Famille de Hohenzollern-Sigmaringen
Les Hohenzollern-Sigmaringen
La branche des Hohenzollern-Sigmaringen a reçu le titre de Comte en 1576 puis celui de Füst (Prince) en 1623. La principauté fut le fief de cette branche catholique des Hohenzolern jusqu'en 1849 (après avoir été reconnue au sein de la Confédération du Rhin en 1806), date à laquelle le prince régnant fut contraint de la céder son cousin lointain le roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV de Prusse venu pour rétablir l'ordre au sein de la principauté lors des événements de 1848 et qui par la suite l'intégra au royaume de Prusse. L'année suivante, elle fut regroupée avec la Principauté de Hohenzollern-Hechingen pour former la province de Hohenzollern.
Cette maison compte d’illustres personnages comme le Prince Charles (1811- 1885) dont la mère était une nièce du Roi de Naples Joachim Murat et qui abolit le servage dans ses états en 1833 ou encore le prince Léopold de Hohenzollern-Sigmaringen (1835- 1905) Roi d’Espagne désigné par les Cortés et dont la France s’opposa à son accession au trône. Une affaire qui provoqua de graves tensions entre la Prusse et l’Empire Français et qui fut à l’origine de la guerre Prusso- Française de 1870. Léopold de Hohenzollern renoncera d'ailleurs en octobre 1880 à ses droits au trône de Roumanie (son frère le roi Carol Ier n'ayant pas de descendance masculine) en faveur de son fils aîné le prince Guillaume.
Branche catholique
Le prince Guillaume de Hohenzollern (1864-1927) fut le dernier prince régnant de la principauté de Sigmaringen (depuis 1905), emporté par la révolution allemande, le 13 novembre 1918. Chef de la maison des Hohenzollern par sa branche catholique, il avait lui-même renoncé au trône roumain le 20 décembre 1886 alors qu'il en était l'héritier présomptif.Si le prince est autorisé à rester sur ses terres par le gouvernement de Weimar, s'adonnant à sa passion pour la chasse, il se distingue par deux mariage successifs et malheureux. le premier, fastueux, avec la princesse Marie-Thérèse de Bourbon-Siciles (1867-1909) en juin 1889 qui se révèlera être un désastre car les deux époux décidant rapidement de vivre manière séparée (la princesse quitte même le château sans ses enfants : Augusta Victoria (1890-1966), qui épouse en 1913 Manuel II roi de Portugal,le prince Frédéric de Hohenzollern (1891-1965) et son jumeau , le prince François Joseph, prince de Hohenzollern-Emden (1891-1964, dont postérité)). Le second, le 20 janvier 1915 avec Adelgonde de Bavière (1870-1958), fille de Louis III de Bavière qui n'aura aucune postérité.
Lorsque meurt Guillaume de Hohenzollern, c'est son fils Frédéric qui lui succède. Le prince a participé comme officier aux combats de la première guerre mondiale (campagnes de l'Ouest et de l'Est, en Italie et dans les Carpates conduisant la cinquième réserve du bataillon d'infanterie de montagne) et a pris sa retraite en 1919. Lorsque la révolution allemande éclate, il entre en opposition à la République qui heurte ses idées conservatrices. Cependant, il restera confiné dans sa principauté lui évitant un désastre financier et confirmera ainsi sa popularité parmi ses anciens sujets. Le prince Frédéric se marie le 2 juin 1920 à Sibyllenort avec Marguerite de Saxe (1900-1962), fille du roi Frédéric Auguste III de Saxe dont il aura 7 enfants (un de ses fils, le Prince Jean Georges de Hohenzollern né en 1935 sera de 1991 à 1998, directeur général des "Bayerischen Staatsgemäldesammlungen" à la pinacothèque de Munich puis directeur des Musées Nationaux de Bavière, puis actuellement de la Kunsthalle à Munich et un autre, le Prince Ferfried né en 1943, se distingue par sa passion des courses automobiles dont il remporte plusieurs prix entre 1968 et 1971).
Le château de Sigmaringen servira de "prison" à diverses personnalités pour le régime nazi. D'abord les princes Hohenzollerns eux-mêmes après la défection du Roi Michel Ier puis ensuite à divers dignitaires français entre août 1944 et avril 1945 qui y formeront un gouvernement en exil de Vichy qui tenteront de reprendre le pouvoir en lançant une opération baptisée Maquis Blanc (centaine de miliciens parachutés en France dans l'espoir de provoquer une contre-révolution nationale).
En 1948, alors que la monarchie roumaine est tombée depuis peu, paraît une interview dans le journal français Le Figaro du porte-parole de l'ancien Roi Carol II qui affirme que le souverain déchu a reconnu la branche du prince Frédéric comme étant la plus dynaste, considérant que son fils ne pourrait regagner son trône.
Une dispute familiale alimentée par le fils et successeur du prince Frédéric, Frédéric- Guillaume, qui s'appuyant sur les lois de succession de 1923 affirme également que le trône ne peut échoir qu'aux premiers enfants mâles de la dynastie. Hors selon le prince, les modifications effectuées par le Roi Michel en 2007 sont donc nulles et non avenues. Il ne reconnait pas non plus les titres du Prince Radu-Dadu titré prince Hohenzollern-Veringen par le Roi Michel et porté jusqu'aux modifications des lois de succession en 2007.
Décédé le 16 octobre 2010 à 86, Frédéric- Guillaume laisse la succession à son fils aîné, le prince Karl Friedrich né en 1952 , grand propriétaire terrien en Allemagne dont 3 enfants. En 2009, le prince héréditaire Karl Friedrich, dans une interview, avait précisé que son seul fils aîné Alexandre (né en 1987) n'était pas intéressé par reprendre les prétentions au trône de Roumanie, lui préférant de loin la politique allemande locale ( le prince est membre de la jeunesse conservatrice de droite de la Junge Union Deutschlands) et la question de la préservation de l'environnement.
Branche orthodoxe
Issue de la branche catholique, elle accède au pouvoir en Roumanie à la suite d'une élection favorisée par la France du Second-Empire. Convertie à la religion orthodoxe qui prévaut dans le pays, elle a donné 4 souverains à la Roumanie.
- Carol Ier (prince : 1866-1881 puis roi : 1881-1914)
- Ferdinand Ier (1914-1927)
- Michel Ier (1927-1930 puis 1940-1947)
- Carol II (1930-1940)