Carlotisme

De SYLMpedia
Révision datée du 4 décembre 2014 à 09:21 par Draken291 (discussion | contributions)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à la navigationAller à la recherche

Le Charlottisme (ou Carlotismo/Carlotisme)

Mouvement royaliste entre 1808 et 1812, actif dans la Vice- royauté du Rio de la Plata (actuelle Argentine et Uruguay) qui tenta d’instaurer une monarchie avec à sa tête la Princesse Carlota Joaquina de Bourbon, Reine consort du Portugal.

Rivalités Hispano- portugaises en Amérique du sud

En juin 1494, le traité de Tordesillas trace une droite de pôle à pôle délimitant les possessions de la couronne du Portugal et de l’Espagne en Amérique du Sud. Pourtant de nombreuses zones non délimitées vont soulever de nombreux différents notamment dans le Rio de la Plata où les Portugais fondent en 1680 la colonie del Sacramento. Dès lors, la couronne portugaise n’aura de cesse de tenter de s’étendre sur cette région, alors possession espagnole.

Drapeau du Royaume d'Espagne en 1785

Pour se protéger des visées expansionnistes du Portugal, l’Espagne décide d’ériger en Vice royauté, le Rio de la Plata en 1776. Buenos Aires devient la capitale de cette nouvelle entité politique et dotée d’une forte garnison militaire. La deuxième ville du pays, Montevideo, est également dotée d’un gros appareil militaire. L’Amérique du Sud est alors divisée en 4 vice-royautés qui administrent les colonies espagnoles du continent sud- américain.

La chute de la monarchie des Bourbons au profit des Bonaparte met toutes les Vice-Royautés en état de siège. Globalement, elles restent fidèle aux Bourbons mais le Royaume –Uni , principal allié des Portugais, arme ses navires de peur que des révolutions éclatent sur le continent et se rallient à Napoléon, menaçant de facto le commerce britannique déjà mis à mal par le blocus continental du Premier Empire.

Lors de l’invasion du Portugal par les troupes du Généra Junot, le Royaume uni , allié permanent du Brésil, évacue la cour royale du Portugal vers sa colonie sud- américaine non sans avoir négocié au préalable le 22 octobre 1807 un traité avantageux. Les escadrons portugais de guerre et de marine marchande sont livrés à la Grande –Bretagne, un nouvel accord commercial permet aux britanniques d’entrer dans le marché brésilien et enfin l’occupation par les anglais de l’île de Madère. En tout c’est 15.000 personnes répartis sur 36 navires affrétés par les anglais qui partent en direction du Brésil dont le destin allait changer bientôt en l’espace d’une décennie.

Princesse espagnole et Reine du Portugal

Embarquement de la famille royale du Portugal vers le Brésil

Née Carlota Joaquina Teresa Cayetana de Bourbon le 25 avril 1775, infante d'Espagne et fille de Charles IV d'Espagne, elle sera mariée au futur Roi Jean VI du Portugal pour les besoins de la réconciliation hispano-portugaise le 8 mai 1785. Dotée d'un physique ingrat comme le fut son mari, le mariage produira néanmoins pas moins de 9 enfants. Après la naissance du dernier, elle décide de faire chambre à part au palais de Ramalhão que la caricature populaire va décrire comme un lieu de fêtes et d'orgies. La Princesse titrée du Brésil va pourtant bientôt faire preuve une force de caractère et d'une ambition surprenante dès l'invasion du portugal par la France en 1807.

Le Charlottisme

Lorsque Napoléon Ier décide de mettre fin au règne des Bourbons en Espagne en mars 1808, il met à la tête du royaume, son frère Joseph Ier Bonaparte. La Reine consort du Portugal, Carlota Joaquina de Bourbon, que l’Empereur des Français a chassé il y’a peu de son trône s’offusque de la destitution de son père Charles IV et son frère Ferdinand VII. Ambitieuse, la Princesse se veut la pasionaria de sa famille et tente d'organiser la résistance depuis son lieu d’exil au Brésil. Déjà en 1806, son époux l'avait soupçonné d'avoir organisé un complot visant à la destituer et par précaution l'avait exilé au Palais de Queluz.

