« Henri d'Orléans (1908-1999) » : différence entre les versions

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2. - [[François III]] d'Orléans (1961), « Dauphin de France », « Comte de Clermont ». Handicapé mental, son frère cadet Jean est considéré par beaucoup comme le successeur de son père, comme Lieutenant Général du Royaume et Dauphin de France pendant la maladie de son frère aîné.
2. - [[François III]] d'Orléans (1961), « Dauphin de France », « Comte de Clermont ». Handicapé mental, son frère cadet Jean est considéré par beaucoup comme le successeur de son père, comme Lieutenant Général du Royaume et Dauphin de France pendant la maladie de son frère aîné.
3. - Blanche d'Orléans (1962) ; titrée « Mademoiselle de Valois » ; handicapée mentale
3. - Blanche d'Orléans (1962) ; titrée « Mademoiselle de Valois » ; handicapée mentale
4. - [[Jean d'Orléans]] (1965), épouse Maria Philomena de Tormos, « duc et duchesse de Vendôme » - dont :
4. - [[Jean d'Orléans]] (1965), épouse Maria Philomena de Tormos, « duc et duchesse de Vendôme » - dont :


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*[http://www.actionroyaliste.com/]: Groupe action royaliste
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* [http://nouvelle-action-royaliste.fr/presentation/lanar] : Nouvelle Action Royaliste  
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* [http://www.actionfrancaise.net/craf/] : Française
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* [http://restaurationnationale.hautetfort.com/] : Restauration nationale
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Version du 23 mars 2014 à 14:32

Henri VI d'Orléans

Né le 5 juillet 1908 au Nouvion en Thérache (Département de l’Aisne) de Jean III (Orléans) et d’isabelle d’Orléans. Titré Comte de Paris , Henri VI (Robert Ferdinand Marie d'Orléans) d’Orléans fut prétendant au trône de France de 1940 à 1999.


Enfance dorée en Afrique du Nord

Quatrième enfant et seul fils du Duc de Guise Jean III d’Orléans (1874-1940), il est baptisé au Nouvion en Thiérache le 25 novembre 1908 et reçoit pour parrain son oncle, Ferdinand d'Orléans (1884-1924), et pour marraine sa tante, Marie d'Orléans (1865-1909).

Avec la loi d’exil promulguée par le gouvernement républicain de la IIIième République en 1886, la famille de Bourbon –Orléans est obligée de vivre en exil sous le nom de Comte et Comtesse d’Orliac. L’Afrique du Nord (Maroc) et le Manoir d’Anjou (Belgique) seront les terrains de jeu du jeune prince Henri.

La famille du Duc de Guise s’établit en 1909 près de la ville de Tanger, dans le domaine d’El Arach (francisé en Larache) surnommé « le palais de la duchesse de Guise » (aujourd’hui l’«Hôtel Riad») et vit les soubresauts d’un Maroc que Se disputent les puissances européennes tout en nouant une solide amitié avec le Général Lyautey (), Résident général de France et on connait son adhésion au royalisme.

Le jeune prince grandit dans l’insouciance au côté de ses sœurs alors que le conflit mondial de 1914 éclate en Europe. De son enfance, Henri d’Orléans gardera un souvenir d’une vie douce et chaleureuse sous le soleil marocain.

Jean de Guise écrit au Président du Conseil afin de solliciter l’autorisation de servir dans l’armée française. Ce qui lui sera refusé en vertu de la loi d’exil de 1886.

Jean d’Orléans trouva alors la parade en offrant le château du Nouvion à la Croix Rouge sous condition d’en être l’administrateur direct. La République sait pourtant s’accommoder avec ses lois. En 1915, elle sollicite à son tour le prétendant au trône afin qu’il persuade le Roi de Bulgarie, un de ses parents, afin qu’il rallie la Triple Entente (France, Angleterre et Russie). Fin politicien, le Roi de Bulgarie reçoit avec tous les égards le Prince de France mais refusa toute discussion politique.

Henri d’Orléans suit les péripéties de son père de loin (une nouvelle fois mandaté par la République auprès du Roi Fouad Ier d’Egypte). Il flâne dans les plantations de la propriété et prend un intérêt inhabituel pour un enfant de son âge pour le travail des employés.

La mort par overdose du Duc Ferdinand de Montpensier en 1924 fait de Jean de Guise le futur prétendant au trône de France. Mort sans enfants, le Duc de Montpensier était connu pour son esprit d’indépendance et de contradiction. Pour un trône d’Albanie en 1912, il avait été prêt à signer un traité d‘alliance avec les empires centraux. Le Prince Philippe VIII d’Orléans avait vertement repris le Duc de Montpensier, forcé et contraint de retirer sa candidature.

Avec ce décès, Henri d’Orléans deviendrait bientôt un futur Dauphin de France.

Etudes en France

Inscrit au Collège Stanislas (à Paris) où il obtient ses 2 baccalauréats en 1924 , il rencontre pour la première fois Charles Maurras le 1er juin 1925. Quelques mois plus tard, en 1926, s’éteignait au Palais de Palerme, Philippe VIII d’Orléans. Le Duc de Guise prononça un discours où il annonçait prendre ses responsabilités de prétendant à la couronne avant de s’établir en Belgique au manoir d’Anjou, au plus près des frontières françaises, recevant les membres de l’Action française, ses cadres et tout politicien soucieux de s’assurer quelques maroquins en cas de restauration de la monarchie.

Henri d’Orléans est alors inscrit à l’université de Louvain sous la houlette de l’Abbé Paul de Dartein ( 1881-1949, futur résistant royaliste d’Action française).

L’Action française est alors le principal mouvement monarchiste en France. La IIIième République est sous le coup de plusieurs scandales de corruption qui minent ses institutions et la rende instable. La restauration de la monarchie semble proche. Mais pour Henri d’Orléans, il n’a cure des préceptes de Maurras dont il ne lira pas un seul écrit et ce malgré les tentatives de l’Abbé de Dartein peiné de cette « indifférence désarmante » de la part du Prince.

Henri d’Orléans était plus soucieux des questions sociales et économiques de son époque.

L’Action française fait elle face à une condamnation papale en 1926 puis l'excommunication de ses membres le 8 mars 1927 provoquera des querelles internes. Si le Duc de Guise reconnaît le mouvement monarchiste tout comme son fils , il n’a guère d’affinités avec Maurras et s’éloigne de plus en plus de la politique française.

Henri d’Orléans, quant à lui, décide de rencontrer Georges Valois, un dissident de l’Action française qui inclinait vers le fascisme italien mais dont les idées corporatistes semblent séduire le Prince. L’Action française s’en inquiète et s’en plaint au Duc de Guise.

Le 5 Juillet 1929, à ses 21 ans, il reçoit de son père le titre de Comte de Paris.

Il est confié à la surveillance scolaire du Professeur Charles Benoist, auteur d’une récente brochure (« Ce que pourrait faire la monarchie ») à la fin de ses deux ans d’études universitaires. Ils visiteront ensemble la Pologne, recevant notables polonais ( qui n’avait pas oublié la longue influence française sur le pays) comme la petite communauté française installée à Cracovie. D’autres pays de l’Europe centrale et de l’Ouest seront l'objet des attentions du Prince héritier.

Lorsque le temps pour Henri de faire son service militaire vient, la République lui refuse logiquement qu’il fasse ses classes. Le 11 novembre 1929, un communiqué officiel de protestation est émis. Le prince s’agace du monopole exercé par l’Action française sur le royalisme français largement acquis à la maison d’Orléans. La minorité légitimiste est quasi inexistante à cette époque, quelques groupuscules revendiquent la légitimité des Princes d’Espagne sur les Orléans mais leurs voix se perdent dans l’indifférence générale.

Si Maurras n’est pas apprécié du Dauphin, Léon Daudet trouve grâce à ses yeux (l‘ancien député est reçu deux fois par semaine au Manoir d’Anjou) tout comme Bernanos ou Georges Valois qui fait forte impression sur le prince avec ses idées corporatistes (avec toujours ce mérite non négligeable aux yeux d’Henri d’Orléans d’avoir rompu avec l’Action française).

Mariage royal

C’est au cours de l’été 1930 chez l’une de ses cousines en Tchécoslovaquie qu’il revoit sa cousine Isabelle d’Orléans-Bragance (1911-2003), arrière- petite-fille de l’Empereur Pedro II du Brésil. Du haut de ses 19 ans, la jeune princesse est ravissante. Le Comte de Paris tombe sous le charme. Les agréments des deux familles obtenus, le mariage sera célébré le 8 avril 1930 à Palerme. Des milliers de monarchistes français vont faire le trajet pour assister au mariage qui rassemble tout le gotha européen. Le choix de la ville n’est pas anodin. La ville a été capitale des Princes d’Anjou et des Bourbon –Deux-Siciles, Anne d’Orléans (1906-1986) a épousé le Duc d’Aoste et le régime fasciste de Mussolini est ravi d’accueillir tout le gratin aristocratique. Le Duc de guise n’a-t-il pas qualifié le Duce Bénito Mussolini en 1927 : « de restaurateur de la grandeur et de la fortune du pays ». Henri d’Orléans aura même droit à une visite de courtoisie de Mussolini.

