que 10 représentants élus aux Cortés (dont Ramon Nocédal élu en 1905), divisés entre les deux ailes de son mouvement. | |||
== Le Prétendant au trône de France == | == Le Prétendant au trône de France == |
Version du 5 décembre 2011 à 22:05
Charles XI/Carlos VII
Né le 30 mars 1848 à Ljubljana (à l’époque Autriche et aujourd’hui en Slovénie), Charles de Bourbon (Carlos (VII) María de los Dolores Juan Isidro José Francisco Quirin Antonio Miguel Gabriel Rafael de Borbon y Austria-Este) Duc de Madrid et comte de l'Alcarria est le fils de Jean III (Bourbon) et de son épouse, Marie -Béatrice d'Autriche-Este (1824-1906)
Prétendant au trône d’Espagne sous le nom de Carlos VII de 1868 à 1909 et au trône de France sous le nom de Charles XI de 1887 à 1909.
Décédé à Varèse le 18 juillet 1909, il a été inhumé dans la cathédrale Saint-Just à Trieste (Autriche puis en actuelle Italie)
Vie familiale
Éduqué principalement par son grand père le Duc de Modène, Charles XI a été marié deux fois. En 1867, avec la Princesse Marguerite-Marie (1847-1893), fille aînée du Duc Charles III de Parme, la seconde avec Marie- Berthe de Rohan (1868 -1945) à Prague Ce dernier mariage mécontenta le mouvement carliste en raison de la forte personnalité de la Princesse de Rohan.
De son premier mariage avec Marguerite de Parme, Charles XI eut 5 enfants dont Jacques Ier,(ou Jaime/Jacques 1870-1931) futur chef des légitimistes français et Blanche d’Espagne (1868–1949).
Un « Roi » en action, le Prétendant carliste
A la mort de Carlos VI le 13 Janvier 1861, les carlistes se divisent ente partisans de son fils Juan III, Comte de Montizon,et ceux du Prince Carlos, fils de ce dernier. Les partisans du Prince Carlos reprochant à Juan III d’être trop libéral, d’avoir reconnu Isabelle II d’Espagne (les carlistes avaient été défaits en lors de la seconde guerre carliste) et trop éloigné du traditionalisme Catholique (par une vie dissolue), incarné par leur combat armé au nom de la légitimité dynastique contre la couronne espagnole et sa branche représentée par les descendants de Ferdinand VII de Bourbon. Le désaccord est tel parmi les carlistes que le Comte de Montizon finira par renoncer à ses droits en 1868 au profit de son fils, Don Carlos devenu Carlos VII.
Le danger carliste temporairement écarté pour Isabelle II, la cour royale fut le théâtre de querelles partisanes internes entre la Régente Marie- Christine de Habsbourg- Lorraine et sa fille, Reine d’Espagne, manipulée par ses favoris et amants qui lui renvoyaient l’image paternelle qu’elle n’avait pas connue. Lassés des intrigues de palais, en Septembre 1868, les Généraux Juan Prim et Serrano soulèvent leurs régiments et s’emparent du pouvoir quelques semaines plus tard (28 Septembre). Le Général Juan Prim refusera de reconnaître Alphonse XII pas plus qu’il ne répond aux injonctions de Carlos VII qui lui demande de lui remettre le trône. Madrid, Valence et Barcelone se soulèvent, Isabelle II s’enfuit à Paris le 20 Octobre, les Généraux appellent sur le trône Amédée Ier de Savoie (1845-1890) et Carlos VII met ses troupes en marche. La troisième guerre carliste (1870/1872- 1876) a commencé.
La guerre civile qui éclate en Espagne divise tout le pays. Les Alfonsistes (partisans d’Alphonse XII tentent de s’emparer de la capitale, Amédée Ier de Savoie perd son trône le 11 Février 1873 (proclamation de la République), Carlos VII qui a été proclamé Roi d’Espagne par ses partisans contrôlent toute la partie Nord du pays (soit 1/5ième de l’Espagne). Il installe alors son gouvernement en Navarre. Mais dès 1874, faute de pouvoir conquérir tout le pays, une partie des carlistes finirent par abandonner Carlos VII. Alphonse XII reprend le pouvoir le 14 Janvier 1875, la guerre continue avec les carlistes jusqu’au 27 Février 1876 ( la prise d’Estella le 19 Février par les Alfonsistes met fin à la 3ième guerre carliste) où Carlos VII doit s’enfuir, acculé. Le prétendant carliste a perdu toutes chances de s’emparer du trône. Cette guerre aura fait plus de 70 000 morts.
