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Version du 4 octobre 2009 à 16:57
L’Action française (AF) est un mouvement politique français royaliste fondé en 1898 par Henri Vaugeois, professeur de philosophie, et Maurice Pujo, journaliste et écrivain.
Chronologie historique de l'Action française
- 1899
Fondation de l'Action française par Henri Vaugeois, professeur de philosophie, et Maurice Pujo, jeune journaliste et écrivain, deux patriotes républicains. Ils souhaitent créer un mouvement plus ambitieux et plus dynamique que la Ligue de la patrie française, association anti-dreyfusarde qui défend la nation et l'armée mais ne propose pas de programme politique.
Le 20 juin 1899, rue d'Athènes à Paris, une réunion publique marque la naissance officielle du nouveau mouvement.
- 1900
Charles Maurras, qui a rejoint le premier groupe de la Revue d'Action française (revue mensuelle surnommée la "petite revue grise"), fait paraître son Enquête sur la Monarchie dans La Gazette de France (journal légitimiste). Le principe en est simple : Maurras interroge les intellectuels de son temps sur l'opportunité d'une restauration monarchique puis accompagne leurs réponses d'un commentaire.
Petit à petit, il va convertir à la monarchie tous les membres de l'Action française.
- 1908
Création du quotidien L'Action Française qui va donner une plus grande ampleur à la diffusion des idées néo-royalistes ("néo-" car les maurrassiens se veulent royalistes de raison et non de tradition). Le premier numéro du journal est daté du 21 mars. La petite revue grise (mensuelle) continuera cependant de paraître jusqu'à la guerre.
Par ailleurs, l'A.F. a vu ses rangs s'accroître de nouveaux venus de grand talent : le polémiste et romancier Léon Daudet (fils d'Alphonse Daudet), l'historien Jacques Bainville, le critique Jules Lemaître ou l'économiste Georges Valois.
- 1908-1914
Le militantisme d'A.F. se développe avec la création des Camelots du Roi, jeunes gens chargés de la vente du journal à la criée et des "coups de mains" dans la rue.
Deux grandes figures de camelot symbolisent la générosité de cet engagement : Henri Lagrange, un des fondateurs du Cercle Proudhon, et Georges Bernanos, futur grand romancier du renouveau catholique.
- 1912
Maurras, qui avait déjà été confronté une première fois à la justice républicaine en 1909, est accusé de " coups et blessures ", de " port d'arme prohibée " et " de menace de mort sous conditions " à l'encontre d'un sergent clairon lors d'une manifestation d'AF à Versailles ! Cette histoire rocambolesque, montée de toutes pièces par la police pour le compromettre, se terminera par une amnistie.
- 1914-1918
Maurras choisit de soutenir les gouvernements républicains qui mènent la guerre, au nom du compromis nationaliste. Pour l'Action française, la défense de la patrie prime les querelles franco-françaises.
Léon Daudet dénonce les traîtres et les défaitistes et provoque la chute du ministre Malvy, compromis dans l'affaire du Bonnet Rouge.
Au cours de cette période le mouvement perd la plupart de ses cadres et de ses militants sur les champs de bataille (4000 morts parmi ses cadres et dirigeants).
- 1919
Léon Daudet est élu député de Paris.
Jacques Bainville, de son côté, dans ses Conséquences politiques de la Paix, dénonce le traité de Versailles comme une erreur qui pourrait entraîner un nouveau conflit (l'Histoire lui donnera raison). En effet, l'Allemagne est humiliée mais son unité est conservée et, avec elle, la possibilité d'un relèvement de sa puissance.
- 1925
A la suite d'une série d'assassinats restés impunis de membres de l'Action française, Maurras prévient le ministre de l'Intérieur Schrameck de représailles possibles sur sa personne.
Il est condamné pour "menaces de mort sous condition" mais les assassinats cessent !
- 1926
Le pape Pie XI condamne l'Action française qui possède, à ses yeux, une trop grande influence sur la jeunesse catholique. Des considérations d'ordre diplomatique (germanophilie de Pie XI) expliquent également cet acte.
- 1934
Le 6 février, les ligueurs d'Action française sont au premier rang des manifestations antiparlementaires.
L'A.F. continue de recruter de nouvelles générations d'intellectuels (Robert Brasillach, Thierry Maulnier, Lucien Rebatet...) mais est frappée par de multiples dissidences (la Cagoule par exemple).
- 1937
Entre septembre et octobre 1935, Maurras s'attaqua dans ses articles de l'AF quotidienne à la politique des sanctions contre l'Italie dans l'affaire d'Ethiopie.
Cette politique qui allait pousser, à terme, Mussolini à l'alliance avec Hitler déchaîna la colère de Maurras qui menaça de mort les députés favorables aux sanctions.