Le couple aura 11 enfants :

  • Isabelle d'Orléans (1932), épouse Friedrich-Karl, comte de Schönborn-Buchheim (né 1938), - dont :

1. - Comte Damian von Schönborn-Buchheim (1965-) épouse Deirdre Mary Ascough - dont : 1. - Comtesse Isabelle von Schönborn-Buchheim (2003-) 2. - Comte Vinzenz von Schönborn-Buchheim (1966-), épouse Katharina Graf - dont : 1. - Comte Philipp von Schönborn-Buchheim (2003-) 2. - Comte Clemens von Schönborn-Buchheim (2005-) 3. - Comte Alexander von Schönborn-Buchheim (2010-)

3. - Comtesse Lorraine von Schönborn-Buchheim (1968-), épouse le comte Wilhelm von Spee - dont : 1. - Comte August von Spee (1998-) 2. - Comte Paul von Spee (1999-) 3. - Comtesse Eloise von Spee (2001-) 4. - Comtesse Ludmilla von Spee (2003-) 5. - Comte Kosmas von Spee (2005-)

4. - Comtesse Claire von Schönborn-Buchheim (1969-), épouse Wolfgang Liechtenfeld - dont : 1. - Alexander Liechtenfeld (2001-)

5. - Comte Melchior von Schönborn-Buchheim (1977-), fiancé à la baronne Bernadette de Metzingen

  • Henri VII d'Orléans(1933), fils aîné, « Comte de Clermont » puis « Comte de Paris » et « Duc de France » - épouse la duchesse Marie-Thérèse de Wurtemberg ; puis Micaela Cousiño y Quiñones de León, d'origine chilienne; dont du premier lit :

1. - Marie d’Orléans (1959), épouse le prince Gundakar de Liechtenstein - dont :

1. - Princesse Leopoldine von Liechtenstein (1990-) 2. - Princesse Maria-Immaculata von Liechtenstein (1991-) 3. - Prince Johann-Wenzel von Liechtenstein (1993-) 4. - Princesse Marguerite von Liechtenstein (1995-) 5. - Prince Gabriel von Liechtenstein (1998-)

2. - François III d'Orléans (1961), « Dauphin de France », « Comte de Clermont ». Handicapé mental, son frère cadet Jean est considéré par beaucoup comme le successeur de son père, comme Lieutenant Général du Royaume et Dauphin de France pendant la maladie de son frère aîné.

3. - Blanche d'Orléans (1962) ; titrée « Mademoiselle de Valois » ; handicapée mentale

4. - Jean d'Orléans (1965), épouse Maria Philomena de Tormos, « duc et duchesse de Vendôme » - dont :

1. - Gaston d'Orléans (2009-) 2. - Antoinette d'Orléans (2012-)

5. - Eudes d'Orléans (1968), épouse Marie-Liesse de Rohan-Chabot, « duc et duchesse d'Angoulême » - dont : 1. - Thérèse d'Orléans (2001-) 2. - Pierre d'Orléans (2003-)

  • Hélène d'Orléans (1934), épouse le Comte Évrard de Limburg Stirum (1927-2001) - dont :

1. - Comtesse Catherine de Limburg Stirum (1957-), épouse Ortiz-Armando Galrao (divorcés) - dont : 1. - Céleste Galrao (1988-) 2. - Orian Galrao (1993-)

2. - Comte Thierry de Limburg Stirum (1959-), épouse Katia della Faille de Leverghem - dont : 1. - Comtesse Gloria de Limburg Stirum (1993-) 2. - Comtesse Angélique de Limburg Stirum (1995-)

3. - Comte Louis de Limburg Stirum (1962-), épouse Belén López Montero - dont : 1. - Comte Jean-Thierry de Limburg Stirum (1999-) 2. - Comtesse Inès de Limburg Stirum (2000-)

4. - Comte Bruno de Limburg Stirum (1966-), épouse la Comtesse Christine de Lannoy - dont : 1. - Comte Gaspard de Limburg Stirum (1996-) 2. - Comte Félix de Limburg Stirum (1998-) 3. - Comte Achille de Limburg Stirum (2001-) 4. - Comtesse Rose de Limburg Stirum (2003-)

  • François d'Orléans (1935-1960), « Duc d'Orléans », « mort au champ d'honneur » (guerre d'Algérie) - sans postérité
  • Anne d'Orléans (1938), épouse Carlos de Borbón-Dos Sicilias, « duc de Calabre » et infant d'Espagne - dont :

1. - Cristina de Borbón-Dos Sicilias y Orléans (1966-), épouse Pedro López-Quesada y Fernández Urrutia - dont : 1. - Victoria López-Quesada y de Borbón-Dos Sicilias (1997-) 2. - Pedro López-Quesada y de Borbón-Dos Sicilias (2003-)

2. - María-Paloma de Borbón-Dos Sicilias y Orléans (1967-), épouse l'archiduc Simeon d'Autriche, neveu d'Otto de Habsbourg - dont : 1. - Archiduc Johannes d'Autriche (1997-) 2. - Archiduc Ludwig d'Autriche (1998-) 3. - Archiduchesse Isabel d'Autriche (2000-) 4. - Archiduchesse Carlota d'Autriche (2003-) 5. - Archiduc Philipp d'Autriche (2007-)

3. - Pedro de Borbón-Dos Sicilias y Orléans, « duc de Noto » (1968-), épouse Sofía Landaluce y Melgarejo, - dont : 1. - Jaime de Borbón-Dos Sicilias y Landaluce (1993-), « duc de Capoue » 2. - Juan de Borbón-Dos Sicilias y Landaluce (2003-) 3. - Pablo de Borbón-Dos Sicilias y Landaluce (2004-) 4. - Pedro de Borbón-Dos Sicilias y Ladaluce (2006-) 5. - Sofia de Borbón-Dos Sicilias y Landaluce (2008-) 6. - Blanca de Borbón-Dos Sicilias y Landaluce (2011-)

4. - Inés de Borbón-Dos Sicilias y Orléans (1971-), épouse le nobile Michele Carrelli Palombi des marquis di Raiano - dont : 1. - Nobile Teresa Carrelli Palombi (2003-) 2. - Nobile Blanca Carrelli Palombi (2005-)

5. - Victoria de Borbón-Dos Sicilias y Orléans (1976-), épouse Markos Nomikos - dont : 1. - Anastasios Nomikos (2005-) 2. - Ana Nomikos (2006-) 3. - Karlos Nomikos (2008-) 4. - Simeon Nomikos (2012-)

  • Diane d'Orléans (1940), épouse en 1960 de Karl von Württemberg (1936), « duc de Wurtemberg » - dont :

1. - Duc Friedrich von Württemberg (1961-), épouse la princesse Wilhelmine Marie von Wied, descendante du dernier roi de Wurtemberg - dont : 1. - Duc Wilhelm-Friedrich von Württemberg (1994-) 2. - Duchesse Marie-Amélie von Württemberg (1996-) 3. - Duchesse Sophie-Dorothée von Württemberg (1997-)

2. - Duchesse Mathilde von Württemberg (1962-), épouse comte Erich von Waldburg-Zeil - dont : 1. - Comtesse Marie-Thérèse von Waldburg-Zeil (1989-) 2. - Comtesse Elisabeth von Waldburg-Zeil (1990-) 3. - Comtesse Marie-Charlotte von Waldburg-Zeil (1992-) 4. - Comtesse Hélène von Waldburg-Zeil (1993-) 5. - Comtesse Marie-Gabrielle von Waldburg-Zeil (1996-)

3. - Duc Eberhard von Württemberg (1963-), épouse Désirée Copf - dont : 1. - Duc Alexander von Württemberg (2010-)

4. - Duc Philipp von Württemberg (1964-), épouse la princesse Maria-Carolina de Bavière, - dont :

1. - Duchesse Sophie von Württemberg (1994-) 2. - Duchesse Pauline von Württemberg (1997-) 3. - Duc Carl-Theodor von Württemberg (1999-) 4. - Duchesse Anna von Württemberg (2007-)

5. - Duc Michael von Württemberg (1965-), épouse Julia Storz

6. - Duchesse Eléonore-Fleur von Württemberg (1977-), épouse comte Moritz von Goëss - dont : 1. - Comte Zeno von Goëss (2004-) 2. - Comtesse Flaminia von Goëss (2006-) 3. - Comtesse Livia von Goëss (2010-)

  • Jacques d'Orléans (1941), « Duc d'Orléans », frère jumeau cadet de Michel, épouse en 1969 Gersende de Sabran-Pontevès - dont postérité :

1. - Diane d'Orléans (1970), épouse Alexis, vicomte de Noailles - dont : 1. - Céline de Noailles (2005-) 2. - Léontine de Noailles (2006-) 3. - Victoire de Noailles (2008-)

2. - Charles-Louis d'Orléans (1972), époux Iléana Manos (« Duc et Duchesse de Chartres ») - dont :

1. - Philippe d'Orléans, « duc de Valois » (1998-) 2. - Louise d'Orléans (1999-) 3. - Hélène d'Orléans (2001-) 4. - Constantin d'Orléans (2003-) 5. - Isabelle d'Orléans (2005-)

