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Son cœur a été prélevé du corps pour être inhumé dans un monument situé dans la Chapelle de la Grâce à Altötting.
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* [[Les événements de la chute de la monarchie bavaroise]]
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Version du 5 novembre 2014 à 12:17

EN COURS DE REDACTION

Louis III de Bavière (Ludwig III Von Wittelsbach)

Blason des Wittelsbach

Prince bavarois, il fut le dernier souverain (1913-1918) du royaume de Bavière, emporté avec l’effondrement de l’Empire allemand à la fin de la première guerre mondiale

Fils du Régent

Né le 7 janvier 1845 sous le nom de Ludwig Luitpold Josef Maria Aloys Alfried von Wittelsbach dans la capitale du royaume de Bavière, Munich, il est fils de Léopold de Bavière et d’Auguste- Ferdinande de Habsbourg-Toscane.

A sa naissance, le Prince n’est pas destiné à monter sur le trône. Règne alors [Louis Ier de Bavière]]. Sa belle- fille la Princesse Marie de Hohenzollern est alors enceinte et va bientôt accoucher en août 1845 du futur Louis II de Bavière. D’autant que 3 ans plus tard, la Princesse héritière de Bavière accouche du Prince Othon , éloignant le fils du Prince Léopold des chances de monter sur le trône de Bavière.

Louis de Bavière, jeune prince

Contrairement à ses cousins ou son oncle, futur Roi de Grèce, le Prince Louis ne sera guère porter au romantisme ambiant de l’époque. Il grandit sur ses premières années au sein de la Résidence de Munich et au Palais royal. Il a 3 ans et l’insouciance de sa jeunesse lorsqu’il assiste au couronnement de l’austère Maximilien II de Bavière, monté sur le trône après que son père ait décidé de renoncer à sa couronne pour les charmes de la demi-mondaine Lola Montés.

Âgé de 10 ans, la famille princière déménage au Palais Leuchtenberg que le Prince Léopold a acheté à la veuve du Prince Eugène de Beauharnais en 1852. C’est à 16 ans que le Prince entame sa carrière militaire comme Sous-Lieutenant du VI ième bataillon de chasseurs. Il poursuit ses études à l'Université Louis-et-Maximilien de Munich en droit et en économie avant d’être nommer de plein droit Sénateur à 18 ans en sa qualité de Prince de Bavière.

Louis, Prince héritier de Bavière

En juillet 1866, son cousin Louis II de Bavière, roi depuis deux ans, décide de se joindre au côté de l’Autriche contre la Prusse et ses volontés hégémoniques. Sud contre Nord, catholiques contre protestants prussiens, Louis II ne supportait pas le chancelier prussien Otto Von Bismarck qui le rendait bien. Mobilisé, le Prince Louis reçoit le grade de Lieutenant. Blessé à la bataille de Helmstedt et atteint d'une balle dans la cuisse, il est évacué du champ de bataillé auréolé de cette gloire à 21 ans (Il recevra la croix de Chevalier de 1re classe dans l'Ordre Militaire bavarois du Mérite.

Le Prince s'intéresse aussi beaucoup aux questions agricoles et tentera bientôt de faire quelques réformes favorables aux agriculteurs dans un pays qui est composé de 51% de paysans. Le plus fort pourcentage de l'Empire qui en moyenne ne comporte que 34% de sa population issue du monde agricole.

Mariage

Louis et Marie Thérèse de Bavière

C’est à l’enterrement de sa cousine Mathilde de Teschen que le Prince Louis (représentant de Louis II) va rencontrer à Vienne la Princesse Marie-Thérèse de Habsbourg- Modène, âgée de 18 ans. C’est un coup de foudre entre le Prince de Bavière et cette archiduchesse dépossédée de son héritage depuis peu par les troupes de Guiseppe Garibaldi. La permission de l’épouser ne sera pas chose aisée. Lorsqu’il apprend que le Prince Louis de Bavière entend épouser l’archiduchesse, l’Empereur François-Joseph Ier d’Autriche manifeste un certain agacement. Il avait en effet d’autres projets, celui de marier la Princesse de Modène au Grand Duc de Toscane, un autre Habsbourg privé de son Grand-Duché par les partisans du Roi Victor-Emmanuel II de Savoie.

