« Louis Fruchart » : différence entre les versions
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Né le 30 janvier 1791 à Merville dans le | Né le 30 janvier 1791 à Merville dans le Nord, Louis célestin Joseph Fruchart est issu d’une famille paysanne de 7 enfants dont il est le second à naître. Doté d’une haute stature et d’une force athlétique , c’est aussi un catholique fervent et mystique qui à 22 ans va bientôt se retrouver à la tête d’insurgés en révolte contre la circonscription imposée par l’Empereur Napoléon Ier au moment où l’Empire est face à une nouvelle coalition de monarques étrangers. | ||
==« ''Louis XVII'' », le Chouan du Nord== | |||
Déjà signalé comme « ''réfractaire et agitateur violent'' » , cet ardent royaliste estime qu’il s’agit du moment propice pour servir la patrie en rendant le trône de France aux princes légitimes. | |||
Ayant obtenu l’approbation paternelle (ce dernier le lui dira en ces termes : "''Mon fils, je t'approuve ; va et si tu succombes que ton dernier cri soit: Vive les Bourbons !'' ".), Son premier fait d’arme... la préfecture de Hazebrouck qu’il saccage avec des mutins qui refusent la conscription. Prononçant un discours enflammé sur la place du marché, Louis Fruchart va vite rassembler autour de lui jusqu'à 20000 royalistes composés essentiellement de jeunes gens venus de Hazebrouck encore de ces 650 conscrits qui désertent leur régiment d’Arras. | |||
Le | Le Nord –Pas-de Calais avait été appauvri en hommes depuis les conscriptions de 1806 et la région étant essentiellement agricole, cette nouvelle conscription obligatoire n'avait fait que mettre le feu aux poudres. 5000 hommes sur les 300 000 recensés dans la région avaient seulement répondu à l’appel impérial. Enfin , la région avait peu goûtée l’arrestation par décret impérial de prêtres des Deux Nethes (ou province d'Anvers) et de la Dyle en 1810. La région (auquelle on lui a adjoint quelques départements de la Belgique actuelle) est catholique et a fini par voir en l’Empereur un « ''antéchrist'' ». | ||
Sur son chapeau, il inscrit sur une cocarde blanche « ''Je combats pour Louis XVII'' ». Croit-il en la survivance du dauphin disparu tragiquement en 1795 ? Il n’en est rien. Dans sa logique, Louis XVI mort, son successeur ne pouvait que s’appeler Louis XVII. Certains y virent un Dauphin ressuscité là ou d’autres disaient que ce surnom lui venait du fait qu'il était le « ''17ième enfant de sa famille'' ». | |||
Quoiqu’il en soit, Il en gagnera cependant le surnom de "''Louis XVII du Nord''" et au cri de « ''Vive les Bourbons !'' » met en marche sa troupe à l’Est de la région. | |||
Le commandant militaire impérial du département de la Lys pensait pouvoir disperser rapidement cette troupe et envoie ses soldats, une partie à Estaire, l’autre Merville, à la rencontre de ce chouan du Nord. La Russie (qui a pris contact avec lui via des Emigrés de la noblesse française) annonce au jeune royaliste qu’elle va lui envoyer 600 à 1200 volontaires . Les combats entre royalistes et bonapartistes font 7 morts et 20 blessés, forçant l’armée impériale à battre en retraite. | |||
De succès en succès, Louis Fruchart devient dans sa région une légende égale au panthéon des chefs vendéens qui combattirent la révolution française et fit même des émules comme en Haute Saône où une révolte permit aux autrichiens de pénétrer à Dijon. | |||
Une fois remonté sur le trône de France Louis XVIII ne manqua pas de récompenser « Louis XVII » | Ses alliés russes , polonais et saxons pénètrent en Flandre du côté de Bailleul et Louis XVII Fruchard peut faire la jonction entre les différentes composantes rebelles du Pas de Calais et ceux de la somme en janvier 1814. Le 16 février 1814 le baron de Geismar, colonel aux gardes de l'empereur de Russie et commandant un corps de cavalerie légère de 600s hommes vint prêter main forte aux royalistes insurgés. Il adresse aux habitants de l'Alleu cette proclamation: "O''n fait savoir que tout conscrit et tous autres, qui voudront se battre pour la cause des Bourbons seront commandés par Louis Fruchart portant le sobriquet de Louis XVII, qui marche avec un corps de troupes alliées. Ils seront bien nourris, habillés et payés''". | ||