3. - Foulques d'Orléans (1974-), (« Duc d'Aumale et Comte d'Eu »)

  • Michel d'Orléans (1941), frère jumeau aîné de Jacques placé après lui dans l'ordre du succession dynastique orléaniste par son père, l'ancien Comte de Paris, confirmé par l'actuel, son frère38 à moins que la restitution des droits dynastiques « sans pour autant défaire les avantages donnés précédemment » (donc à un rang inférieur) ne soit le fait que du seul nouveau "Comte de Paris"; « Comte d'Évreux » ; épouse en 1967 Béatrice Pasquier de Franclieu (séparés) - dont postérité :

1. - Clotilde d'Orléans (1968), épouse Édouard Crépy - dont :

1. - Louis-Nicolas Crépy (1995-) 2. - Charles-Édouard Crépy(1996-) 3. - Gaspard-Marie Crépy (1999-) 4. - Augustin Crépy (2005-) 5. - Éléonore Crépy (2007-)

2. - Adélaïde d'Orléans (1971), épouse Pierre-Louis Dailly, petit-fils du sénateur Étienne Dailly - dont :

1. - Diego Dailly (2003-) 2. - Almudena Dailly (2004-) 3. - Gaetano Dailly (2009-)

3. - Charles-Philippe d'Orléans (1973-), « Duc d'Anjou », marié à Diana Álvares Pereira de Melo, « duchesse de Cadaval » 1. - Isabelle d'Orléans (2012-) 4. - François-Carl d'Orléans (1982-), fiancé à Teresa von Einsiedel (1984-).

  • Claude d'Orléans (1943), épouse en 1964 (à Sintra au Portugal) Amedée de Savoie-Aoste, « Duc d'Aoste », (mariage annulé en 1982) ; en 1982 Arnaldo La Cagnina, éditeur et journaliste (divorce en 1996) et en 2006 Enrico Gandolfi, professeur d'université (mariage religieux dans l'église San Michele Arcangelo à Oreno, diocèse de Milan) - dont postérité du premier lit :

1. Princesse Bianca di Savoia-Aosta (1966-), épouse Giberto, comte Arrivabene Valenti Gonzaga - dont :

1. - Viola Arrivabene Valenti Gonzaga (1991-) 2. - Vera Arrivabene Valenti Gonzaga (1993-) 3. - Mafalda Arrivabene Valenti Gonzaga (1997-) 4. - Maddalena Arrivabene Valenti Gonzaga (2000-) 5. - Leonardo Arrivabene Valenti Gonzaga (2001-)

2. Prince Aimone di Savoia-Aosta (1967-), « Duc des Pouilles », épouse la princesse Olga de Grèce (1971-), fille du prince écrivain Michel de Grèce - dont : 1. - Prince Umberto di Savoia-Aosta (2009-), « Prince du Piémont » 2. - Prince Amedeo di Savoia-Aosta (2011-), « Duc des Abruzzes » 3. - Princesse Isabella di Savoia-Aosta (2012-)

3. Princesse Mafalda di Savoia-Aosta (1969-), épouse Alessandro des princes Ruffo di Calabria, neveu de la reine Paola ; puis le nobile Francesco Lombardo di San Chirico - dont :

1. - Nobile Anna Lombardo di San Chirico (1999-) 2. - Nobile Carlo-Ferrante Lombardo di San Chirico (2001-) 3. - Nobile Elena Lombardo di San Chirico (2003-)

  • Jeanne-Chantal d'Orléans (1946), épouse du baron Francois-Xavier de Sambucy de Sorgue - dont :

1. Axel de Sambucy de Sorgue (1976-), fiancé à Charlotte Paul-Reynaud (1979-) ; 2. Alexandre de Sambucy de Sorgue (1978-), épouse Anne-Cécile Berteau, - dont : 1. - Côme de Sambucy de Sorgue (2008-) 2. - Victoire de Sambucy de Sorgue (2011-) 3. - Isoline de Sambucy de Sorgue (2013-)

3. Kildine de Sambucy de Sorgue (1979-), épouse Antoine Stevenson - dont :

1. - Jean Stevenson (2007-) 2. - Sarah Stevenson (2008-) 3. - Eulalie Stevenson (2010-) 4. - Louis Stevenson (2011-) 5. - Anne Stevenson (2013-)

  • . Thibaut d'Orléans (1948-1983), « Comte de la Marche », mort en République centrafricaine ; épouse en 1972 Marion Gordon-Orr - dont postérité :

1. Robert d'Orléans (1976-), « Comte de la Marche » 2. Louis-Philippe d'Orléans (1979-1980).

Le Comte de Paris et Charles Maurras

Henri d’Orléans tient à s’émanciper tant de l’Action française que de son père. Il obtient son propre secrétariat qu’il confie à Pierre de la Rocque de Séverac, frère du leader des Croix de Feu, la ligue rivale de l’Action française dans les années 30. En janvier 1934, le Dauphin lance un petit bulletin « Questions du jour » traitant des problèmes économiques et sociales dans une Europe où les régimes autoritaires s’imposent dans tous les pays ou presque. Le Comte de Paris , bien qu’il ne croit pas en cette idéologie, a quand même envoyer Edouard de la Roque étudier l’état corporatiste dans l’Italie Mussolinienne.

En France, les ligues manifestent quotidiennement dans la rue. Les monarchistes de l’Action française et les camelots du Roy ne sont pas en reste. Charles Maurras ne surprend personne en écrivant que «  le pays réel a divorcé du pays légal ». L’affaire Stavisky jette les ligues dans les rues ce 6 février 1934. Henri d’Orléans qui a pressenti cet événement demande à son père de convoquer au manoir d’Anjou l’état-major royaliste (dont Maurras et Maurice Pujo). L’entretien entre les prétendants et les leaders royalistes n’est guère chaleureux. Maurras rappelant au Duc de Guise et son fils que leur exil ne leur permet pas une analyse saine de la conduite d’une insurrection, le Comte de Paris mettant le chantre de l’Action française devant ses responsabilités de leader royaliste.

Les esprits s’échauffent de part et d’autres. Les frères de La Roque affirmant que la seule présence du Comte de paris permettra aux ligueurs de se rassembler sous sa bannière…Henri d’Orléans se rêve en leader fédérateur .. La suite est connue . Trop divisées, les ligues ne pourront pas marcher sur le parlement, l’hésitation de Maurras à agir provoquera l’irritation du Comte de Paris et la fracture définitive entre le leader royaliste et le prétendant. Le 9 février la rencontre entre Maurras et Henri d’Orléans est teintée de reproches à peine voilées du Dauphin (qui entend désormais unifier les mouvements royalistes sous son nom-« le parti des princes ») à Maurras (qui refuse aucune concession ni la perte d’influence sur le manoir d’Anjou)..

Pourtant, le lendemain le Comte de Paris finira par accepter la création d’un comité consultatif parmi lequel figureront des membres de l’action française tandis que Maurras accepte la création d’un « Courrier royal ». que dirigera Henri d’Orléans et dont le 1er numéro parait le 1er décembre 1934 avec ce titre «  La monarchie n’est pas un parti » reprenant une phrase du discours de son père en 1933. Dernière concession faîte à l’Action française. Aucune signature aux articles exceptées celle du Duc de Guise lorsque celui-ci le jugerait bon sur les pages 3 et 4.

L’Action française entame sa logique de noyautage du Courrier royal, tentant d’orienter les articles du jeune prince dont la gauche communiste commence à s’émouvoir des propos et des analyses ouvrières que tient le Comte de Paris. Le magazine « Vu » proche du parti communiste se fendra même d’un article élogieux sur le dauphin. Le 2 mai 1936, à un entretien accordé à l’Intransigeant », il déclare qu’il entend créer « la corporation modernes (..) dont le 1er effet sera de mettre fin à la lutte des classes ».

Lors des élections de 1936, qui vont amener au pouvoir le Front Populaire de Léon Blum, le Comte de Paris déclare que « c’est autour de ses princes que les royalistes doivent se réunir ». Le message est clairement adressé à Maurras. D’ailleurs, le Comte de Paris se félicitera des accords de Matignon qui crée les congés payés.

Dès 1937, le Courrier royal perd pourtant la moitié (ou les 2/3 ?) de son lectorat. Il ne reste qu’au prétendant un maigre 20 000 lecteurs. Il accuse l’Action française de ces défections et reproche au mouvement royaliste d’être de plus en plus extrême. Le 21 novembre 1937, il lit aux délégués royalistes réunis au Manoir d’Anjou, le manifeste du Duc de Guise dont il semble être le signataire et affirme le concept de monarchie que la maison d’Orléans souhaite : Rejet du système parlementaire, création d’assemblées professionnelles et sociales , réorganisation du suffrage universel sur le plan familial et professionnel , l'état ne sera pas clérical mais protégera les droits de l’église .. et enfin, il affirme que l’Action française n’est en rien le porte parole de la Maison de France « dont la doctrine est incompatible avec les traditions de la monarchie française ». 1600 personnes avaient répondus à l’appel du Comte de Paris.

La rupture est consommée avec l’Action française (qui accuse les frères de la Roque d’avoir trop d’influence sur le Dauphin) et c’est à coup d’articles que les Maurassiens et le Comte de Paris vont se répondre désormais.