Louis de Bavière ne renonce pas et l’Empereur d’Autriche soucieux de garder l’alliance avec la Bavière finit par cette accepter cette alliance dont les cérémonies se déroulent à l’ Augustinerkirche (Eglise des Augustins) le 20 février 1868. Au préalable, Louis de Bavière avait dû signer un acte de renonciation au trône de Grèce dont il était l’héritier de son oncle Othon Ier de Grèce afin que ses enfants soient bien élevés dans la foi catholique. Louis n’avait rien à perdre, la couronne de Bavière était loin et le trône de Grèce peu attrayant avec sa politique tumultueuse.

La famille royale de Bavière

De cette union naîtront 13 enfants :

  • Rupprecht (Robert) de Bavière (18 mai 1869 - 2 août 1955); Prince héritier de Bavière
  • Aldegonde de Bavière (17 octobre 1870 - 4 janvier 1958);
  • Marie de Bavière (6 juillet 1872 - 10 juin 1954
  • Charles de Bavière (1er avril 1874 - 9 mai 1927)
  • François Marie Luitpold de Bavière (10 octobre 1875 - 25 janvier 1957)
  • Mathilde de Bavière (17 août 1877 - 6 août 1906)
  • Wolfgang de Bavière (2 juillet 1879 - 31 janvier 1895)
  • Hildegarde de Bavière (5 mars 1881 - 2 janvier 1948)
  • Notburga de Bavière (19 mars 1883 - 24 mars 1883)
  • Wiltrude de Bavière (1884 - 1975)
  • Helmtrud de Bavière (22 mars 1886 - 22 juin 1977)
  • Dietlinde de Bavière (2 janvier 1888 - 14 février 1889)
  • Gundelinde de Bavière (1891 - 1983)

Louis de Bavière, Régent et Roi

Louis III en costume de sacre

Dans le royaume de Bavière, les frasques du Roi Louis II effrayent autant sa famille qu’elle amuse les bavarois. Ses dépenses ruinent le budget du royaume. Une cabale s’opère au sein de la dynastie, peut être avec la complicité prussienne. Le mystère demeure toujours mais en 1886, le Roi Louis II est interné dans un hôpital et rapidement son frère Othon qui le soir de pleine lune hurlait à la mort. C’est le père de Louis de Bavière,, Léopold, qui est nommé Régent.

A la mort du Prince Léopold en 1912, et Louis II décédé dans des circonstances mystérieuses, Louis de Bavière hérite de la régence du royaume au nom du Roi Othon Ier de Bavière le 12 décembre 1912. Le prince se mue en véritable politicien soucieux de conserver l’indépendance de son royaume au sein de l’Empire allemand en janvier 1871. Il rencontre d'ailleurs le 25 août 1913, le Kaiser Guillaume II pour le centenaire de la bataille de Leipzig. Le Régent s'entretient avec des affaires politiques de son royaume mais goûte peu au bellicisme de l'Empereur allemand. Louis de Bavière obtient l’abdication d’Othon Ier et ceint la couronne de Bavière le 5 novembre 1913 sous le nom de Louis III.

Un amendement à la constitution obtenu par le ministre-président (122 votes pour et 27 contres) et Comte Georg Freiherr von Hertling (1843- 1919) permis ce couronnement car son prédécesseur était toujours en vie. Sa nomination le 9 février 1912, issu du groupe majoritaire à l'assemblée est la preuve du début de la transition d'une monarchiste constitutionnelle à une monarchie parlementaire.