Subdivisions de la vice-royauté du Río de la Plata

Lorsque le Vice –Roi du Rio de la Plata Santiago (Jacques) de Liniers (1753-1810) apprend l’abdication de Charles IV en mars 1808, il hésite à prêter serment. Mais devant la pression des royalistes, il consent en août 1808 à reconnaître Ferdinand VII. Le Vice –Roi est populaire et fidèle à la dynastie des Bourbons à qui il doit sa carrière exceptionnelle. Il a épousé une créole et concilie les intérêts des descendants des Conquistadores et ceux des colons. Il repousse toutes les propositions de Napoléon Ier. Pourtant, les royalistes ne lui font pas confiance pour autant. Ses origines françaises le trahissent aux yeux des colons espagnols qui menacent le Vice-Roi de destitution. Un compromis est trouvé On lui octroie un titre de Comte et il démissionne en mai 1808 face à une junte qui refuse de reconnaître le pouvoir de Joseph Bonaparte.

Au Royaume du Portugal, peu avant l’invasion française, le ministre de la Guerre Rodrigo de Sousa Coutinho , Marquis de Linhares avait planifié d’annexer la Vice royauté pour le compte du Brésil. , Carlota Joaquina de Bourbon ne l’ignorait pas. La Reine consort du Portugal peut donc compter sur des soutiens comme Manuel Belgrano et se veut Princesse espagnole dans la Vive –royauté. En janvier 1809, un manifeste est alors placardé en faveur de Carlota Joaquina de Bourbon.

Les partisans de la Reine du Portugal font néanmoins face à une certaines opposition de l’aristocratie locale. Un couronnement de la Princesse espagnole assujettirait la Vice –royauté au Brésil sans compter les tenants de la loi salique qui remette en cause la primogéniture de la Reine du Portugal. Peu savent encore qu’à la veille de la révolution française, le Roi Charles IV avait abrogé la loi salique en secret via la pragmatique sanction et qui permettait en théorie à la Reine du Portugal de pouvoir prétendre au trône convoité par son frère Ferdinand VII et dont elle faisait peu de cas des droits légitimes (« Juste réclamation »).

Soutenu dans ses projets par commandant de l’escadre britannique au Brésil, lord William Sidney Smith (1764-1840), qui avait exfiltré la famille royale du Portugal vers le Brésil, la Reine du Portugal qui manifestement se soucie peu de son mari, fait signer à ses divers partisans politiques « la Juste réclamation » qui confirme ses droits à la Régence ainsi que ceux de son cousin le Prince Pierre-Charles de Bourbon et qui réclame «  la bienveillante protection » du Roi du Portugal sur les colonies espagnoles d’Amérique du Sud menacée par l’invasion napoléonienne. On propose aux Grands des Vice royauté l’établissement d’une monarchie constitutionnelle : « L’idée centrale des charlottistes était d’instaurer dans le Río de la Plata une monarchie modérée – c’est-à-dire, constitutionnelle – dans laquelle les criollos (créoles) jouiraient de la primauté par rapport aux Espagnols péninsulaires. Cette exigence n’est pas d’importance secondaire : la constante – et, depuis l’avènement de la dynastie des Bourbons en Espagne, croissante – priorité donnée par le gouvernement central aux Européens dans l’attribution de toute charge de quelque responsabilité dans l’administration, l’église et l’armée, constituait le principal grief des Américains (du sud) contre l’administration coloniale espagnole, et serait le motif le plus déterminant de revendiquer l’indépendance ».

