La révolution de 1830

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La révolution de 1830 (ou les Trois Glorieuses)

Charles X, Roy de France

Le Mardi 27 Juillet 1830, le Maréchal Auguste de Marmont (1774-1852) reçu du Roi l’ordre de prendre le commandement de la 1ère région militaire (Paris) après avoir eu vent de rumeurs de soulèvement dans la capitale. La veille, 4 Ordonnances avaient été publiées rétablissant la censure dans les journaux, la chambre dissoute, la loi électorale modifiée et enfin ces mêmes élections fixées pour le mois de Septembre 1830. Ces 4 Ordonnances publiées mécontentèrent les Français qui crurent au retour des plus belles heures de la monarchie absolue. Le Gouvernement du Premier Ministre ultra- royaliste, le Prince Jules de Polignac (1780-1847) était depuis sa nomination le 8 Août 1829 très impopulaire. Au sein du Parlement s’affrontaient libéraux et ultra- royalistes.

Le Maréchal de Marmont

Charles X n’avait cependant pas au regard de la loi véritablement outrepassé ses droits de monarque constitutionnel. La Charte votée le 2 Mai 1814 au lendemain de la chute de l’Empereur Napoléon Ier et qui institutionnalisait la mise en place d’une monarchie semi-constitutionnelle en France, affirmait à travers son article 13 que « la puissance exécutive appartenait au Roi seul », l’article 14 « que le Roi était le chef suprême de la nation », l’article 57 « que la justice émanait au souverain » et que l’article 15 soutenait « que le pouvoir législatif était partagé entre le Roi, la Chambre des Pairs et des Députés ». Marqué par la Révolution française dont il avait un acteur privilégié, Charles alors Comte d’Artois avait exécré l’expérience parlementaire sous le règne de Louis XVIII. Devenu Roi, Charles X avait multiplié les erreurs de jugement politique. Même le début de la conquête de l’Algérie barbaresque (1830) n’avait pas su redorer le blason d’un Roi vieillissant.

Le prince Jules de Polignac

Marmont, ancien Maréchal d’Empire et Duc de Raguse, n’avait pas soutenu le vote de ces Ordonnances. Il respecta néanmoins les ordres nommés et rejoignit son commandement. Son arriva provoqua des manifestations de colère de la part des parisiens qui ne voyait en lui que le traitre qui avait rallié les Bourbons en 1815. Marmont ne trouva pas les troupes promises par le Prince de Polignac. Très rapidement, les rues de la capitale se couvrirent de barricades érigées par les ouvriers que la gendarmerie mobilisée eut du mal à briser. Les mouvements Républicains établirent des comités insurrectionnels mais l’avantage resta à la Garde Royale. De fait, Marmont rédigea un rapport au Roi (réfugié au Château de Saint Cloud) le soir même affirmant que la situation à Paris était sous contrôle. Le mercredi 28 Juillet, les affrontements reprirent de nouveau dans les rues de Paris. D’autres corps de gendarmerie furent envoyés pour mater l’insurrection et à 10 heures, Marmont reçut du Premier Ministre Polignac la mise en état de siège de la capitale et une proclamation fut placardée sur les murs invitant les Parisiens à rentrer chez eux. Alors que les affrontements se multipliaient à Paris, la Chambre débattait. Les députés libéraux en appelaient au Duc d’Orléans pour sauver la monarchie vacillante, les Ultras –Royalistes criaient au complot révolutionnaire (le Duc d’Orléans était considéré comme le fils d’un régicide par les Ultras –royalistes. En effet, le Duc Philippe d’Orléans avait rallié la Révolution française en 1789 (Philippe Egalité) et dans l’espoir d’un trône avait voté la mort de Louis XVI son cousin en 1793 avant d’en perdre lui-même la tête). Le Jeudi 29 Juillet 1830, des contingents militaires, la plupart formés d’anciens bonapartistes, rallièrent les insurgés et s’emparèrent du palais du Louvre et du Palais des Tuileries. Il fallut toute la diplomatie du Conservateur-Adjoint Cailleux pour que les émeutiers ne pillent pas le Louvre. A Saint Cloud, Charles X dont le calme trahissait la peur des députés réfugiés au Palais, décida de nommer le Général de Lafayette, Commandant de la Garde nationale et un gouvernement provisoire dirigé par le Duc de Mortemart (1787-1875) fut mis en place.