La première guerre se profile en Europe et la Bavière doit envoyer des bataillons au côté des allemands. Le 1er août 1914, la Bavière vote des crédits militaires pour le conflit et le parlement royale assure de sa fidélité au Reich . Louis III attendait de Guillaume II un accroissement de ses frontières tel que l'annexion de l’Alsace et une partie des territoires du Grand Duché de Bade anciennement le Palatinat des Wittelsbach.

Dirigés par le Prince héritier Rupprecht de Bavière, les bataillons bavarois vont se distinguer notamment en France, dans la région de Lorraine où il est affecté au commandement du 6ième bataillon armé impérial (soit treize divisions (huit d'active, deux de réserve, trois de cavalerie et une brigade de Landwehr) pour 247.700 soldats). Les Bavarois contiennent rapidement les Français en août 1914 et lance une contre-offensive à la bataille de la trouée de Charmes. Néanmoins le prince héritier n’arrive pas à percer les lignes françaises. Durant les guerres de tranchées, Rupprecht de Bavière reste sur le front de l’Ouest et obtient le grade de Generalfeldmarschall (maréchal) en 1916. Louis III fera même une visite à son fils en août 1915, orné du fameux casque à pointe allemand. Un autre prince de la famille royale, le Prince Léopold lui se distinguera à la prise de Varsovie et remplaça le Maréchal Hindenburg à la tête du front oriental.

Parmi les 900 000 soldats mobilisés du Roi de Bavière se trouve un certain Adolf Hitler. Le 3 août 1914, il avait adressé une supplique au Roi de Bavière afin qu’il l’autorise à entrer dans un des régiments du royaume. Cela sera accepté dès le lendemain. le futur chancelier national- socialiste servira jusqu’en Octobre 1916. L’historien Thomas Weber dans son ouvrage la Première Guerre d’Hitler nous raconte son incorporation au sein de l'armée allemande : « Du fait d’une pénurie de casques et de havresacs, Hitler, Weisgerber et leurs camarades reçurent de simples sacs à dos et des couvre-chefs en toile cirée imitant des casques recouverts d’une coiffe de coton gris ».

Cette même année 1916, le Roi décide de rationner le palais afin de partager les difficultés des bavarois.

Louis III et son fils Rupprecht de Bavière

Revendications territoriales

Le 15 novembre, le Comte Hertling revendique à Berlin l'Alsace. Et en cas de refus, il exige comme dédommagement la Belgique (que le Kaiser réservait à sa chère Prusse en plus de la flandre française, du Luxembourg et le bassin minier du Briey pour l'Empire). ). Les prétentions de Louis III se heurtent à des refus du Roi du Wurtemberg et de celui du Grand Duc de Bade qui refusent tout deux cette tentative hégémonique bavaroise. Le comte Hertling n’en démord pas il tient a l'annexion de l’Alsace et propose au Reich le contrôle total du Rhin. La conférence sera un echec et le gouvernement Reich met en garde la Baviere sur ses utopies, croyant y percevoir une volonté indépendantiste.

En 1915, c'est l'héritier Rupprecht qui revendique de nouveau l’Alsace et propose le partage de la Belgique entre la Hollande et le luxembourg tout en réclamant le port d'Anvers pour profiter d'un accès à la mer. Un discours édulcoré est publié en juin dans la presse afin de ne froisser le royaume des Pays-Bas. Mais l’entrée en guerre des Etats-Unis aux côtes des alliés met à bas l’optimisme bavarois . Poussé par le député du Zentrum (Parti catholique) Mathias Erzberger ,le Comt Hertling decida de ne plus soutenir le camp des annexionnistes et fut nommé le 27 Octobre 1917, chancelier du Reich. Hertling s’aperçut vite de la menace du Parti social-démocrate d'Allemagne (Sozialdemokratische Partei Deutschlands, SPD), et tenta une reforme électorale pour leur couper la route mais l'entêtement du Kaiser et sa maladie firent échouer ce projet. A bout de souffle, le 3 octobre 1918, Georg von Hertling est remplacé par le Prince Maximilien de Bade, lâché également par la Bavière et le grand -Duché de Bade.