Dans sa logique, Henri d’Orléans va jusqu’à approuver les réformes du gouvernement du Front populaire et réclamer la création d’un état sioniste. En 1937, il publie « Prolétariat » où il édite ses vues sur la justice et la fraternité sociale. Pour les Maurassiens, le Comte de Paris vient d’acquérir le sobriquet de «  Prince rouge ».

En 1938, les bruits de bottes se font entendre en Europe. Le 21 octobre, il franchit clandestinement la France et devant un parterre de journalistes prévenus et rassemblés à pontoise, il lit un manifeste condamnant les actions des Accords de Munich et la passivité des gouvernements face aux provocations du chancelier Adolf Hitler. Une bravade qui ne passe pas inaperçu dans les médias français et forcent . Ainsi Paris-Soir racontera cet événement à la Une de son édition du 22 octobre 1938 : « Malgré la loi d'exil, le comte de Paris revient en France pour lancer une proclamation. Il arrive secrètement en avion aux environs de Paris, prend une coupe de champagne avec les journalistes convoqués et repart aussitôt par la voie des airs ». L’Ambassade de France fera part de son mécontentement à l’état belge tandis que quelques députés communistes et socialistes belges réclamaient au parlement l’expulsion d’Henri d’Orléans.

L’Action française, agacée, lui retirera tous les membres qui diffusaient dans les rues le Courrier royal et leur interdit tout abonnement à la revue.

Le Comte de Paris continue de recevoir des étudiants royalistes comme cette délégation d’avril 1939 parmi laquelle va figurer François Mitterrand. Reçu par le Pape Pie XII en mars de la même année, il négocie la levée de l’excommunication qui frappe les royalistes membres de l’Action française. Les négociations avaient néanmoins commencé depuis quelques mois entre le mouvement royaliste et le Vatican.

Henri d’Orléans et Philippe Pétain

La guerre se faisant proche, il envoie sa famille au Brésil pendant que ses parents rejoignent Larache. Il écrit le 4 mai 1939 au Président Lebrun afin qu’il puisse faire son devoir de français mais sans réponse de la République, il s’embarque à son tour pour le Brésil. En septembre 1939, la Seconde guerre mondiale éclatait, la IIIième République ne tiendrait plus que quelques mois .

Le Comte de Paris ferme ses bureaux belges et français, renouvelle sa demande au gouvernement français qui refuse néanmoins son engagement tout comme le Royaume Uni. En novembre 1939, il est sollicité par la République pour aller en ambassade auprès des souverains étrangers afin de connaître leur position. Henri d’Orléans accepte immédiatement. Un prétendant au service de la France plus que la République. Le rapport qu’il remettra aux représentants français sera en accord avec ceux de toutes les ambassades du monde. Chaque pays s’arme pour une longue guerre et se positionne de part et d’autres des pays acquis ou opposés au national-socialisme.

Lors de la débâcle des forces françaises en juin 1940, le Comte de Paris sollicite encore le gouvernement français pour pourvoir s’engager. Cette fois –ci la république défunte accepte et Robert Orliac (tel qu’il sera connu) entre dans la Légion étrangère. Bien qu’on lui ait interdit de dévoiler on identité, il sera reconnu à plusieurs reprises. L’appel du Général de Gaulle, le Comte de Paris n’y pas prêté attention. D’ailleurs, son cœur s’oriente vers le Maréchal Pétain qui vient de signer l’armistice et «  qui n’a pas quitté le navire en détresse » et que Charles Maurras vient d’annoncer comme «  une divine surprise ».

La IIIième République vient de prendre fin pour laisser la place au régime collaborateur de Vichy. Henri d’Orléans songe à la restauration de la monarchie. D’ailleurs, il fait sonder discrètement le Général Weygand ministre de la Défense qui lui oppose une fin de non- recevoir en lui rappelant, qu’une fois démobilisé, la loi d’exil sera appliquée.

Le Comte de Paris n’en a cure. Il restera en Provence afin de monter un réseau de résistance, jugeant déjà que le gouvernement de Vichy comporte bien trop de maurassiens à son goût.. Cependant, le décès soudain du Duc de Guise en août 1940 le rappelle au Maroc qu’il rejoint grâce un visa accordé par le préfet de Marseille. Il n’est pas attiré non plus par le Général de Gaulle et se refuse de le rejoindre à Londres, raillant les attaques radiophoniques que le futur leader de la France Libre envoie via la BBC vers les antennes françaises afin d’inciter les français à la résistance tout comme il est ulcéré par les bombardements anglais à Mers El Kébir sur la flotte française. Il écrit : « Vichy n’avait pas encore étalé son jeu. A quoi bon lui chercher si tôt querelle ». Les positions ambiguës du prétendant divisent les royalistes français.

Il prend la décision de rester en Afrique du Nord où la population française est majoritairement acquise au régime de Vichy. Il espère secrètement prendre lui-même la tête de l’Armée d’Afrique.

Le complot monarchiste d’Alger

Henri d’Orléans prend contact avec le Consul américain d’Alger et multiplie les rencontres. Le Foreign office (Ministère des Affaires étrangères du Royaume Uni) commence à prendre aux sérieux l’hypothèse d’une restauration de la monarchie en France. Les rumeurs les plus folles paraissent dans la presse y compris un possible ralliement de Charles de Gaulle au Comte de Paris dont Winston Churchill, Premier ministre, a affuble du sobriquet de « Jeanne d’Arc ». Le Comte de Paris apparaît alors comme une possible troisième voie entre le vieux Maréchal et l’ambitieux Général de Gaulle.

Là aussi le Comte de Paris va surprendre. Il décide de se passer autant de De Gaulle (qui a du démentir l’information qu’il allait le couronner dans une colonie au cours du printemps 1941) que du concours des anglais pour tenter de se faire adouber par les représentants de Vichy en Afrique du Nord. En juillet 1941, il écrit un « message aux monarchistes français » leur demandant de soutenir le Maréchal Pétain et dont certains passages concernant les « chantiers de la jeunesse » semblent être un appel à reconnaître les bienfaits de la révolution nationale. Raphaël Alibert, ministre monarchiste de la justice à Vichy mène campagne pour le prétendant auprès du Maréchal Pétain.

En septembre 1941, il écrit à Philippe Pétain pour lui renouveler son adhésion à sa politique et et de lui confirmer ses espérances politiques sont compatibles avec les siennes. Refus poli de la part du Dauphin du Maréchal Pétain, l’Amiral Darlan.

Représentant de Vichy en Afrique du Nord, le Général Weygand est rappelé en France en le 18 novembre 1941 après la suppression de la délégation générale. Le Général Juin lui succède. Le Comte de Paris n’est pas gêné par ce transfert de pouvoirs mais commence à s’agacer des refus incessants et répétés du maréchal Pétain à lui remettre le pouvoir. Ses conseillers prennent contact avec des diplomates allemands présents à Rabat et c’est le Consul allemand de Casablanca qui rencontre le Comte de Paris le 18 février 1942. Henri d’Orléans, prie le Consul de remettre au ministère des affaires étrangères, «  sa volonté de collaboration en vue de mettre fin à la guerre et de procéder à la reconstruction de l’Europe ». Il n’hésite pas à parler de restauration de la monarchie, critique ouvertement les réformes sociales de Vichy et affirme son dégoût des anglais. C’est un Consul conquis qui quitte Larache dans la soirée. Ce n’est pas la première fois qu’il rencontre des dignitaires du Reich. ("en 1982, le Comte de paris condamnera ces faits après la parution de la reproduction d’un courrier adressé au Ministère des Affaires étrangères du Reich dans le journal, Le Figaro") .

A force de courriers répétés, le Comte de Paris obtient un rendez- vous avec le Maréchal le 6 août 1942 et débarque en France. L’entretien dure deux jours, le Maréchal vieillissant n’est pas dupe des intentions du Comte de Paris. Il ne se démettra pas en sa faveur. Tout au plus, on lui propose le ministère du Ravitaillement. Le Comte de paris repart de France, furieux et comprend qu’il n’attendra rien ni de Berlin (qui avait tenté de convaincre le Prince Louis Napoléon d’accepter également un couronne, agaçant fortement le prétendant) ni de Vichy.

En novembre 1942, les Alliés débarquent en Afrique du Nord et reconnaissent l’Amiral Darlan, (Dauphin du Maréchal et présent alors à Alger au chevet de son fils) comme leur Haut-Commissaire dans la région. Darlan a devancé autant les émissaires de De Gaulle (comme le Général Giraud) que le Comte de Paris qui entendait profiter de cette occasion pour assurer le rôle lui-même.

Il débarque à Alger le 10 décembre 1942, reçu par Henri d’Astier de la Vigerie. Ce dernier lui annonce que l’Amiral Darlan a cristallisé les haines autour de lui dans la capitale de l’Afrique du Nord. Le nom du Comte de Paris serait sur toutes les lèvres pour lui succéder. Henri d’Orléans est enthousiaste et se met à recevoir diplomates et officiers militaires présents à Alger, devenue capitale de tous les complots. Les américains persistent à soutenir Darlan (surnommé « l’expédiant provisoire » contre De Gaulle. L’arrivée du représentant de Charles De Gaulle à Alger le 17 décembre est de bon augure pour le Comte de Paris puisqu’il s’agit de François d’Astier de la Vigerie, connu également pour ses positions monarchistes. Henri d'Astier de la Vigerie, en vint à dire que, l'hypothèque Darlan un seul personnage (par essence au-dessus des partis ) pourrait réconcilier les deux factions en présence et unir ainsi les fidèles de De Gaulle et ceux de Giraud. Pour lui, cet homme-là existait: c'était le comte de Paris. .

