Restauration nationale

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La Restauration nationale (Centre de propagande royaliste et d'Action française, RN) est une formation politique royaliste française fondée en 1955 par Pierre Juhel et Louis-Olivier de Roux, originellement issue de l'Action française et de la doctrine du nationalisme intégral de Charles Maurras.

Histoire

L'organisation a longtemps été animée par Pierre Juhel, secrétaire général, puis Pierre Pujo (le fils de Maurice Pujo, membre fondateur de l'Action française avec Henri Vaugeois). La RN bénéficia du soutien de militants royalistes de la première heure comme Jacques Maurras (neveu et fils adoptif de Maurras) et Guy Coutant de Saisseval.

Durant la guerre d'Algérie, la RN s'engagea résolument en faveur de l’Algérie française,; certains de ses cadres et militants rejoignant les rangs de l'OAS.

Le principal périodique qui diffusait les idées du mouvement était Aspects de la France, créé en 1947 par Georges Calzant pour faire suite à L'Action française (initiales transparentes : AF).

Mais la Restauration nationale disposera aussi de toute une presse régionale ou "jeune".

Après avoir connu un fort regain d'activités dans l'ambiance activiste et très politisée de mai 68 et de ses lendemains, la Restauration nationale va connaître une succession de crises qui vont durablement l'affaiblir.

En 1971, quelques militants hétérodoxes tels Bertrand Renouvin, Gérard Leclerc et Yvan Aumont tentent de renouveler la pensée maurrassienne en s'inspirant notamment des idées "révolutionnaires" développées par l'Action française "des origines". En désaccord avec Pierre Juhel et Pierre Pujo, ils quittent le mouvement pour fonder la Nouvelle Action française (qui deviendra par la suite la Nouvelle action royaliste), entraînant avec eux la majorité des effectifs jeunes.

Symétriquement, une minorité de la base jeune, campée elle sur des positions ultra-droitières, prend son autonomie et constitue la même année avec Bernard Lugan le Comité Royaliste pour un Ordre Nouveau.

Enfin, en 1972, c'est au tour des sections et fédérations de province (à l'exception notable de la Franche-Comté) de quitter la RN en se constituant en une Fédération des unions royalistes de France.

La Restauration nationale traverse alors une période de stagnation et la mort de Pierre Juhel en 1980 semble devoir sonner la fin du mouvement.

Son successeur, Guy Steinbach va cependant négocier la réintégration progressive des différents groupes issus des dissidences de la décennie précédente. Bientôt, hormis la Nouvelle action royaliste qui poursuit sa propre route, l'unité maurrasienne se reconstitue autour de la restauration nationale.

Les années 1988/1992 sont même marquées par un renouveau militant, phénomène baptisé "Génération Maurras", digne des plus belles embellies militantes liée au combat pour l'Algérie française ou à l'agitation de mai 68.

Guy Steinbach est remplacé au secrétariat général de la RN en 1991 par Bernard Bonnaves, ceci afin d'éviter une double crise, générationnelle d'une part, et entre la direction du journal et celle du mouvement.

En 1992, Aspects de la France est remplacé par L'Action française hebdo (dirigé par Pierre Pujo) qui change de nom en 1998 pour L'Action française 2000. Ce périodique est lié au Centre royaliste d'Action française issu d'une sécession du mouvement.

Mais, la crise évité en 1991 éclate finalement à la fin de l'année 1992 et entraîne le départ de nombreux cadres et militants. C'est la fin de la "Génération Maurras". Certains tenteront une nouvelle aventure autour de revues et de journaux comme Immédiatement ou Vu de France.

La RN s'engage alors dans une longue série de crises dont le point d'achoppement est toujours le même: le rôle du journal dans la vie du mouvement... Le mouvement politique est-il au service du journal, ou le journal n'est-il qu'un outil politique au service du mouvement ?...

Bernard Bonnaves est ainsi poussé à la démission dès 1993 et remplacé par un jeune militant, Stéphane Tilloy, débarqué à son tour en 1995 pour céder la place à un ancien militants de la période 68 Hilaire de Crémiers avec mission de redresser un mouvement en pleine déliquescence.