Le carlisme n’est pas pour autant mort et vas subsister sous une forme plus politique. Candido Nocedal (né en 1821), regroupe les carlistes du (Parti carliste en une force ultra conservatrice (Comunión Católico-Monárquica ou Communion Catholique-MOnarchique) bien résolue à contester l’autorité d’Alphonse XII qui perd peu à peu l’aura qu’il bénéficiait auprès des espagnols. Le mouvement avait obtenu avant la guerre 51 Députés sur 235 aux élections de 1871 avant de tomber à 38 élus en 1872.
L’assassinat de Nocedal le 14 Juillet 1885 va accentuer les positions conservatrices des carlistes.
Ramon Nocedal (1842-1907), fils et successeur de Candido, est nommé Représentant du Roi Don Carlos VII. Mais les positions trop conservatrices de Ramon Nocedal déplaisent à Carlos VII qui entre en conflit avec son représentant et finit par le limoger en 1888. Nodecal quitte le Parti carliste avec ses partisans et fonde le Parti intégriste carliste.
La naissance posthume en Mai 1886 d’Alphonse XIII (fils d’Alphonse XII) et les Cortés qui ont confié la régence à Marie-Christine de Habsbourg- Lorraine éloigne du trône Carlos VII. Seul le Parti carliste continue de faire campagne pour un souverain en exil qui peine à se concentrer sur ses nouvelles prétentions au trône de France.
D’ailleurs peu soucieux de ce trône, le Prince d’Espagne partira visiter en l’Asie et l’Inde en 1884 puis en 1887, les anciennes colonies espagnoles d’Amérique du Sud où il fut accueilli par les espagnols comme .. le Roy d’Espagne.
La fièvre carliste ne retombera pas pour autant puisqu'une tentative de putsch sera déjoué en 1900.
Les carlistes n'avaient à cette époque que 10 représentants élus aux Cortés (dont Ramon Nocédal élu en 1905), divisés entre les deux ailes de son mouvement.
Le Prétendant au trône de France
Lors du décès d’Henri V, Comte de Chambord en 1883, une partie des royalistes français vont ralliés le Comte de Montizon, Jean III (Bourbon) au nom du principe de la légitimité dynastique.
Le mouvement légitimiste, qui était né peu après la révolution de juillet 1830 qui avait mis fin au règne de Charles X, va alors dans un conflit dynastique qui dure encore actuellement. Face aux légitimistes, les partisans des Orléans, incarné par Philippe VII, Comte de Paris. Déjà le Duc de Madrid, Don Carlos, conscient de ses droits héréditaires sur le trône de France, avait revendiqué le 3 Octobre 1868 ses droits à la succession capétienne sans qu’Henri V ne condamna son manifeste pour autant. Alphonse Thiers (1797-1877) qui avait inauguré le poste de premier Président de la IIIème République se méfiait de Don Carlos et avait manœuvré pour que les républicains espagnols apportent leur soutien à une monarchie constitutionnelle en Espagne sous l’autorité d’Amédée de Savoie.
Don Carlos, qui n’est alors que le prince héritier, incarne à la fois la légitimité carliste et la légitimité française. Mieux même, on sait que c’est lui qui, à la demande expresse d'Henri V,Comte de Chambord marcha en tête de tous les Capétiens lors des obsèques de ce Prince en 1883 (le Comte de Chambord avait maintes fois critiqué le libéralisme de ((Jean III (Bourbon)]] tandis que ce dernier se gaussait de la dévotion au catholicisme d’Henri V).
Don Carlos VII d’Espagne se mua alors en Charles XI, Roy de jure de France.
