Parti de la Réconciliation du Peuple
Parti de la Réconciliation du Peuple
Mouvement monarchiste du Burundi qui demande la restauration de la monarchie, abolie par un coup d’état en 1966.
Parti d’opposition
Crée le 30 juin 1992, par le confident du Roi Ntaré V, Mathias Hitimana (Tutsi) associés au Prince Godefroid Kamatari et Guillaume Ruzoviyo, financé par des milieux affairistes belges, le mouvement royaliste est d’abord connu sous le nom de Parti Royaliste Parlementaire. Rapidement, il doit changer de nom afin de se faire enregistrer légalement comme parti politique. En effet, deux articles (1er et 57) de la Constitution du Burundi interdisent toutes formations monarchistes dans le pays. Devenu le 3ième parti agréé issu du multipartisme autorisé en 1993, les monarchistes du Parti de la Réconciliation du Peuple vont participer à l’élection présidentielle de 1993. Bien que dirigé par un Tutsi, c’est un candidat hutu qui portera les couleurs jaunes du parti durant les élections. Le professeur Pierre-Claver Sendegeya n’obtiendra que 33072 voix soit 1,44% des voix. Bien loin des 60% obtenus par le principal parti d’opposition, le Front Démocratique du Burundi qui remportera cette élection.
Directeur d’école secondaire des beaux arts et brièvement arrêté pour avoir manifesté pour la fin du parti unique en 1988, Pierre-Claver Sendegeya avait durant la campagne dénoncé la mainmise de l’Union pour le Progrès National (UPRONA) et ancien parti unique, sur tout l’appareil administratif de l’État. C’est dans la province de Muramvya que le P.R.P. obtiendra ses meilleurs résultats. Aux élections législatives de 1993, le mouvement monarchiste obtiendra le même score électoral.
Parti gouvernemental
C’est en sa qualité de parti d’opposition et son attitude de neutralité supposée durant le conflit ethnique (1994) que le Parti de la Réconciliation du Peuple participera aux nombreux sommets d’Arusha en 1998. Sous pression d’une partie de l’armée, le gouvernement se sent contraint de signer en présence des membres de la famille royale un accord de réconciliation le 4 août 2000.
La nouvelle Constitution promulguée en 2001 permet aux mouvements monarchistes de se présenter à toutes élections sous cette idéologie. Le Président Pierre Buyoya (1987-1993 et 1996-2003) octroie à Mathias Hitimana le poste de Ministre des Mines afin de pouvoir contrôler le mouvement monarchiste. Mais le ralliement en juillet 2002 de Mathias Hitimana à la rébellion armée du (C.N.D.D-F.D.D) lui fait perdre son poste.
Le Parti de la Réconciliation du Peuple aujourd’hui
Suite à sa démission, une crise interne va éclater au sein du P.R.P entre Mathias Hitimana et son Vice-Président, Déogratias Rusengwamihigo. En effet, ce dernier vient d’accepter de rentrer au gouvernement avec titre de Ministre des réformes institutionnelles, des droits de l’homme et des relations avec l’assemblée nationale. Hitimana dénoncera l’attitude de son Vice Président dans une lettre publique datée de décembre 2003, l’accusant d’avoir pris une décision sans en référer aux instances dirigeantes du parti et l’exclut du mouvement.
Mais Hitimana meurt brusquement le 15 janvier 2004. Son décès entraîne de graves dissensions au sein du P.R.P. Le Prince Godefroid Kamatari quitte le mouvement et crée le parti Abahuza. En 2005, c’est au tour de Guillaume Ruzoviyo de fonder le Parti monarchiste parlementaire du Burundi.
Déogratias Rusengwamihigo est l’actuel leader du PRP (2011) et conservera son poste de Ministre jusqu’en 2005. En 2010, il rejoint avec le Parti monarchiste parlementaire du Burundi la coalition des 10 partis qui s’associeront avec le Conseil National pour la Défense de la Démocratie-Forces pour la Défense de la Démocratie (C.N.D.D-F.D.D), vainqueur de l’élection présidentielle de cette année. Déogratias Rusengwamihigo avait justifié cette alliance en déclarant : « Le P.R.P. est entré dans cette coalition pour une seule raison: des élections libres, apaisées et transparentes. Il faut arrêter ces violences que nous remarquons dans les communes ».