Guglielmo Giannini
Guglielmo Giannini (1891 - 1960) a été un touche-à-tout, tour à tour journaliste, écrivain, réalisateur, dramaturge et homme politique italien.
Le touche-à-tout
Né dans une famille de la petite bourgeoisie napolitaine, Guglielmo Giannini se passionne très vite pour "roman de gare" tout en écrivant dans des petits journaux satiriques.
En 1914, il entre à la rédaction de L'Avanti, le quotidien du Parti Socialiste Italien dirigé à l'époque par Mussolini.
Soldat durant la guerre Italo-Turque de 1911-1912 puis pendant la Première guerre mondiale, il s'installe à Rome la paix revenue et reprend avec un certain succès son métier de romancier.
Lorsque la Seconde guerre mondiale éclate, Giannini professe un pacifisme qui lui vaudra quelques ennuis... Un pacifisme qui n'est d'ailleurs pas idéologique, mais dicté par la certitude intime de la défaite de l'Italie.
La mort de son fils, tué au combat en 1942, le bouleverse et lui fait prendre en horreur les partis politiques et leurs dirigeants. "Il faut détruire, écrit-il à l'époque, le mythe du chef et de l'homme providentiel"...
C'est à cette époque qu'il tourne quelques film dont Grattacieli avec Paolo Stoppa.
L'homme politique
En 1944, fatigué de la politique et dégoûté des politiciens, Guglielmo Giannini fonde un hebdomadaire satirique, L'Uomo Qualunque (L'Homme qualconque) qui remporte très rapidement un énorme succès.
Fort de ce succès, et incapable de trouver dans la classe politique italienne un parti qui le séduise, Giannini fonde sa propre organisation, le Fronte dell'Uomo Qualunque (UQ - Front de l'Homme quelconque) en 1946.
Lors du Référendum du 2 juin 1946, Giannini et son Fronte dell'Uomo Qualunque appellent à voter en faveur de la monarchie, tandis qu'ils crééent la surprise en obtenant 1.211.956 voix (5,3%) et 30 députés à l’Assemblée constituante.
Mais Giannini, qui décidémment n'a pas l'âme d'un politicien, se perd dans les alliances et les contre-alliances qui carractérisent alors la politique italienne...
Profondément libéral, presque libertaire, il finit par conclure un accord électoral avec le Partito Liberale Italiano (PLI - Parti libéral Italien)en 1948, accord qui se solde par un demi-échec et conduit à l'implosion de son Fronte dell'Uomo Qualunque.
Gianinni rejoint alors le PLi et c'est sous cette étiquette qu'il est réélu en 1953.
Après avoir fréquenté la Démocratie Chrétienne puis le MSI, Guglielmo Giannini, qui est réélu pour un dernier mandat en 1958, rejoint finalement les rangs du Partito Nazionale Monarchico (PNM - Parti National Monarchiste).