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'''Jacques Renouvin''' (alias : "Joseph" - Ricard - Bertrand - Paleyrac)
'''Jacques Renouvin''' (alias : "Joseph" - Ricard - Bertrand - Paleyrac)


Né le 6 octobre 1945 (à Paris), étudiant en droit et avocat de métier , il sera un militant passionné de l'Action française. L'échec du [[6 février 1934]] remettra en cause son activiste militant et il préfère se séparer du mouvement, fondé par Charles Maurras. Il demeure pourtant un royaliste convaincu et garde en lui l'esprit des Camelot du Roy.
[[Fichier:932 001.jpg|200px|thumb|left|Jacques Renouvin]]


Alors que  le président de l'Alliance démocratique, Pierre-Etienne Flandin (1889-1958,t ministre des Affaires étrangères du régime de Vichy pendant 57 jours) , vient d'envoyer des télégrammes de félicitations au chancelier Adolf Hitler, au président du Conseil Edouard Daladier et au Duce Mussolini, au lendemain de la signature des accords de Munich (qu'il ressent comme un abandon inacceptable), le jeune avocat le giflera à deux reprises au moment ou celui-ci déposait une grbe de fleurs sur le tombeau du soldat inconnu (14 novembre 1938). Plus tard, Jacques Renouvin expliquera son geste ainsi : « ''[] précisément parce que je suis un patriote cent pour cent, j'ai estimé qu'en portant des fleurs sur le tombeau de l'Inconnu après avoir eu le front d'envoyer ses félicitations scandaleuses à Hitler M. Flandin méritait une correction. Je l'ai donc giflé, espérant que cette leçon servirait aux Français égarés qui seraient tentés de se livrer aux mêmes bassesses'' ».
le 6 octobre 1905 (à Paris), étudiant en droit et avocat de métier , il sera un militant passionné de l'Action française. L'échec du [[6 février 1934]] remettra en cause son activisme au sein du mouvement, fondé par [[Charles Maurras]],et dont il préfère se séparer. Il demeure pourtant un royaliste convaincu et garde en lui l'esprit des Camelot du Roi. Il est mort en déportation le 24 janvier 1944 à Mauthausen.  


Lorsque la Seconde guerre mondiale éclate, ce fervent patriote demande à être incorporé dans les Corps francs où il se distinguera durant la campagne qui aboutira à l'armistice de juin 1940. Blessé, il sera décoré de la Croix de guerre. Prisonnier de guerre, il s'évade de l'hôpital d'Epinal où il était retenu avant d'être officiellement démobilisé le 27 août 1940. Réfugié en zone libre (Sud), il rejoint en 1941 le  mouvement "Liberté" créé à Lyon  un petit groupe de professeurs démocrates-chrétiens (François de Menthon et Pierre-Henri Teitgen) et qu'il va fortement développé dans la région de Montpellier. Chargé de la propagande, il aide à la diffusion du journal "clandestin Liberté" et et n'hésite pas à dénoncer les collaborateurs du régime de Vichy. En Novembre 1941, le mouvement de résistance fusionne avec le Mouvement de Libération nationale qui aboutit à la création de "Combat". Il va prendre la direction des 800 à 1000 volontaires Corps-francs de la région de Montpellier (1942) qui va  activement opérer des actes de résistances dans toute la région.
==Le résistant royaliste==


Recherché par la police secrète allemande (Gestapo), il est arrêté le 29 janvier 1943 à Brive-la-Gaillarde en même temps que la résistance Mireille Tronchon (sa future épouse en 1943 d'où [[Bertrand Renouvin]]), avant d'être transféré à la prison de Fresnes. Torturé durant des mois par les collaborateurs et les allemands, il ne divulguera aucun renseignement. Déporté en Allemagne le 30 août 1943, dans un très mauvais état physique, il est interné à Mauthause où il y meurt d'épuisement le 24 janvier 1944 , des  suites des mauvais traitements.  
Alors que  le président de l'Alliance démocratique, Pierre-Etienne Flandin (1889-1958, ministre des Affaires étrangères du régime de Vichy pendant 57 jours), vient d'envoyer des télégrammes de félicitations au chancelier Adolf Hitler, au président du Conseil Edouard Daladier et au Duce Bénito Mussolini au lendemain de la signature des accords de Munich (qu'il ressent comme un abandon inacceptable), le jeune avocat le giflera à deux reprises au moment où celui-ci déposait une gerbe de fleurs sur le tombeau du soldat inconnu (14 novembre 1938). Plus tard, Jacques Renouvin expliquera son geste ainsi : « ''[…] précisément parce que je suis un patriote cent pour cent, j'ai estimé qu'en portant des fleurs sur le tombeau de l'Inconnu après avoir eu le front d'envoyer ses félicitations scandaleuses à Hitler M. Flandin méritait une correction. Je l'ai donc giflé, espérant que cette leçon servirait aux Français égarés qui seraient tentés de se livrer aux mêmes bassesses'' ».
 