Santiago de Liniers

Buenos Aires se divise rapidement entre pro et anti portugais. La noblesse espagnole locale fait fi des origines espagnoles de la Princesse et ne voit plus que son titre de Reine du Portugal, ce Portugal qui s’est violemment séparé de l’Espagne en 1640. Tous ne voient pas cela d’un mauvais œil et Carlota Joaquina de Bourbon reçoit les adhésions de personnalités comme Manuel Belgrano (Secrétaire d'état au Commerce) , Hipólito Vieytes (distributeur et fabricant de savons et de bougies), Juan José Castelli (cousin de Belgrano et ancien avocat ), Nicolás Rodríguez Peña (avocat et homme d'affaires) ou Miguel Mariano de Villegas (juriste de l'Audiencia Réal de Buenos Aires ) qui annoncent leur soutien à la Princesse par une lettre datée du 28 septembre 1808 et le justifiant en ces termes : « …cesserait le statut de colonie, et lui succéderaient les Lumières, l’amélioration et le perfectionnement des mœurs ; de la vigueur serait donnée à l’industrie et au commerce, ces odieuses distinctions entre Européens et Américains s’effaceraient, les injustices, les oppressions, l’usurpation et les dilapidations de la rente prendraient fin». En face du parti charlottiste (ou « parti indépendantiste » comme le nomma De Liniers), le Vice Roy Baltasar Hidalgo de Cisneros (1755 ―1829) et le gouverneur absolutiste de Montévidéo, Francisco Javier de Elío (1767-1822). Ensemble, ils avaient comploté, fait sécession du pouvoir de Santiago de Liniers en contribuant à son renversement en 1808, le jugeant trop.. bonapartiste .. et établis une junte suprême. Une fois au pouvoir cette nouvelle junte s'empresse de ré-armer les milices créoles (dissoutes sous De Liniers) et de rétabli le libre-échange avec les britanniques (Deux factions antagonistes se faisaient alors face : les hacendados, propriétaires de haciendas (grands domaines agricoles), favorables au libre-échange afin de pouvoir vendre leurs productions outre-mer, alors que les marchands contestaient cette décision et profitaient du prix élevé des produits importés en contrebande, de peur de voir les prix des marchandises baisser).

Lord Strangford, instigateur du transfert au Brésil de la cour royale portugaise, se rendit à son tour à Rio de Janeiro vers le milieu de 1808 et apporta son soutien au projet de couronnement de l' infante Charlotte Joachime à la seule condition que l’on écartât le Prince Pierre-Charles, un des candidats attitrés au trône. Mais lorsque le Royaume -uni signa un accord avec l'Espagne de libre échange, ordre lui fut donner refréner les ardeurs du mouvement. L’objectif du Foreign Office était ni plus ni moins que de substituer aux Vice-royautés espagnoles, un Conseil de régence, qu'il piloterait jusqu’au retour de Ferdinand VII. Un complot dans le complot ! Ainsi, la Princesse se montrant très impatiente de se transporter vers le Río de la Plata, proposa à son mari un traité par lequel elle cédait la bande Orientale au Portugal,. Proposition que son mari, appuyé par Strangford, repoussa fermement, le souverain appréciant fort peu les ambitions de son épouse.

Manuel Belgrano fait de nouveau placarder un manifeste en janvier 1809 : « …Si par malheur notre métropole est subjuguée, il y aura lieu alors de convoquer sur-le-champ des Cortes, afin que, une fois établie la régence en faveur de madame l’infante Charlotte Joachime, il y ait un gouvernement qui serve d’exemple à la décadente Europe, et que nous vivions en tranquillité et sécurité... sans prêter l’oreille aux sifflements du serpent qui veut nous induire à la démocratie. ». Il faut aller vite désormais. La situation se complique pourtant pour la princesse une nouvelle fois le 25 mai 1809 lorsqu’ une révolution éclate à Chuquisaca où le Marquis Ramon garcia de Léon Y Pizarro (1745-1815, descendant du Conquistatore), est destitué de son poste de Gouverneur du Haut-Pérou. Accusé de soutenir les prétentions du mouvement carlotiste, il s'enfuit de Charcas où il était en poste. Baltasar Hidalgo de Cisneros sera lui-même victime d'une révolution entre le 18 et 25 mai 1810 à la suite de la prise et du contrôle de l'Andalousie par les troupes napoléoniennes.