Les deux hommes se rencontrent le 10 décembre, le Comte de Paris parle de réconciliation nationale, ils tombent d’accord sur le projet de se débarrasser de Darlan au plus vite. La date fixée sera le 24 décembre.

3 jours auparavant, malade (?) Henri d’Orléans s’était retiré dans la banlieue d’Alger. Darlan va tomber sous les coups de Fernand Bonnier de la Chapelle.

Jeune monarchiste à peine âgé de 18 ans, Fernand Bonnier de la Chapelle a été tiré au sort sur un groupe de 5 et avec l’assurance qu’il pouvait agir en toute impunité. C’est l’Abbé Pierre-Marie Cordier qui va lui expliquer comment perpétrer l’attentat contre Darlan. La date du 24 décembre a été retenue. Bonnier de la Chapelle se fait absoudre de son futur pêché. A 15h35, au Palais d’Eté, une balle d’un vieux pistolet "ruby" 7,65 suffira à mettre fin à la vie du dauphin de Pétain. Maîtrisé et arrêté, il fut rapidement jeté en cellule.

Le 25 décembre, alors qu’Alger est en émoi suite à cet assassinat, il faut trouver rapidement un successeur à l’Amiral. Le Comte de Paris fait acte de candidature (et devient involontairement suspect dans cet assassinat ). Le Général Giraud, qui a les faveurs de De Gaulle, est encore en Tunisie. Le prétendant doit faire vite. Les américains refusent tout soutien au Comte de Paris (qui a annoncé aux autorités françaises en place qu’il « venait se mettre au service de son pays, non comme prétendant mais comme arbitre »). Au contraire, ils favorisent l’arrivée de Giraud à Alger le soir même et sitôt débarqué, il est nommé Haut- Commissaire.

Henri d’Orléans tente de sauver le jeune Bonnier de la Chapelle. Mais un rapide procès condamne le jeune royaliste à la mort et la sentence exécutée dans la foulée le 25 décembre. Les Américains avaient ordonné une enquête rapide et exigeaient de savoir si les Alliés avaient été mis au courant de l’attentat. Des dollars américains retrouvés dans les poches de Bonnier de la Chapelle avait orienté l’enquête vers D’Astier de la Vigerie.

Le lendemain, le Comte de Paris est reçu par Giraud. Le Haut- Commissaire est glacial et bien qu’il avoue ses penchants monarchistes au prétendant, il n’en reste pas moins condescendant avec l’héritier des Rois de France. Il déclare à Henri d’Orléans qui tente de le convaincre : « Un rassembleur qui s’appelle Henri de France ne camoufle pas aisément la personnalité du prétendant. Sa désignation passerait pour un essai de restauration (..) » et lui rappelle que la Loi d’exil est encore en vigueur. Le Comte de Paris sortira du Palais en colère.

Une enquête sur l’assassinat de Darlan est lancée sans que l’on trouve des preuves contre le Comte de Paris. Ce dernier est finalement expulsé d’Alger le 16 janvier 1943 (Astier de la Vigerie fut brièvement arrêté).

Il est toujours difficile de dire aujourd’hui si le Comte de Paris fut le commanditaire de l’assassinat de l’Amiral Darlan. Un arrêt de la chambre des révisions de la cour d’appel d’Alger, du 21 décembre 1945, réhabilita le jeune monarchiste qui jugea que l’acte perpétré avait été commis « dans l’intérêt de la libération de la France ».

Le Comte de Paris et la France de la Libération

Renvoyé au Maroc, le Comte de Paris s’abstient de faire de la politique trop ouvertement avant de s’installer en Espagne. Il assiste à la montée en puissance du Général de Gaulle face à Giraud. A la libération en 1944/1945, le Comte de Paris ne participe guère à la liesse générale. Il condamne les actes de l’épuration mais se réjouit de la disparition de l’Action française du champ politique français. Charles Maurras est en prison, les cadres royalistes de l’AF qui avaient participé au régime de Vichy en fuite. La France est à reconstruire comme le mouvement monarchiste français. Henri d’Orléans attend encore son heure.

Le Mouvement Socialiste Monarchiste (M.S.M.) de Jean Marc Bourquin apparaît sur la scène politique de la France d’après -guerre.. Il flirte avec des idées sociales et réussit même à pénétrer dans les grandes usines. Le Comte de Paris ne goute guère cette intrusion sur ce qu’il considère comme son domaine privé. L’aventure du MSM ne durera que 18 mois, son capital sympathie ne dépassant pas Paris et ses résultats trop maigres lors des élections municipales d’octobre 1945.

En décembre, en accord avec le représentant du Comte de Paris en France, Pierre Delongraye-Montier , des jeunes monarchistes créent le Centre Royaliste de Formation Politique afin de mener le débat de la monarchie dans les universités. Enfin, le prétendant peut compter sur l’Association de la Mesnie, crée le 26 avril 1945 et qui en juin 1946 lance « le Courrier de la Mesnie » qui sera à la fois spirituel et politique (dès 1948, il prendra l’appellation de « Courrier 48, et changera sa numérotation en fonction de l’année de parution.

Fin 1945, Henri d’Orléans reçoit la visite d’un officier du 2ième Bureau, se disant envoyé par De Gaulle. Il propose que le dauphin Henri (12 ans) soit confié à l’état afin d’y recevoir une éducation appropriée et qu’en échange le Comte de Paris renonce à ses droits aux trône. Henri VI de France refuse catégoriquement.

Il s’établit au Portugal dans une villa appelée « la Quinta do Anjinho » aux environs de Lisbonne. Il décide de reprendre ses activités politiques d’autant qu’en janvier 1946, le Général de Gaulle a claqué la porte du gouvernement. Il réactive son bureau de Paris. Le 15 octobre 1946, le Centre d’études et de Documentation (fondé en mars 1945 par Pierre de Delongraye –Montier qui remplacera Pierre de la Roqoue ) se dote d’un bulletin nommé « Ici France » (il deviendra un hebdomadaire de mai à novembre 1947). Le Comte de Paris se pose de nouveau en prétendant. Un périodique remplis d’articles consacrés aux activités de la famille royale.

La IVième république est instable. Certains monarchistes et membres de la société civile pressent le prétendant de prendre la tête d’un parti voir un coup d’état alors que l’armée gronde devant l’inefficacité du gouvernement à trouver une solution dans le conflit indochinois. Il s’y refuse. Les français devront l’appeler. En novembre 1946, les Comités monarchistes sont crées dans le but d’unifier le royalisme français. Mais le Prince se heurte à de nombreux mouvements comme la Mesnie, le Mouvement socialiste monarchiste ou encore l’Union des Protestants monarchistes (qui disparaîtra en 1947) qui refusent la fusion. Même les maurassiens en pleine réorganisation se refusent à une telle idée. En juin 1947, le congrès des Comités monarchistes est un échec. Le Comte de Paris décide d’y mettre fin.

En 1948, il obtient du Président Vincent Auriol que son fils aîné soit inscrit au Lycée Montaigne à Paris pour ses études. Le gouvernement français réitère ses propositions de renonciation d’activité politique au Comte de Paris qui refuse. Il n’est pas le Prince Napoléon. La loi d’exil frappe toujours la maison de France et c’est un député de l’Ille et Vilaine, Paul Hutin-Desgrées qui le découvre et s’en offusque. Loin d’être monarchiste, le député rencontre néanmoins le Comte de Paris et lui promet de se battre pour l’abolition de la loi d’exil. Les deux hommes ont un point commun.. La Légion étrangère.

En 1947, il avait publié un livre intitulé «  Entre Français », et destiné à se faire connaître de la population. Le 5 février 1948, son Esquisse d'une constitution monarchique et démocratique, qui comportait notamment trois propositions :

  • La place du monarque comme arbitre au-dessus des partis
  • Le recours aux consultations populaires par la voie du référendum
  • L'institution des « délégués du peuple » : ces derniers auraient été élus au suffrage universel, au scrutin uninominal à un tour, ne se seraient jamais réunis en assemblée mais auraient été consultés simultanément sur les projets de loi.

La campagne pour l’abolition de la loi d’exil bat son plein mais ne reste pas la priorité de la République. Enfin le 16 mai 1950, le parlement vote l’abrogation de la loi d’exil par 314 voix contre 174 (socialistes et communistes ont votés contre). Les bourbons peuvent enfin revenir en France. Arrivé à Calais le 5 juillet 1950 puis à Paris, il prend rendez- vous avec le Président de la République Vincent Auriol, qui avait supporté l'abrogation de la loi d'exil.