Sécession de 1997

Hilaire de Crémiers estime que le journal, sous sa forme actuelle, est contre productif et générateur de déficits chroniques. Pierre Pujo réagit en le démettant de ses fonctions et en nommant un nouveau Secrétaire général en la personne de Nicolas kayanakis.

Or, contre toute attente Hilaire de Crémiers ne se sommet pas et maintient son autorité sur la Restauration nationale. Pierre Pujo et Nikolas Kayanakis,qui conservent eux la maîtrise du journal L'Action française 2000, son donc contraints de créer leur propre mouvement, le Centre royaliste d'Action française.

Il est donc préférable de parler de sécession plutôt que de scission...


Aujourd'hui

Aujourd'hui, la Restauration prince Jean d'Orléans, duc de Vendôme (1987) et « dauphin de France » (1999). Elle est actuellement présidée par Bernard Pascaud et elle a pour délégué général Hilaire de Crémiers (autour duquel s'étaient rassemblés les militants lors de la scission) et comme trésorier Louis Garban. Le mouvement regroupe une dizaine de fédérations royalistes de province et dispose d'un Institut de la Restauration nationale ainsi que d'une branche étudiante, la Fédération des étudiants royalistes (FER) qui se consacre à la promotion du royalisme dans les lycées.

Parmi les présidents de fédérations des régions de France et les principaux délégués actuels de RN, on peut mentionner : Guy Steinbach, de Louis Juhel (fils de Pierre Juhel), le professeur d'histoire François-Georges Dreyfus, Jacques Trémolet de Villers, Olivier Pichon, Pierre Pinatel, Yvan Blot, Pierre Bernard, Pierre Philippeau et Georges Rousseau.

Le mouvement édite actuellement un bulletin éponyme (Restauration nationale, trimestriel dirigé par Hilaire de Crémiers, no 1, 1998, juin/août) et la Nouvelle Revue universelle (qui reprend le programme de Jacques Bainville et Henri Massis anciennement directeurs de la Revue universelle).

Plusieurs conférenciers ont pris parole aux réunions de la RN (au « Café Bleu » entre autres) : Georges-Paul Wagner, Vladimir Volkoff, Gérard Leclerc, Thibault Colin, Yvan Blot, Olivier Tournafond, Antoine de Crémiers, Pierre Hillard.

Extraits du programme de 2005

Le gouvernement de la République se trouve aujourd’hui confronté aux énormes problèmes que sa propre politique a créés [...]. Tout se conjugue pour provoquer une situation dramatique et pratiquement sans solution dans les conditions actuelles : une immigration incontrôlée, aggravée par une conception du droit de la nationalité sans plus aucun rapport avec la nation française ; une démagogie immigrationniste renforcée par toutes sortes d’avantages sociaux accordés sans contrepartie [...] ; un « pacte républicain » qui n’est qu’une formule de politiciens sans aucune force réelle d’intégration [...] ; une politique dite de la ville qui ne vise qu’à la destruction de toute idée patrimoniale [...] ; une « République » abstraite qui repose sur le mépris de l’histoire nationale, de la culture et de la civilisation française, de la religion chrétienne et finalement de la France réelle.
Aujourd’hui la France paye les conséquences. [...] La Restauration nationale appelle les Français à une réflexion de fond sur les institutions et sur le régime. Il faut retrouver un État digne de ce nom [1]
(Communiqué du comité directeur de la Restauration Nationale, novembre 2005)

Restauration nationale, organe royaliste (1928-1935)

Il existait un périodique intitulé Restauration nationale (organe royaliste régional) qui paraissait à La Rochelle (25 mars 1928 - juillet/août 1935, I-VIII, no 1-64). Ce journal avait absorbé L'Écho de Touraine (février 1928 - décembre 1929) en 1930.

Références

Lien externe

Notes

  1. Communiqué du comité directeur de la Restauration nationale (novembre 2005 ; mis en ligne le 13/11/2005, dernière modification : 16/11/2005) [1].

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