Fichier:Carlota Joaquina de Boubon en 1785

La nouvelle apportée par la goélette de guerre britannique HMS Mistletoe jette un froid dans la Vice-Royauté. Les complots en faveur de la Princesse Carlota Joaquina n'ont pas cessé et l'Empire napoléonien menace d'importer ses idées dans les Vice-royautés espagnoles, ce que ne saurait accepter l'aristocratie créole locale.. Les places du Café des Catalans et Fonda de las naciones de Montevideo se couvrent bientôt de barricades. Manuel Belgrano en profite pour proposer que la Princesse soit couronnée afin d'empêcher les troupes françaises de débarquer dans les Vices-royautés qui comptaient des partisans de Bonaparte appelés les afrancesados (francophiles). Le projet se heurte à plusieurs oppositions. Les partisans de la Princesse , qui ont déjà écrit aux gouverneurs de Quito , La Havane , Caracas ) optent pour une monarchie constitutionnelle alors que la candidate au trône ne veut entendre parler que d'absolutisme, ce que rejettent les créoles craignant l'arrivée en masse des aristocrates espagnols, ce qui réduirait leur influence sur la Vice-Royauté, voir même une annexion de la Vice-Royauté au Brésil. Le Royaume-uni lui-même s'y opposa avec force.

Craignant de leur côté que le royaume espagnol voit certaines revendications indépendantistes renaître à la surface et que de multiples sécessions se fassent par la suite tant sur le continent européen que sud-américain ( la Vice-royauté de la Nouvelle Espagne va reconnaître rapidement les droits à la régence de Dom Pedro-Carlos, le fils de la Princesse Carlota Joaquina de Bourbon, qui pourtant aurait préféré un trône à .. Naples). De son côté, Baltasar Hidalgo de Cisneros tentent de mettre en place un gouvernement avec José Fernando de Abascal y sousa (1743-1821, Vice Roy du Pérou et Marquis de la Concorde, futur Commandant des forces royalistes de 1810 à 1814 ) et le Général Vicente Nieto (1769-1810, exécuté). Tous deux rejettent le plan de Manuel Belgrano. Le 21 mai, les rebelles créoles s'emparent de la Plaza de la Victoria et hissent des portraits de Ferdinand VII de Bourbon. Finalement le 25 mai, De Cisneros est obligé de se retirer face à la pression populaire. L'affrontement va bientôt tourner à la guerre civile (Santiago de Liniers tentera d'organiser une contre révolution qui sera un échec et se terminera par son exécution le 26 août 1810 ) et la guerre d'indépendance de la future république d'Argentine (proclamée au Congrès de Tucumán le 9 juillet 1816.).

A noter néanmoins cette anecdote historique : « Le service militaire fut exigé de presque toutes les familles, pauvres comme riches ; cependant, la plupart des familles patriciennes décidèrent d’envoyer leurs esclaves à l’armée au lieu de leurs propres fils ― c’est là sans doute une des raisons de la diminution de la population noire en Argentine. ».

Echec du Charlottisme

Les Vice-royautés allaient bientôt toutes se soulever pour un combat en faveur de l'indépendance à l'instar de : « La Capitainerie générale du Chili qui connut un processus politique analogue à celui de la révolution de Mai, et, après avoir à son tour élu une junte de gouvernement en septembre, entra dans la courte période connue sous le nom de Patria Vieja. Ladite junte fut cependant vaincue en 1814 lors de la bataille de Rancagua, La Cordillère des Andes dressait une barrière efficace entre révolutionnaires et royalistes chiliens, raison pour laquelle il n’y eut pas d’affrontements armés au Chili avant 1817, date où l’Armée des Andes sous le commandement de José de San Martín franchit la cordillère et infligea une défaite définitive aux royalistes chiliens »

Le parti charlottiste joua néanmoins un rôle très actif dans la révolution et lui fournit non seulement trois des membres de la Première Junte de gouvernement, mais aussi une part importante des cadres révolutionnaires. Il apporta en outre beaucoup de son idéologie, qui était libérale et républicaine, sans pour autant être démocratique, et également aristocratique et unitaire.