Le Comte et la Comtesse de Paris sont reçus dans toutes les soirées mondaines et deviennent la coqueluche de la capitale. Des souverains dans une République moribonde. Ils logent au Crillon, font la une des magazines et multiplieront les interviews dans leur demeure du Cœur Volant, à Louveciennes. Alors que la France perd l’Indochine, le Comte de Paris n’hésite pas à soutenir la politique de Pierre Mendès-France et n’hésite pas à le qualifier de seul homme de la République avec « une stature d’homme d’état ». Henri d’Orléans se positionne contre la Communauté Européenne de Défense mais tente de faire restaurer le sultan Mohammed V. On pense au Comte de Paris comme probable Résident Général au Maroc.. une rumeur de plus ?

Le prétendant s’oppose toujours à la création d’un parti monarchiste et prend prétexte de la création du Parti National monarchiste en Italie pour réaffirmer sa position : « Dans une république, une intervention des royalistes, comme tel, sur le plan électoral, dénature complètement l’esprit du régime monarchique (..) » (Bulletin du 9 juin 1952) Il voyage notamment en Afrique entre 1953 et 1957. Il prend alors la conviction que le décolonisation est nécessaire. Il se rapproche du Général de Gaulle et le rencontre pour la première fois le 13 juillet 1954. La veille l’accord de Genève venait de mettre fin à la présence française en Indochine. Lors de cet entretien, il évoquera l’intérêt que porte le Général de Gaulle pour la monarchie française. Il se rencontreront encore dans le courant des années 1954 et 1955.

En 1956, il écrit dans son « Bulletin » qu’il faut impérativement maintenir l’Algérie française dans le giron de la France mais se positionne ne faveur de l’indépendance des colonies d’Afrique noire.

Le Comte de Paris et le Général de Gaulle

Lors de son entretien le 13 décembre 1957 avec le Comte de Paris, le Général de Gaulle ne se lasse pas de critiquer la décision des pays de l’OTAN de multiplier les installations de missiles sur le vieux continent. Henri d’Orléans est fasciné par la stature de cet homme qui est appelé au pouvoir en mai 1958 lors des événements d’Alger qui abattent la IVième République.

Dans une lettre datée du 2 juin 1958, Henri d’Orléans écrit au Général de Gaulle en ces termes : « Votre foi en Dieu, votre amour immense de la France et la certitude que vous avez de sa mission dans le monde, votre expérience, les conclusions de vos méditations, inspireront les choix que votre haute conscience vous dictera pour préserver la France de l'anarchie vers laquelle elle se précipitait faute d'être conduite » .

Toujours enthousiaste, le prétendant n’hésite pas à remettre le 17 juillet un rapport qu’il a fait rédiger sur l’association capital-travail au sein de l’entreprise et appelle les royalistes à voter oui à la nouvelle constitution de septembre 1958 qui va célébrer la naissance de la Vième République. Cette constitution, Henri d’Orléans a pu la lire. Elle le satisfait tant elle remet le Président de la République dans ses pleins pouvoirs. Une constitution faîte pour un Roi !

Le 1er mars 1959, le Comte de Paris est reçu à l’Elysée. Une consécration pour le prétendant qui se voit accorder une heure d’entretien avec le Général de Gaulle. On y évoque la situation politique de la France, de l’Algérie française et surtout de l’avenir du Dauphin Henri, marié il y’a peu à l’un des plus beaux partis du gotha allemand. En voie de terminer son service militaire, De Gaulle propose au Comte de Paris d’intégrer son fils aîné au Secrétariat Général de l’Elysée afin qu’il s’initie aux affaires de l’état. Le Général de Gaulle songe t-il a restaurer la monarchie ? La rumeur enflamme certains partis politiques y compris chez les Bourbons à commencer par le Comte de Paris lui-même. Le Dauphin sera reçu le 22 septembre 1959 afin de sonder ses projets d’avenir (De Gaulle lui propose finalement un poste au ministère de la Défense) L’Algérie française est la question politique du moment. Le Comte de Paris propose de dépolitiser le débat. Il se propose même de régler le problème algérien et suggère d’avoir des pouvoirs de Pro –Consuls (mai 1959). Le 17 février 1960, le prétendant prend officiellement position en faveur des propositions du Général de Gaulle pour trouver une solution au problème de l’Algérie française et se voit inviter de nouveau à l’Elysée le 17 juin 1960. De Gaulle a décidé d’employer ses services, lui promet qu’il n’entend pas se séparer des départements français d’Afrique du Nord et souhaite son accord pour une nomination comme ambassadeur extraordinaire. L’échec des pourparlers de Melun le 25 suivant entre la France et le Front de Libération National (FLN) retarde cette nomination. Le prince s’impatiente . Son fils François d’Orléans a été muté en Algérie française au sein du 7ième régiment de chasseurs Alpins quand le 11 octobre il est tué au combat. C’est un choc pour la Maison de France.

Le 14 décembre 1960, le Comte de Paris appelle ses concitoyens d’Algérie française à suivre la politique du Général de Gaulle «  et ne pas commettre l’irréparable ». Le 22 décembre 1960, le journal maurassien « Aspect de France » écrit sa « consternation » des prises de position du Prince.

Le 14 février 1961, enfin , l’Elysée confie au prince un titre d’ « Ambassadeur extraordinaire ». Il devra pour le compte du gouvernement français collecter des informations dans diverses monarchies orientales. Il partira en avril, on évoque la possibilité de la restauration de la monarchie . Du moins, le Comte de Paris l’affirme. Le putsch d’Alger d’avril 1961 remet une nouvelle fois tout en question. Involontairement les putschistes retardent le départ du prétendant qui perd a quelques heures , la Duchesse de Guise à 83 ans. Le 17 mai, il s’envole vers le royaume de Tripoli, première destination vers un périple qui l’amènera entre autres en Ethiopie, en Iran et enfin en Afghanistan . Conseiller du Président, le prétendant est reçu avec tous les égards dus à son rang par les différents chefs d’états. Il est de retour le 24 juin pour faire son rapport. Le problème algérien a été sur toutes les lèvres et les pays étrangers pressent De Gaulle à régler le problème rapidement s’il souhaite conserver des « liens d’amitiés » avec les dits pays. La France est mise sous pression dans ce dossier.

Le 28 octobre 1961, il revoit de nouveau le général de Gaulle. Il espère que ce dernier va lui parler de sa succession. Il n’en fera rien, se contentant de discuter de la prochaine mission du Prince et de ses positions sur le suffrage universel (que le prétendant approuve).

En mars 1962, la France perd l’Algérie. Les royalistes ont manifesté régulièrement en faveur de l’Algérie française, certains se sont même engagés dans l’Organisation de l’Armée Secrète, le Comte de Paris quant à lui continue d’appuyer la politique du Général de Gaulle.

Le 18 décembre 1962, il rencontre de nouveau Charles de Gaulle. Le militaire semble fatigué et vieilli. Le Comte de Paris entend que le héros de la libération n’entend pas se représenter en 1965. Henri d’Orléans lui suggère de l’adouber affirmant « qu’une candidature se profile autour de lui ». Le Général de Gaulle lui propose la présidence de la Croix rouge afin de se faire connaître aux français. Il hésite, il accepte. Les rumeurs atteignent la presse française . L’Express du 23 mai 1963 titrera «  Le successeur : Pourquoi le Général de Gaulle a choisi le Comte de Paris», agitent les milieux royalistes comme les partisans du Général de Gaulle qui haussent les épaules dès qu’on lui en parle .

Mais à l’espoir succède la déception. Le Président de la Croix Rouge refuse d’abandonner son poste au profit du prétendant et en octobre 1963, le Comte de Paris ne peut contester que son échec. Il en prend acte dans une lettre au Général de Gaulle le 18 décembre qui .. restera sans réponses.

Les relations avec le Général de Gaulle reprennent en 1964. Durant l’Eté , il comprend devant le peu de volonté de De Gaulle à le soutenir qu’il ne pourra pas se présenter à la prochaine élection présidentielle pour laquelle De Gaulle ne va pas tarder à annoncer qu’il se représente.il félicitera le Général néanmoins pour sa victoire le 21 décembre 1965 . Il sera de nouveau reçu à l’Elysée le 20 janvier 1966. Date symbolique à la veille de la commémoration de la mort de Louis XVI. Ont-ils évoqués de nouveau la possibilité d’un retour à la monarchie comme le prétendra le Comte de Paris. Toutes les hypothèses sont permises. Le Président de la république lui suggère de se présenter aux élections législatives ou municipales . Le Comte de Paris refuse, presque offusqué.

Leur neuvième entretien n’interviendra pas avant le 6 octobre 1966. Il sera décevant. La rupture sera finalisée en janvier 1967. De Gaulle ne cédera pas son poste au Comte de Paris. Un peu avant les élections de 1965, le comte de Paris avait demandé au Général de Gaulle, s'il serait enfin présenté comme le successeur officiel. Le Général refuse, soupire: "Que n'étiez-vous à Bir Hakeim?" Et confie en aparté, à ses plus proches collaborateurs: "Le Comte de Paris à l'Elysée, pourquoi pas la reine des Gitans ?" .Leurs relations seront désormais distantes, leurs échanges plus qu’épistolaires, le Comte de Paris reverra une dernière fois le Général de Gaulle sur son lit de mort . Finalement le Comte de Paris décida en 1967 de mettre fin à ses activités politiques et cessa la publication de son Bulletin (de 4 pages ) , envoyé gratuitement à plusieurs milliers d’abonnés.