Lors des funérailles du Comte de Chambord, environ 300 royalistes (sur les 4000 présents à Goritz) et réunis à l’hôtel des Trois Couronnes, adoptèrent une déclaration signée du Duc de la Rochefoucaul- Bisaccia : «Les Français réunis à Goritz pour rendre un suprême et douloureux hommage au Roi affirment leur inébranlable fidélité au principe de la Monarchie héréditaire et traditionnelle et saluent dans le Comte de Paris le chef de la Maison de France.»
Néanmoins certains refusèrent de reconnaître la branche des Orléans comme le Général Henri de Cathelineau (1813-1891) qui ,et entre autres, organisa des congrès légitimistes (600 participants en 1887) , les manifestations royalistes du 21 Janvier ou le pèlerinage de Sainte Anne d’Auray. Petit fils du chef vendéen et fils de Jacques Joseph Cathelineau, tué en 1832 lors de l’insurrection royaliste, Henri de Cathelineau était un fervent légitimiste qui avait lui-même combattu aux côtés de la Duchesse de Berry et au mouvement migueliste au Portugal avant de prendre le commandement en 1870 d’un corps de volontaires vendéens et bretons. Lors du Congrès du 27 Juillet 1884, présidé par Maurice d'Andigné, Sébastien Laurentie, Henri de Cathelineau et le journaliste Guillaume Véran, les royalistes légitimistes affirment « leur inébranlable attachement à la cause du droit monarchique, héréditaire et traditionnel, dont le chef de la maison d'Anjou, est depuis la mort d'Henri V, en vertu de la loi salique, le représentant légitime».
Divisés, les légitimistes représentaient encore l’aile minoritaire du monarchisme français et vont vite recevoir le sobriquet de «Blancs d’Espagne» par les partisans des Orléans, eux-mêmes baptisés «Blancs d’Eu», en raison du lieu de résidence de la famille des Bourbon-Orléans. Le refus du drapeau tricolore par le Comte de Chambord en 1873 avait mis à tout espoir direct de restauration de la monarchie par le Parlement à majorité royaliste (Légitimistes et orléanistes). Dès lors le nombre de Députés légitimistes va dès lors ne cessait que décroitre complètement (24 élus en 1876 à une dizaine en 1898 sur 44 monarchistes élus). Le désintéressement du prétendant carliste à la couronne de France va considérablement nuire à la cause du légitimisme. «L’Union», organe du Comte de Chambord affirma à la mort de celui-ci que sa « mission » était terminée et salua le Comte de Paris comme le chef de la Maison de France. Le Marquis de Deux-Brezé ordonna la dissolution (26 Août 1883) de tous les comités légitimistes dont certains se rallièrent au Comte de Paris Philippe VII.
Le Temps (journal qui ne cache pas son antipathie aux royalistes) écrivait le 5 Septembre à propos de la division des royalistes qu’un «groupe d'intransigeants qui pousserait Don Juan (Jean III)» à revendiquer le trône et de conclure que «le comte de Paris rencontrerait le carlisme sur la route du trône ». Puis le 21 Novembre, récidiva en ironisant sur ces « monarchistes français (qui) passent par dessus les Pyrénées pour aller chercher leur Roi de l'autre côté de la frontière »
Le Général Boulanger (dit le Général Revanche 1837-1891) attira tous les espoirs des royalistes en 1889 mais divisa profondément les légitimistes. De Cathelineau s’opposait à Boulanger tandis que l’un des représentant du Prétendant, Maurice d’Andigné (propriétaire du « Journal de Paris », fondé en Octobre 1880) appelait à l’union derrière le Ministre. Les journaux eux-mêmes étaient divisés sur la doctrine à suivre. Le Droit Monarchique, le Journal de Paris, la Gazette de France, le Soleil… s’opposaient sur la forme de monarchie à adopter en cas de restauration.
Ministre de la défense limogé le 31 Mai 1887, Député qui a su rassembler les radicaux de gauche comme les monarchistes ou les bonapartistes, le Général Boulanger bénéficie du soutien financier de la veuve du Duc d’Uzes, ouvertement légitimiste. Il tente un putsch le 27 Janvier 1889 mais c’est un échec lamentable. Boulanger, abandonné, se suicidera sur la tombe de sa maîtresse, Marguerite de Bonnemains, le 16 Juillet 1891.
