Intégralisme Lusitanien
L’Intégralisme Lusitanien (Integralismo Lusitano)
Mouvement monarchiste portugais qui rejette le libéralisme et le parlementarisme prône le retour de la monarchie absolue au Portugal sur fond de nationalisme.
Fondation du mouvement
A l’origine fondé en 1912 en Belgique par un petit groupe exilés de monarchistes portugais catholiques autour d’une revue littéraire, Alma Portuguesa, codirigé par Luís de Almeida Braga (1890-1970) et José Hipólito Raposo (1885-1953), il deviendra un mouvement politique en 1914 à la veille de la première guerre mondiale sous le nom d’Intégralisme Lusitanien.
Dès février 1914 est lancé au Portugal après une rencontre avec le mouvement de l’Action française (1913), « Aqui d’El Rei » puis en avril 1914, le périodique Nação Portuguesa (Nation Portugaise).
En 1915, le mouvement organise des conférences et dénonce le libéralisme ambiant de l’époque et les risques d’annexion du pays par l’Espagne. Des conférences souvent agitées et dont les partis républicains ne cessent d’attaquer violemment. Un an plus tard, le mouvement monarchiste jure obéissance à Manuel II.
Parmi l’armée demeure des officiers militaires monarchistes. Le « mouvement de l’épée » devient involontairement le bras armé de l’Intégralisme Lusitanien.
Le mouvement monarchiste prendra part au soulèvement de 1919 (Mouvement Monarchiste Portugais) avec à sa tête un des fondateurs de l’Intégralisme Lusitanien, Alberto de Morés Monsaraz (1889-1959) qui sera blessé au cours des combats.
Légitmistes et Manuelistas
Le 3 septembre 1920, L’Intégralisme Lusitanien décide de soutenir les prétentions de Dom Duarte II Nuno (soutien de Luís de Almeida Braga et d’Alberto de Morés Monsaraz). Le Roi Manuel II avait appelé ses partisans à jouer le jeu électoral au sein de la république mais « Nation portugaise », périodique de l’Intégralisme Lusitanien rejette toute idée de référendum sur la monarchie qui fait son chemin en 1926 estimant que ce système de choix « est contraire au principe monarchique ». La crise dynastique atteint bientôt le mouvement monarchiste. L’Intégralisme Lusitanien refuse de reconnaître les accords de Paris en 1922 qui met fin au schisme dynastique mais qui replace l’ancien roi Manuel II comme unique prétendant du trône jusqu’à sa mort où pourra lui succéder Dom Duarte II Nuno.
En 1925, Alberto de Morés Monsaraz quitte le mouvement pour devenir Secrétaire Général du Mouvement National –Syndicaliste, d’inspiration fasciste et qui n’excluait pas la restauration de la monarchie (le mouvement, qui suivait les préceptes de Georges Valois, sera dissout en 1934 par Salazar et Monsaraz tentera un coup d’état en 1935 avant de prendre la fuite).
Enfin avec le décès d’António Sardinha, le mouvement perd un autre de ses chantres.
Le mouvement connaît sa première dissidence avec la création de la Ligue de l’Action Intégraliste.
Dissolution du mouvement
En 1932, le mouvement monarchiste Intégralisme Lusitanien doit se dissoudre et se fondre dans l’Union Nationale fondé par Salazar. Luís de Almeida Braga et José Hipólito Raposo continueront cependant leurs activités avec la revue de l’Integralismo Lusitano mais l’Estado Novo contribuera à réduire la portée de leur idées. Les monarchistes sont toujours divisés. Les partisans de Manuel II (Manuelistas) ont rejoint les rangs de Salazar tandis que les légitimistes de l’Intégralisme Lusitanien refuseront pour leur majorité de soutenir le Premier ministre.
José Hipólito Raposo dénoncera le salazarisme dans un livre qui sera interdit. Il sera arrêté et exilé aux Açores. Luís de Almeida Braga soutiendra en 1958 la candidature d’Humberto Delgrado (1906-1965, assassiné) contre Salazar.
Renouveau de l’Intégralisme Lusitanien
Le 10 juin 2002, l’Integralismo Lusitano a été reformé par des monarchistes nostalgiques avec parmi ses fondateurs Henrique Barrilaro Ruas (1921-2003)