Le Duc d'Orléans quittant le Palais Royal

Au balcon de l’hôtel de ville ou le drapeau tricolore avait été hissé, seul Lafayette reçu les acclamations des Parisiens. Paris se couvrit de manifestes à la gloire du Duc Louis –Philippe de Bourbon- Orléans (né en 1773) ou du Duc de Reichstadt, le fils de Napoléon Ier. Les Bonapartistes considéraient depuis le début de l’insurrection la dynastie des Bourbons avaient cessé de régner. Quant aux Républicains, largement minoritaires au sein de cette rébellion, ne voulaient pas plus entendre des Bourbons que du Duc d’Orléans. Les Républicains adressèrent une pétition au Général De La Fayette le pressant de prendre le pouvoir , d’abolir les titres de noblesse, d’établir le suffrage universel et le rétablissement de la loi de la presse. De La Fayette rêvait d’une constitution à l’américaine mais se refusait à revivre les événements sanglants de la révolution française et se rallia finalement au Duc d’Orléans à qui on proposa la Lieutenance- générale du royaume.

Ce dernier, en dépit de quelques hésitations et devant les conseils du Duc de Mortemart finit par accepter cette régence. Apparaissant aux côtés de De La Fayette, Louis –Philippe d’Orléans se fit acclamer par la population rassemblée devant l’hôtel de ville. Il est 11 heures ce 29 Juillet 1830.

Prise du Palais du Louvre

Pressé au départ, Charles X ordonne alors à sa famille, sa suite et 10 000 hommes de garde de se diriger vers Versailles dans la nuit du 30 au 31 Juillet, à 3 heures du matin. A ses côtés, la Duchesse de Berry en costume de chasse, deux pistolets de chasse à la ceinture. Dans une deuxième voiture, le Duc de Bordeaux et sa sœur, Mademoiselle Louise (1819-1864), future Duchesse de Parme… Arrivés au Trianon, le Roi et sa famille doivent repartir vers 17 heures pour le Château de Rambouillet. Charles X croyait fermement que le Duc d’Orléans, une fois les troubles terminés, accepterait de rendre la couronne au Duc de Bordeaux. Malgré lui, il signa le 2 Août l’ordonnance qui faisait de Louis- Philippe d’Orléans, le Lieutenant- Général du Royaume. Puis se dirige vers son bureau et signe son acte d’abdication en faveur du Duc de Bordeaux (devenu de facto Henri V) avant de donner la plume à son fils Louis Duc d’Angoulême afin qu’il renonce également au trône. Le fils aîné du Roi hésite. Charles X lui ordonne de signer. Ente le moment où le souverain a signé son abdication et Louis d’Angoulême la sienne, il se sera écoulé 20 minutes. Techniquement, le Duc d’Angoulême aura été Roy de France sous le nom de Louis XIX.

La liberté guidant le peuple (Eugène Delacroix)

Alors que Louis XIX hésite, le Baron de Damas pénètre dans les appartements du jeune héritier de la couronne et lui annonce la nouvelle : « Sire, je suis chargé de vous apprendre que le Roi, votre auguste grand- père, n’ayant pas pu faire le bonheur de la France, malgré le désir de son cœur, vient d’abdiquer, et c‘est vous , Monseigneur, qui allait être roi sous le nom d’Henri V». Descendant de son siège, le Duc répondit : « Bon papa qui est si bon , n’a pas pu faire le bonheur de la France. Alors on veut me faire Roi ! ». Haussant les épaules, il ajouta : « c’est impossible ce que vous me dites là ! (..) allons ma sœur jouons ! »

Après un court passage au Château de Maintenon, propriété du Duc de Noailles, le Roi et sa famille s’embarqueront pour l’Angleterre le 16 Août 1830 à bord d’un paquebot américain. Charles X résidera jusqu’en Septembre 1832 à Holyrood, palais des Stuarts avant de trouver un exil définitif vers Prague.

Charles X meurt le 6 Novembre 1836 à Goritz (actuellement en Slovénie), âgé de 79 ans.


Liens externes

  • [1] : Complément de lecture du présent article sur l'encyclopédie Wikipedia
  • [2] : Fiche biographique complète du Maréchal de Marmont (Wikipedia)
  • [3]: Les Trois Glorieuses
  • [4] : L'histoire dans l'Image :La Liberté guidant le peuple d'Eugène Delacroix
  • [5]: Biographie du Prince de Polignac