Francisco Javier de Elío repart en Espagne après la libération et exercera ses talents de répressions contre les libéraux en 1812. Arrêté par la suite, il sera exécuté en 1822. En 1823, Pedro José Agrelo procéda dans la revue El Centinela à un curieux passage en revue des possibilités de Charlotte Joachime, « à qui l’on vint à songer, avec sérieux, comme chacun sait… et que l’on fit entrer en correspondance jusqu’avec les derniers des ouvriers des provinces pour la rendre désirée, populaire et acceptable. Elle-même a régné à la façon de Louis XVIII depuis qu’elle vint au Brésil jusqu’au 25 mai 1810, lorsque certains démagogues ridiculisèrent et détruisirent le projet, sans que pour autant il fût entièrement abandonné… Suivit l’interrègne anarchique de la Première Junte, les têtes se vulcanisèrent… et la même dame Charlotte revint une seconde fois, avec plus de vigueur, communications et négociations étant expédiées à cet effet par l’intermédiaire de son confident Contucci… Avec ce motif, elle régna jusqu’à… l’an 1812, ou plutôt jusqu’à ce que furent ici pendus quelques Espagnols »


Charlotte d'Espagne

Celle qui se fit appeler Carlota Joaquina de Bourbon, Reine de la Plata voit son projet s'écrouler en quelques mois. Le Brésil où siège la cour royale du Portugal s'empare néanmoins du Rio de la Plata, qui fera bientôt sécession en 1828 avant de devenir la République d'Uruguay . Elle ne met pas fin à ses ambitions politiques pour autant. En 1818, exilé et pourtant héros de la révolution , le Général Manuel Vicente Pagola ( 1781-1841) menaça de mettre sur le trône la Princesse. Menaces qui ne virent pas le jour pour autant. Revenue au Portugal en 1820, elle soutiendra les prétentions de son fils Miguel au trône du Portugal, refusera d'aller voir son époux mourant en 1826 , accusant un complot des franc-maçons qui auraient empoisonné le Roi du Portugal. Des rumeurs et accusations dont la Reine et le Prince Miguel feront eux même l'objet.

Carlota Joaquina de Bourbon meurt le 7 janvier 1830

Et L’infant Pierre-Charles d’Espagne et de Portugal ? Né en 1776, mort en juillet 1812, il n'aura guère le loisir de régner sur un trône sud américain, lui qui aurait préféré un trône plus napolitain. Neveu du Roi Charles III d'Espagne, il est orphelin en 1788 de sa mère morte ne couche et de son père la même année qui succombe à la variole. Entretenant, de fort bonnes relations avec sa cousine germaine Charlotte-Joachime, qui était l’épouse du régent et futur Jean VI, il suivit la famille royale en exil et épousa a cousine Marie-Thérèse de Portugal (1793-1874) le 18 mai 1810. Désigné héritier par sa cousine, il fut le jouet de tous ses complots. A sa mort, sa veuve et son fils Sébastien Gabriel de Bourbon (1811- 1875) apporteront son soutien inconditionnel aux prétentions de Don Carlos V et Miguel Ier.

Manuel Belgrano

Belgrano écrivit des années plus tard dans ses mémoires à propos de l'aventure charlottitste :« Sans même que nous eussions œuvré nous-mêmes pour être indépendants, Dieu nous en offrit l’occasion avec les événements de 1808 en Espagne et à Bayonne. En effet, les idées de liberté et d’indépendance s’avivèrent en Amérique, et les Américains pour la première fois se mirent à parler de leurs droits... ce fut alors que, n’envisageant pas un seul instant que l’on pût seulement songer à nous contraindre, nous Américains, de faire acte d’obédience injuste à quelques hommes qu’aucun droit n’autorisait à nous commander, je m’appliquai à rechercher les auspices de l’infante Charlotte et de former un parti en sa faveur, qui fît pièce aux laquais des despotes qui dissimulaient éperdument pour ne point perdre leurs postes dirigeants, et, ce qui est pire, pour maintenir l’Amérique dépendante de l’Espagne, lors même que Napoléon la dominerait ». Il ne renonça pas à ses rêves d'une monarchie et se tourna vers la dynastie qui lui semblait alors la plus légitime . Le Plan Inca était en marche.

Cinéma

La vie de Charlotte-Joachime a été portée au cinéma dans le film Carlota Joaquina, Princesa do Brazil (1995) de Carla Camurati.

Liens externes

  • [1]: Le Charlottisme (Esp.)
  • [2] :Le Charlottisme (Esp.)
  • [3] :Le Charlottisme (Esp.)