Charles XI ne croyait pas à ce coup d’état et ne cachait pas sa préférence à la couronne d’Espagne.
D’ailleurs, dans une lettre privée envoyée le 3 Septembre 1883 à Nodecal, il avait alors notifié «la force des liens indissolubles qui l'attachait à sa chère Espagne ». «C'est à elle seule que j'appartiens et je lui appartiendrai toujours».
Néanmoins, le 11 juin 1889, il charge son Représentant en France, Joseph du Bourg, en obéissance aux demandes transmises par Marguerite-Marie Alacoque, de déposer en la Cité du Sacré Cœur (Paray-le-Monial) un document officiel consacrant sa personne et la France au Sacré-Cœur. L’heure est à la restauration.
Et de temps en temps d’écrire à ses partisans comme le 14 septembre 1888, réunis à Sainte-Anne d’Auray : « Il n’y a que deux politiques en présence dans l’histoire contemporaine : le droit traditionnel et le droit populaire. Entre ces deux pôles, le monde politique s’agite. Au milieu, il n’y a que des royautés qui abdiquent, des usurpations ou des dictatures. Que des Princes de ma famille aient l’usurpation triomphante, soit. Un jour viendra où eux-mêmes ou leurs descendants béniront ma mémoire. Je leur aurai gardé inviolable le droit des Bourbons dont je suis le chef, droit qui ne s’éteindra qu’avec le dernier rejeton de la race issue de Louis XIV ».
Le 23 mai 1892, Charles XI protesta auprès du comte de Paris contre l’emploi que celui-ci faisait des pleines armes de France (c’est à dire sans la brisure des cadets constitué par le lambel à trois pendants des Orléans).
Le Prince entra en conflit avec son représentant, le Prince de Valori en 1892 et le mouvement légitimiste connu sa première scission avec le Schisme sévillan. Le « Journal de Paris » rallia les propos du Pape Léon XIII et cessa d’être un soutien au légitimisme. Quant à Charles XI, suivant lui-même les consignes du Pontife, refusa de nommer un nouveau représentant en France et le mouvement légitimiste s’en trouva une nouvelle fois affecté par une crise de confiance.
Il faudra attendre de nouveau 1896 pour que le Prétendant accepte de nouveau de nommer un représentant en la personne du Comte Urbain de Maillé de la Tour Landry. Ce dernier réorganise le mouvement légitimiste en un Conseil Central des Comités légitimistes qui allait survivre jusqu’en 1914. Mais les actions politiques de Charles XI se firent de plus en plus rares. La dernière survint lors de la crise liée à la séparation de l’église et de l’état , le 9 Décembre 1905.
Le 12 Mars 1906, Charles XI condamna la loi de séparation et déclara lors d’un manifeste : « Comme l’aîné de la race de nos rois et successeur salique, par droit de primogéniture de mon oncle Henri V, je ne puis rester plus longtemps spectateur impassible des attentats qui se commettent contre la religion, et aussi Sa Sainteté Pie X. J’élève la voix pour repousser de toutes les forces de mon âme de chrétien et de Bourbon, la loi de séparation. Catholiques français, l’avenir de la France est entre vos mains, sachez donc vous affranchir d’un joug maçonnique et satanique, en revenant franchement et avec l’ardeur qui vous caractérise, à la vraie tradition chrétienne et nationale dont, par ma naissance, c’est-à-dire par la volonté de Dieu, je suis le seul représentant légitime ».
A son décès, le mouvement légitimisme était en déliquescence, il n’y’avait plus aucun député monarchistes au parlement.
Liens externes
- [1] : Charles de bourbon (1848-1909)
- [2] : Charles de Bourbon
- [3] : La presse légitimiste
- [4] : Le Droit Monarchique
- [5] : La presse monarchiste
- [6] : Synthèse rapide des guerres carlistes
- [7] : Guerres carlistes
- [8] : Histoire du carlisme (catalan)
- [9] : les carlistes en France
- [10] : Les guerres carlistes (Angl.)