Henri d’Orléans, le Prince rouge

Après le décès du Général de Gaulle, les problèmes financiers s’accumulent. Les réceptions mondaines coûtent chères, le Comte de Paris va entre les années 1960 et 1970 se séparer du Manoir d’Anjou, de sa propriété de Louveciennes , le Palais des Orléans à Palerme .. Il y’a aussi les déconvenues familiales. Il se sépare doucement de son épouse, se brouille avec deux de ses fils suite à leur mariage (Michel d’Orléans épouse en 1967 Béatrice Pasquier de Franclieu dont le père avait adhéré au régime de Vichy et Thibaud en 1972, la roturière Marion Gordon-Orr. Et pour ne rien ajouter au désastre, son fils aîné divorce de son épouse Marie-Thérèse de Wurtemberg. Une crise cardiaque introduit en 1974 Monique Friesz au sein de la famille de France et qui deviendra son infirmière et son omniprésente dame de compagnie. Le Comte de Paris s’éloigne de la politique, écrit ses mémoires, fait quelques interviews remarquées sur les chaines nationales.

En 1981, il surprend ses partisans en appelant à voter pour François Mitterrand, candidat socialiste à l’élection présidentielle. Il gagnera le sobriquet de « Prince rouge » parmi les plus conservateurs de ses partisans. Ses relations avec son prédécesseur , Valéry Giscard d’Estaing, n’avaient été que cordiales.

7 ans plus tard, il récidive de nouveau (1988) avec un communiqué officiel s’inquiétant de la montée de la xénophobie en France et apportant son soutien officiel à François Mitterrand. L’Action française qui est revenu sur le devant de la scène dans les années 1990 refuse de soutenir le Comte de Paris. Seule la Nouvelle action royaliste (NAR) se situe dans cette ligne et obtiendra même du Président de la République un poste au Conseil économique.A cette époque, politiquement ,c’est bien la NAR qui est le plus proche des idées du Comte de Paris qui n’hésite pas à se féliciter de la participation des militants de la NAR aux comités “ Avec Mitterrand ” et de leur entrée au Comité national de soutien au candidat.

Cette même année, le Comte de Clermont crée l’Institut de la Maison Royale de France, , pour « réfléchir, avec les Français de toutes sensibilités, de toutes confessions et de toutes origines, sur les grands courants qui agitent notre époque et qui peuvent faire évoluer notre société »

Il condamne le remariage de son fils aîné avec une divorcée (1984) , lui enlève son Titre de Comte de Clermont pour lui donner celui de Mortain, le déshérite de ses droits au profit de son petit- fils Jean d’Orléans. Les objets et propriétés de la maison de France (comme la Quinta ) continuent d’être mises en vente.

Thibaut d’Orléans, impliqué dans une affaire ténébreuse de cambriolage de vols de tableaux (qui ne sera jamais parfaitement élucidée) acheva de mettre à mal les affaires de la maison royale de France. Ecroué en 1981 pendant14 mois, il sort finalement libre le 28 juin 1981. Les relations entre le dernier fils du Comte de Paris et ce dernier ne furent guère de tout repos. Marqué par la froideur et l’autoritarisme de son père, Thibaut fut très rapidement un prince dans la contestation. Il se fit pousser les cheveux, porta une moustache tel Che Guevarra et manifesta aux côtés des étudiants en mai 1968. Après son mariage, son père le déchoit de tous ses titres. Des mauvaises opérations financières malgré un début prometteur vont mettre à mal le couple. Le Comte de Paris refuse d’aider son fils d’autant que le couple non dynaste perd son fils cadet Louis –Philippe à peine âgé de quelques mois. Le Comte de Paris refusera que son petit-fils soit enterre à Dreux.. « jugé comme inférieur »..A sa sortie de prison, Thibaut d’Orléans tente de monter des safaris en Centrafrique. C’est là qu’il trouve mystérieusement la mort le 23 mars 1983. Officiellement, un virus foudroyant mais la thèse officielle écartera les maladies pour s’orienter en vain vers un assassinat.

Le millénaire capétien

François Mitterrand connaît bien le prétendant.. Les deux hommes se sont rencontrés avant la guerre. C’est François de Grossouvre qui sera en charge des relations entre la Maison de France et la Présidence. Le 10 octobre 1986, le chef de l’état à l’Elysée reçoit le Comte de paris au sujet du projet : les commémorations du millénaire capétien placé sous son haut patronage direct.

La question de la participation du Duc d’Anjou est également abordée. Pour François Mitterrand, le Comte de Paris est le prétendant officiel et la renaissance du mouvement légitimiste ne saurait remettre en question les droits d’Henri d’Orléans sur le trône de France. Le Président de la République évoque l’hypothèse d’écrire au Roi d’Espagne afin qu’il empêche son cousin, Alphonse II de Bourbon, de participer aux commémorations. Henri d’Orléans se drape dans une certaine dignité et rappelle au Président de la République que le Roi d’Espagne ne saurait intervenir dans la querelle de succession.

François Mitterrand décide néanmoins de ne pas associer le Duc d’Anjou aux festivités.

Enfin, il y’a la question du Comte de Mortain , son fils aîné . En 1981, le père et le fils étaient en conflit au sujet du handicap mental de François, fils aîné d’Henri d’Orléans. Le Comte de Paris préférant de loin le fils cadet Jean de France qui a toutes ses facultés mentales. Pour Henri d’Orléans, hors de question de sacrifier au principe de primogéniture. Lors des commémorations du 21 janvier 1986, les dissensions entre le père et le fils étaient encore plus palpable. Le Comte de Paris faisant lire une messe à la chapelle de Dreux , le Comte de Mortain à l’Eglise Sainte Eustache de Paris .. L’interview du 9 novembre 1984 accordé à Paris Match au sujet du divorce du Dauphin n’avait été guère du goût du prétendant. Henri d’Orléans justifiant son mariage par un acte politique de la part de son père au moment où la France commencer à entamer sa lune de miel avec son ancien ennemi. Le 11 décembre 1986, le Comte de Mortain fut reçu à son tour par François Mitterrand. Ni le Comte de Paris , ni le Dauphin ne bougèrent de leurs positions.

Le 22 janvier 1987, le prétendant et le chef de l’Etat déjeunèrent ensemble pour évoquer les préparatifs Le lendemain, le journal officiel annonçait la création du comité chargé de mettre en place les commémorations du millénaire capétien (Comité pour la célébration du millénaire de l'avènement d'Hugues Capet dont la présidence sera assurée par le directeur général des Archives de France, Jean Favier et auquel était associé le maire de Paris, Jacques Chirac. Cyrille Schott, conseiller à la Présidence, servira de relais entre le Comte de Paris et François Mitterrand).

Les médias, déjà intrigués par ce déjeuner entre les deux hommes d’histoire, s’emparèrent de l’évènement rapidement. Le Comte de Paris retrouve une attention médiatique importante. Les français redécouvrent leur famille royale et la querelle dynastique qui divise les royalistes. Le Duc de Cadix Alphonse de Bourbon fait aussi l’objet de l’attention des journaux français. Le Comte de Paris s’en inquiète et s’en ouvre au Conseiller du Chef de l’Etat.

Lors de la rencontre France -Espagne en mars 1987, le Roi d’Espagne Juan Carlos Ier est informé via une lettre écrite par Henri VI d’Orléans des menées de son cousin Alphonse de Bourbon et s’indigne que le Prince royal se pare du titre de « Chef de la maison royale ».

Le vendredi 3 avril 1987, François Mitterrand ouvre les festivités du Millénaire capétien dans la Cathédrale d’Amiens. S’en suite de multiples messes et petites commémorations à travers toute la France. Le dimanche 21 juin1987, une messe «  pour la France » est célébrée à Noyon en souvenir du sacre d’Hugues Capet le 3 juillet 987. Dans ces circonstances, le Comte de Paris part au Québec avec ses deux petits-fils (Jean et Eudes) pour commémorer le 250ièeme anniversaire de la fondation des 3 premières seigneuries de la région de Beauce. Réception, fleur de lys et entretien avec le Premier ministre du Québec Robert Bourassa .. Le prétendant retrouve ses droits et rencontre à ce sujet en mai de nouveau Frédéric Mitterrand.

Les partis politiques d’opposition participent ou critiquent ces commémorations. Le Front national sera le plus grinçant à l’image de son député Edouard Frédéric Dupont qui parle du prétendant «  comme la plus récente recrue du Président de la république »

Les royalistes ne se rassemblent pas autour de ses festivités . Les légitimistes se plaignent des non réponses du Chef de l’état à leurs courriers (le Baron Pinoteau avait en 1983 adressé un courrier à François Mitterrand pour lui évoquer le rapatriement de Charles X en France et les réparations à entamer à la basilique de Saint –Denis, nécropole royale). Encore moins celle de décembre 1984 où le Duc de Cadix réclamait un entretien avec François Mitterrand. Finalement une réponse des plus laconique fut renvoyée au Baron Pinoteau lui rappelant que la République n’avait pas vocation à entrer ni discuter du conflit dynastique qui opposait les deux prétendants.