A la chute de l’Empire, la chouannerie flamande cesse et Louis Fruchart rentre dans sa ferme, auréolé d’une gloire. | |||
Lorsque Napoléon Ier revient en France en mars 1815, il ressort les drapeaux blancs du royalisme et se porte au secours de [[Louis XVIII]] , en fuite , et lui propose ses services à Lille. Mais les tractations sont longues et avec une vague réponse, le chouan du Nord, repart dépité. C’est enfin le 10 juin qu’il reçoit l’ordre de soulever le Nord. Le 25 juin, les Alliés distribuent des fusils de fabrique Anglaise afin que chaque homme soient armés. Sous le commandement du Général de Bourmond ils portèrent par ses ordres le nom de "''volontaires royaux''" et cernèrent Béthune avant d’entrer sur Arras le 28 juin, forçant le retrait des troupes impériales encore présentes dans la ville. | |||
Une fois remonté sur le trône de France Louis XVIII ne manqua pas de récompenser « ''Louis XVII Fruchart'' » en le faisant Capitaine de ses gardes avec rente. Il opère son dernier baroud d’honneur au côté de [[Charles X]] lors de la révolution de août 1830 qui met un terme à son règne. Renvoyé de l’armée comme invalide sur ordre de [[Louis Philippe Ier]] d'Orléans qui n’avait pas apprécié son zèle et signe même un décret diminuant sa pension. | |||
Revenu un temps exploiter une petite ferme aux environs de Merville, il sera tour à tour journalier, puis ouvrier de brasserie à la Brasserie du Pont-Riqueult où il conduit les voitures attelées d'un cheval et d'un mulet. | Revenu un temps exploiter une petite ferme aux environs de Merville, il sera tour à tour journalier, puis ouvrier de brasserie à la Brasserie du Pont-Riqueult où il conduit les voitures attelées d'un cheval et d'un mulet. | ||
Il décède le 8 janvier 1851 à Lestrem | Il décède le 8 janvier 1851 à Lestrem alors que le Prince Louis Napoléon Bonaparte est Président de la Seconde République. | ||
==Anecdote== | |||
La partie flamande de la Belgique n'oubliera pas ce héros de la Vendée du Nord et criera son nom sur les barricades lors des manifestations contre l'indépendance de la Belgique (1830). | |||
Aujourd'hui encore il y a des descendants de la famille Fruchart que l'on surnomme "L''es Ladéroute''" | |||
[[Category: Royalisme français]] | |||
[[Category: Guerre de Vendées]] | |||
==Liens externes== | ==Liens externes== | ||
*[http://morel.and.co.free.fr/merville30.html]: | *[http://morel.and.co.free.fr/merville30.html]:Histoire de Louis Fruchart | ||
*[https://archive.org/details/unechouanneriefl00fauc]: | *[https://archive.org/details/unechouanneriefl00fauc]:Livre sur Louis Fruchart | ||
*[http://www.ville-locon.fr/connaitre-notre-village/quelques-anecdotes.htm]: | *[http://www.ville-locon.fr/connaitre-notre-village/quelques-anecdotes.htm]:Anecdotes. |
Version du 29 octobre 2014 à 18:58
Louis Fruchart
Né le 30 janvier 1791 à Merville dans le Nord, Louis célestin Joseph Fruchart est issu d’une famille paysanne de 7 enfants dont il est le second à naître. Doté d’une haute stature et d’une force athlétique , c’est aussi un catholique fervent et mystique qui à 22 ans va bientôt se retrouver à la tête d’insurgés en révolte contre la circonscription imposée par l’Empereur Napoléon Ier au moment où l’Empire est face à une nouvelle coalition de monarques étrangers.
« Louis XVII », le Chouan du Nord
Déjà signalé comme « réfractaire et agitateur violent » , cet ardent royaliste estime qu’il s’agit du moment propice pour servir la patrie en rendant le trône de France aux princes légitimes.
Ayant obtenu l’approbation paternelle (ce dernier le lui dira en ces termes : "Mon fils, je t'approuve ; va et si tu succombes que ton dernier cri soit: Vive les Bourbons ! ".), Son premier fait d’arme... la préfecture de Hazebrouck qu’il saccage avec des mutins qui refusent la conscription. Prononçant un discours enflammé sur la place du marché, Louis Fruchart va vite rassembler autour de lui jusqu'à 20000 royalistes composés essentiellement de jeunes gens venus de Hazebrouck encore de ces 650 conscrits qui désertent leur régiment d’Arras.