C'est à la suite de ces propos que le directeur de l'A.F. fut incarcéré pendant deux cent cinquante jours à la prison de la Santé. A sa sortie, il était au sommet de son rayonnement comme en témoignèrent la foule qui l'acclama au Palais des Sports de Paris le 8 juillet 1937, son élection à l'Académie française l'année suivante et le comité interuniversitaire qui le proposa alors pour le Prix Nobel de la Paix.
- 1939
Pie XII lève la condamnation pesant sur l'A.F. sans que celle-ci ait rien renié de ses idées (c'est la meilleure preuve du caractère non doctrinal de la condamnation de 1926).
- 1940
Maurras, accablé par la défaite, considère comme une "divine surprise" l'arrivée du Maréchal Pétain au pouvoir. Pour l'A.F., Pétain est le seul capable de préparer la revanche. Bien que de nombreux maurrassiens rejoignent la résistance (le colonel Rémy, d'Estienne d'Orves, Jacques Renouvin...), Maurras reste persuadé que Pétain joue un double jeu et travaille contre les intérêts allemands.
- 1945
Terrible ironie, devant la Cour de Justice de Lyon, le plus nationaliste et le plus germanophobe des écrivains français est condamné à la détention perpétuelle pour " intelligence avec l'ennemi " !
En fait, beaucoup reconnaissent aujourd'hui que le procès Maurras fut un des plus iniques de cette époque. On lui reprochait plus que des actes concrets, une influence, d'ailleurs très " théorique ", sur la Révolution nationale.
Maurice Pujo, quant à lui, connut un sort peu ordinaire : tiré des geôles de la Gestapo pour être conduit dans celles de l'épuration !
- 1947
L'A.F. se dote d'un nouvel organe Aspects de la France qui succède aux Documents Nationaux semi-clandestins.
- 1945-1952
En prison à Riom puis à Clairvaux, Maurras va passer ses sept dernières années à écrire de très nombreux livres et articles (pour Aspects de la France notamment) avant d'être libéré pour raisons médicales quelques mois avant sa mort.
- 1952
Mort de Maurras.
En 1954, paraissent ses Œuvres capitales en quatre gros volumes chez Flammarion. C'est Maurras lui-même qui avait établi cette anthologie dans la dernière année de sa vie.
- 1952-1968
La légitimité de l'héritage maurrassien est partagée entre les deux journaux rivaux Aspects de la France et La Nation française de l'écrivain et philosophe Pierre Boutang.
En 1955, Pierre Juhel et Louis-Olivier de Roux créent la Restauration nationale.
- 1971
Scission de la Nouvelle Action française de Bertrand Renouvin, Gérard Leclerc et Yvan Aumont, qui deviendra la Nouvelle Action royaliste. En réaction, l'aile ultra-droite de la RN crée, sous la direction de Bernard Lugan, le Comité Royaliste pour un Ordre nouveau (CRON) qui rejoindra rapidement le mouvement Ordre nouveau.
- 1972
Scission de la Fédération des unions royalistes de France (FURF) sous la direction de Guy Rérolle. Cette scission entraîne dans son sillage la quasi-totalité des unions et fédérations de province contestant le "jacobinisme" de la direction nationale. La FURF sera une des principales composantes du Mouvement Royaliste Français (MRF).
- 1987-1993
Renouveau militant de l'A.F. marqué par l'arrivée de nouvelles générations (''Génération Maurras'') et favorisé par des dates clés (Millénaire capétien en 1987, Bicentenaire de la Révolution française en 1989, Bicentenaire de la mort de Louis XVI en 1993). Une revue de qualité du nom de Réaction est créée et comptera une dizaine de numéros. Par ailleurs, le journal reprend son titre d'origine : Aspects de la France laisse place à L'Action française hebdo.
- Depuis 1993
Hilaire de Crémiers, ancien délégué national, en désaccord avec Pierre Pujo, fait scission et obtient devant les tribunaux le droit de conserver l'appellation Restauration nationale. L'équipe hostile à Hilaire de Crémiers devient le CRAF (Centre Royaliste d'Action française) et demeure fidèle à Pierre Pujo. L'Action française Hebdo devient L'Action Française 2000.
Bibliographie
- Jean-François Chiappe, Histoire des droites françaises, tome 2: De 1889 à la condamnation de l'Action française, Rocher, coll. « Documents », 2003;
- Jean-Paul Gautier, La Restauration nationale : Un mouvement royaliste sous la 5ème République, Paris, Syllepse, 2002;
- Raoul Girardet, Le Nationalisme français, 1871-1914, Seuil, coll. « Points », Paris, 1983;
- François Huguenin, À l'école de l'Action française, Lattès, Paris, 1998;
- Jacques Prévotat, L'Action française, Paris, PUF, collection "Que sais-je?", 2004;
- Eugen Weber, L'Action française, Hachette, coll. « Pluriel », Paris, 1990.