Dans ce contexte de querelle dynastique et de commémoration, Monique Friesz reçut la légion d’honneur le 14 juillet.

En septembre 1987, devant des milliers de fidèles rassemblés autour du Comte de Paris au château d’Amboise, Henri d’Orléans titra ses petits-fils Jean (né en 1965) et Eudes (né en 1968), respectivement « Duc de Vendôme » et « Duc d’Angoulême ». Il présente alors Jean d’Orléans, comme son successeur officiel à la tête de la Maison de France au détriment du Comte de Mortain. Ce sera le dernier acte officiel des commémorations du Millénaire Capétien.

En 1989, il demande à participer aux commémorations du bicentenaire de la révolution française à la seule condition que le gouvernement fasse célébrer des festivités au nom de la Fête de la Fédération de 1790 et non pas celle de la prise de la bastille. Le Comte de Paris estime sa présence nécessaire au motif que la Fête de la Fédération célébrait l’unité de la France et la réconciliation entre la monarchie et son peuple et enfin le rôle des Orléans dans les victoires de la nation comme à Valmy et Jemmapes en 1792. Mais François Mitterrand ne retient pas cette option. Le Comte de Paris préfère donc renoncer à siéger dans la tribune officielle pour se contenter de quelques apparitions.

Derniers soubresauts politiques

L’affaire « Thibaud d’Orléans » revient sur le « devant de la scène » le 27 décembre 1989. Le procureur de la République ouvre une instruction contre X pour homicide volontaire sur sa personne. En effte lors d’une mise sous écoute téléphonique d’un trafiquant de drogue, l’Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) a en effet été le témoin d’une conversation entre deux hommes évoquant la mort du « Comte de la Marche » affirmant qu’il a été assassiné. Le corps de Thibaut d’Orléans est exhumé pour pratiquer sur lui une autopsie et un examen radiologique. La thèse officielle de l’épanchement péricardiaque est alors totalement abandonnée tandis que les analyses virologiques confirment que le prince n’était atteint d’aucune maladie. Mais malgré de forts soupçons, le juge n’obtiendra aucun élément dans son enquête qui accrédite la thèse d’un assassinat et signe, en 1991, une ordonnance de non-lieu. Le mystère de la mort du prince Thibaut n’a toujours pas été élucidé à ce jour.

Le 3 septembre 1992 dans un communiqué officiel, le Comte de Paris annonce qu’il votera non au référendum sur Maastricht qualifiant une éventuelle victoire du « Oui » comme une « fuite en avant ». Cette même année, l’écrivain Jean Raspail crée en janvier «  le Comité National pour la commémoration solennelle de la mort de Louis XVI ». L’événement est considérable chez les monarchistes. Et se veut national. On sonde le cardinal Lustiger afin que soit célébré la messe de requiem du 21 janvier 1993 dans la Basilique Notre Dame de Paris. Le Cardinal refuse. Il faut organiser la manifestation prévue sur la Place royale, lieu d’exécution du souverain. Le Comité souhaitait y déposer des bougies entre le 20 et le 21. La Mairie de Paris s’y refuse au motif que cela va gêner la circulation. Des entraves administratives qui n’empêchent pas de remettre le rôle de Louis XVI dans l’histoire en cette année 1993. Conférences et colloques se succèdent à travers la France, le monarchisme mouvement politique revient à la une des journaux français et étrangers. La famille royale fait preuve d’unité. Le Comte de Paris s’est réconcilié en 1991 avec son fils et la réintégré dans ses droits dynastiques. En 1992, avec un an de retard, le comte et la comtesse de Paris, fêtent publiquement en la chapelle royale Saint-Louis de Dreux leurs « noces de diamant » (60 ans de mariage).

Le 21 janvier 1993, débordées, les forces de sécurités présentes sur la Place royale voient affluer des milliers de personnes sur la Place royale et des dizaines d’associations et de mouvements politiques à 9h30. Une heure plus tard, le requiem de Cherubini retentit et le testament de Louis XVI est lui devant les royalistes massés. Vers 11h30, chaque chapelle royaliste se dirige vers les églises ou se pressent les prétendants au trône. Un sondage IPSOS/1993 affirme que 20% des français ne seraient pas contre un retour de la monarchie. Le même sondage en 1991 ne dépassait pas les 4%. Un succès pour les organisateurs.

L’année 1993 est de nouveau royale. On célèbre également le bicentenaire des guerres de Vendée et celui du 200ième anniversaire de la mort de la Reine Marie Antoinette.. Cette même année, le Comte de Paris décide de mettre en vente des objets et tableaux de la famille d’Orléans afin de sauver Amboise. De nouveau, Henri Vi d’Orléans entre en conflit avec ses enfants (Michel, Diane, Isabelle Hélène et Jacques, surnommés alors « les conjurés d'Amboise »)qui l’accusent de dilapider l’héritage de la famille royale. Un procès s’engage et la justice donne raison au Comte de Paris. Pour les royalistes, c’est encore un peu plus de la moralité de la monarchie qui est écornée. A cela va s’ajouter ,l’écart de conduite de la princesse Chantal d’Orléans durement sermonnée par son père via un communiqué pour avoir outrepassé son devoir de réserve …en exprimant son avis sur les questions politiques (février 1994).

Vieillissant, le Comte de Paris va peu à peu se retirer de la vie politique. Le 13 mars 1994, la chaîne de télévision nationale Antenne 2 lui accorde 1h30 d’entretien. Son 90ième anniversaire sera sa dernière apparition publique.

Le 19 juin 1999, Eudes d’Angoulème épouse Marie-Louise de Rohan-Chabot. Le père de la mariée est légitimiste. Suite à un accord , il a été convenu que le Comte de Paris n’assisterait qu’à la cérémonie civile. Il est 18h30 lorsque le téléphone retentit alors que les invités sont dans le jardin. Le Comte de Clermont décroche. Henri VI d’Orléans n’est plus.

Les chaînes nationales qui commentent alors le mariage anglais royal annoncent le décès du Comte de Paris. 800 personnes assisteront à son enterrement y compris le prétendant légitimiste.

La succession du Comte de Paris

Devant les ventes répétées des biens de la maison d’Orléans, les enfants du Comte de Paris avaient poussé Isabelle d’Orléans –Bragance a procédé à une séparation de biens dès 1986.

En 1940, le Comte de Paris avait hérité 400 millions de francs français. En 1997, le Comte de Paris affirmait encore avoi entre 14 et r17 millions de Francs Français. A son décès,, quatre de ses enfants, Isabelle, Hélène, Jacques et Michel d'Orléans, demande immédiatement que des scellés soient apposés aux deux derniers domiciles habités par le comte de Paris avec sa "gouvernante", Monique Friesz afin de faire l’état des biens restants du Comte de Paris. Cette dernière est accusé par les enfants du Comte de Paris d’avoir outrepassé son rôle d’infirmière notamment sur son rôle de gestion de la fondation des Orléans. A ses enfants, le Comte de Paris avaient déclaré : «Je ne vous laisserai que la haine et des larmes pour pleurer. »

Un long procès judiciaire va s’ouvrir afin de récuperer l’ensemble du patrimoine du Comte de Paris estimé à 80 millions de francs (plainte déposée par le Comte de Clermont le 9 avril 2002) . Procès qui ne prendra fin qu’en septembre 2013. La justice donnant enfin raison aux héritiers du Comte de Paris.

Liens internes

  • [1] : Royalisme français

Bibliographie

Liens externes=

  • [2] : Le 6 février 1934
  • [3] : Le Comte de Paris et l’Action française
  • [4] : Le complot monarchiste de 1942
  • [5] : La tentative de restauration de la monarchie en 1942
  • [6] : Brève biographie du Comte de Paris
  • [7] : Entretien avec le Comte de Paris
  • [8] : De Gaulle était-il monarchiste ?
  • [9] : Communiqué de l’Académie française pour le millénaire capétien
  • [10] : Ouverture du Millénaire Capétien (archives NAR)
  • [11] : Le Millénaire capétien
  • [12] : Le bicentenaire de la mort de Louis XVI
  • [13]: L'héritage du Comte de Paris
  • [14] : L'héritage du Comte de Paris
  • [15] : L'héritage du Comte de Paris
  • [16] : Le Comte de Paris et l’Action française
  • [17] : Entretien du Comte de Paris (1979)
  • [18] : Entretien télévisé du Comte de Paris (1994)
  • [19] : Emission du l’héritage du Comte de Paris.
  • [20] : Site La Couronne
  • [21] : Fondation st louis
  • [22]: Groupe action royaliste
  • [23] : Nouvelle Action Royaliste
  • [24] : Action française
  • [25] : Restauration nationale

Bibliographie

  • Histoire des Royalistes, de la Libération à nos jours, Patrick Louis Edition Grancher
  • Contre enquête sur le Comte et la Comtesse de Paris, Vincent Meyal, Edition Pygmalion
  • La Rose et le Lys, Cyrille Schott, Edition Plon
  • Dialogue sur la France, Correspondance et entretiens 1953- 1976 , Edition Fayard
  • Le Comte de Paris, l'ultime prétendant François Broche, Edition Perrin
  • Mémoire d'exil et de combats, Henri Comte de Paris