Le Nord –Pas-de Calais avait été appauvri en hommes depuis les conscriptions de 1806 et la région étant essentiellement agricole, cette nouvelle conscription obligatoire n'avait fait que mettre le feu aux poudres. 5000 hommes sur les 300 000 recensés dans la région avaient seulement répondu à l’appel impérial. Enfin , la région avait peu goûtée l’arrestation par décret impérial de prêtres des Deux Nethes (ou province d'Anvers) et de la Dyle en 1810. La région (auquelle on lui a adjoint quelques départements de la Belgique actuelle) est catholique et a fini par voir en l’Empereur un « antéchrist ».
Sur son chapeau, il inscrit sur une cocarde blanche « Je combats pour Louis XVII ». Croit-il en la survivance du dauphin disparu tragiquement en 1795 ? Il n’en est rien. Dans sa logique, Louis XVI mort, son successeur ne pouvait que s’appeler Louis XVII. Certains y virent un Dauphin ressuscité là ou d’autres disaient que ce surnom lui venait du fait qu'il était le « 17ième enfant de sa famille ». Quoiqu’il en soit, Il en gagnera cependant le surnom de "Louis XVII du Nord" et au cri de « Vive les Bourbons ! » met en marche sa troupe à l’Est de la région.
Le commandant militaire impérial du département de la Lys pensait pouvoir disperser rapidement cette troupe et envoie ses soldats, une partie à Estaire, l’autre Merville, à la rencontre de ce chouan du Nord. La Russie (qui a pris contact avec lui via des Emigrés de la noblesse française) annonce au jeune royaliste qu’elle va lui envoyer 600 à 1200 volontaires . Les combats entre royalistes et bonapartistes font 7 morts et 20 blessés, forçant l’armée impériale à battre en retraite.
De succès en succès, Louis Fruchart devient dans sa région une légende égale au panthéon des chefs vendéens qui combattirent la révolution française et fit même des émules comme en Haute Saône où une révolte permit aux autrichiens de pénétrer à Dijon.
Ses alliés russes , polonais et saxons pénètrent en Flandre du côté de Bailleul et Louis XVII Fruchard peut faire la jonction entre les différentes composantes rebelles du Pas de Calais et ceux de la somme en janvier 1814. Le 16 février 1814 le baron de Geismar, colonel aux gardes de l'empereur de Russie et commandant un corps de cavalerie légère de 600s hommes vint prêter main forte aux royalistes insurgés. Il adresse aux habitants de l'Alleu cette proclamation: "On fait savoir que tout conscrit et tous autres, qui voudront se battre pour la cause des Bourbons seront commandés par Louis Fruchart portant le sobriquet de Louis XVII, qui marche avec un corps de troupes alliées. Ils seront bien nourris, habillés et payés".
A la chute de l’Empire, la chouannerie flamande cesse et Louis Fruchart rentre dans sa ferme, auréolé d’une gloire.
Lorsque Napoléon Ier revient en France en mars 1815, il ressort les drapeaux blancs du royalisme et se porte au secours de Louis XVIII , en fuite , et lui propose ses services à Lille. Mais les tractations sont longues et avec une vague réponse, le chouan du Nord, repart dépité. C’est enfin le 10 juin qu’il reçoit l’ordre de soulever le Nord. Le 25 juin, les Alliés distribuent des fusils de fabrique Anglaise afin que chaque homme soient armés. Sous le commandement du Général de Bourmond ils portèrent par ses ordres le nom de "volontaires royaux" et cernèrent Béthune avant d’entrer sur Arras le 28 juin, forçant le retrait des troupes impériales encore présentes dans la ville.
Une fois remonté sur le trône de France Louis XVIII ne manqua pas de récompenser « Louis XVII Fruchart » en le faisant Capitaine de ses gardes avec rente. Il opère son dernier baroud d’honneur au côté de Charles X lors de la révolution de août 1830 qui met un terme à son règne. Renvoyé de l’armée comme invalide sur ordre de Louis Philippe Ier d'Orléans qui n’avait pas apprécié son zèle et signe même un décret diminuant sa pension.
Revenu un temps exploiter une petite ferme aux environs de Merville, il sera tour à tour journalier, puis ouvrier de brasserie à la Brasserie du Pont-Riqueult où il conduit les voitures attelées d'un cheval et d'un mulet.
Il décède le 8 janvier 1851 à Lestrem alors que le Prince Louis Napoléon Bonaparte est Président de la Seconde République.
Anecdote
La partie flamande de la Belgique n'oubliera pas ce héros de la Vendée du Nord et criera son nom sur les barricades lors des manifestations contre l'indépendance de la Belgique (1830).
Aujourd'hui encore il y a des descendants de la famille Fruchart que l'on surnomme "Les Ladéroute"