La République des conseils de Bavière

En Bavière, la situation se complique. Le 18 septembre 1917, le SPD présente au parlement bavarois un projet de réforme de la monarchie , suppression de la chambre haute, abolition des privilèges de la famille royale et instauration de la démocratie parlementaire. Le projet fut rejeté immédiatement par la majorité monarchiste du Parlement.

Fin 1918, le royaume a perdu 200 000 de ses habitants dans ce conflit et accuse directement le Kaiser tout en restant persuadé que l'Alsace peut être encore annexée. La fin de la première guerre mondiale emporte l’Empire allemand et avec lui tous les royaumes et principautés qui le compose. La Bavière n’échappera pas à la règle. Une révolution éclate à Munich le 3 novembre 1918, organisée par le parti social-démocrate indépendant (USPD issu d'un scission en avril 1917 avec le SPD) du journaliste d'origine juive Kurt Eisner.

Louis III apprend la révolution alors qu'il se promène dans le jardin du palais. Il envoie l’armée réprimer les manifestations de masse qui éclatent dans la capitale mais les soldats refusent de tirer sur la foule. Le Roi et sa famille craignant pour leur vie, quittent la capitale pour l’Autriche le 7 novembre. Le palais, quant à lui, a été vidé de ses garde?

Le 13 novembre, il signe un document qui relâche de leurs devoirs fonctionnaires et militaires. Interprété comme un acte d’abdication, les sociaux-démocrates s’empressent de proclamer la république dans une Bavière pourtant encore fidèle à sa dynastie.

Kurt Eisner

Se réfugiant à Schloss Wildenwart, la famille royale n’est pas inquiétée par la révolution qui a éclatée à Munich. Le leader des Sociaux-démocrates,Kurt Eisner, a assuré le souverain déchu de sa totale liberté de mouvement. La Reine Marie-Thérèse s’éteint le 3 février 1919, laissant un souverain seul avec ses souvenirs.

La situation en Bavière se complique le 21 du même mois du décès de la Reine. Kurt Eisner est assassiné par un monarchiste. Des manifestations contre la famille royale éclatent dans la République et Louis III doit s’enfuir en Autriche puis au Liechtenstein, craignant pour sa vie, avant de s’installer en Suisse.

Il faudra attendre avril 1920 pour que la famille royale puisse revenir s’installer en Bavière, au château de Wildenwart.

Décès du Roi de Bavière

C’est lors d’un voyage en Hongrie que Le roi Louis III meurt le 18 octobre 1921 à l'âge de 76 ans. Il sera inhumé aux côtés de son épouse dans la crypte de la cathédrale Notre-Dame à Munich le 5 novembre 1921. Le gouvernement bavarois décide de rendre un hommage officiel au souverain décédé. C'est six chevaux qui tireront le cercueil funéraire accompagné d'une escorte d'honneur. Les membres de la famille royale, le gouvernement, la Reichswehr et des anciens combattants =, les fonctionnaires des ministères et organismes ainsi que des délégations des huit districts administratifs suivront le cortège funèbre, soit un total d'environ 100.000 personnes.C'est le Cardinal Michael von Faulhaber (1869-1952) qui rendra le dernier hommage au Roi de Bavière accompagné d'un éloge à la monarchie et ... du droit divin des rois.

Enterrement de Louis III de Bavière

Son cœur a été prélevé du corps pour être inhumé dans un monument situé dans la Chapelle de la Grâce à Altötting.

Liens internes

Liens externes

  • [1] : Présentation de la dynastie des Wittelsbach (Fr.)
  • [2] : Histoire de la Bavière (All.)
  • [3] Louis III et la première guerre mondiale (Fr.)
  • [4] : Hitler sur le front.(Fr.)