Lorsque la Seconde guerre mondiale éclate, ce fervent patriote demande à être incorporé dans les Corps francs (au grade de sergent) où il se distinguera durant la campagne qui aboutira à l'armistice de juin 1940. Blessé, il sera décoré de la Croix de guerre. Prisonnier de guerre, il s'évade de l'hôpital d’Épinal où il était retenu avant d'être officiellement démobilisé le 27 août 1940. Réfugié en zone libre (Sud), il rejoint en 1941 le  mouvement "Liberté" créé à Lyon par un petit groupe de professeurs démocrates-chrétiens (François de Menthon et Pierre-Henri Teitgen) et qu'il va fortement développé dans la région de Montpellier. Chargé de la propagande, il aide à la diffusion du journal "clandestin Liberté" et et n'hésite pas à dénoncer les collaborateurs du régime de Vichy. En Novembre 1941, le mouvement de résistance fusionne avec le Mouvement de Libération nationale qui aboutit à la création de "Combat". Il va prendre la direction des 800 à 1000 volontaires Corps-francs de la région de Montpellier (1942) qui va  activement opérer des actes de résistances dans toute la région (il sera l'inventeur des fameuses ''«kermesses''», c'est-à-dire l'explosion de bombes dans les boîtes aux lettres de pétainistes trop fervents).
 
[[Fichier:1288-1961-jacques-renouvin-1.jpg|350px|thumb|right|cartes de combattant hommage à Jacques Renouvin]]
 
==Arrestation, torture et décès de Jacques Renouvin==
 
Recherché par la police secrète allemande (Gestapo), il est arrêté le 29 janvier 1943 à Brive-la-Gaillarde en même temps que la résistante Mireille Tronchon arrêtée à Tulle (sa future épouse en 1943 avec laquelle il aura un fils, [[Bertrand Renouvin]]), avant d'être transféré à la prison de Fresnes. Torturé durant des mois par les collaborateurs et les allemands, il ne divulguera aucun renseignement. Déporté en Allemagne le 30 août 1943, dans un très mauvais état physique, il est interné à Mauthausen (Autriche) où il y meurt d'épuisement le 24 janvier 1944 , des  suites des mauvais traitements infligés lors des tortures.  


Son corps n'a jamais été retrouvé. A titre posthume, Jacques Renouvin sera  nommé colonel des Forces françaises de l'intérieur (FFI)
Son corps n'a jamais été retrouvé. A titre posthume, Jacques Renouvin sera  nommé colonel des Forces françaises de l'intérieur (FFI)
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==Titres==
==Titres==


Chevalier de la Légion d'Honneur
* Chevalier de la Légion d'Honneur
Compagnon de la Libération - décret du 20 janvier 1946
* Compagnon de la Libération - décret du 20 janvier 1946
Croix de Guerre 39/45
* Croix de Guerre 39/45
Médaille de la Résistance
* Médaille de la Résistance


==Hommage de la République à un héros royaliste de la résistance
==Hommage de la République à un héros royaliste de la résistance==


En 1961, la Vème République a émis un  timbre postal, d'une valeur de 20 centimes , afin d'honorer sa mémoire.
En 1961, la V<sup>e</sup> République a émis un  timbre postal, d'une valeur de 20 centimes , afin d'honorer sa mémoire.


[[Fichier:Plaque Mireille et Jacques RENOUVIN 100 x 50 cm.jpg|250px|thumb|right|Place Mireille et Jacques Renouvin à Paris]]
Le Conseil de Paris a, en mai 2015, attribué à la place située à l’intersection de la rue de Rennes et de la rue Cassette le nom des résistants, mariés à la prison de Fresnes, Jacques Renouvin et à son épouse Mireille Tronchon (Tulle, 31 juillet 1908 - décédée en 1987 après une carrière de magistrat). Cette place a été inaugurée par le maire de Paris, Anne Hidalgo, le 26 mars 2016.


==Bibliographie==
==Bibliographie==


*François-Marin Fleutot - Des Royalistes dans la Résistance - Flammarion, 2000.
* [[François-Marin Fleutot]] - ''Des Royalistes dans la Résistance'' - Flammarion, 2000.
* François Marcot (dir.) - ''Dictionnaire historique de la Résistance'' - Coll. Bouquins, Robert Laffont, 2006.
* Dominique Lormier - ''Les grandes figures de la Résistance française 1940-1945'' - Éditions Sud-Ouest, 2014.
* [[François-Marin Fleutot]] - ''Jacques Renouvin, esquisse biographique'' - Compagnie d'Artagnan, 2016.
 
==Lien interne==
 
* [[Résistance royaliste en France durant la Seconde guerre mondiale]]


==Liens externes==  
==Liens externes==  


*[http://www.ordredelaliberation.fr/fr/les-compagnons/821/jacques-renouvin] : Site de l'ordre des compagnons de la Libération
*[http://www.ordredelaliberation.fr/fr/les-compagnons/821/jacques-renouvin] : Site de l'ordre des compagnons de la Libération.
*[http://www.lamontagne.fr/limousin/actualite/departement/correze/brive/2013/08/08/jacques-renouvin-chef-national-des-groupes-francs-du-mouvement-combat_1651790.html] : Article hommage à Jacques Renouvin et ses actions dans le journal La Montagne (2013).
*[http://www.bertrand-renouvin.fr/alfred-coste-floret-hommage-a-jacques-renouvin/] : Reproduction du discours d'hommage en mai 1945 à Jacques Renouvin, prononcé par Alfred Coste-Floret (1911-1990) ancien du réseau Combat, député MRP.
*[http://www.dailymotion.com/video/x40awh1  Inauguration de la place Mireille-et-Jacques-Renouvin, le 26 mars 2016, visible sur Dailymotion (vidéo 20 minutes)] – Allocutions de  Jean-Pierre Lecoq, maire du VIe arrondissement et de Anne Hidalgo, maire de Paris.
 
 
 
 




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[[Category:Royalisme français]]
[[Category:Royalisme français]]
[[Catégorie:Avocats royalistes français]]

Dernière version du 12 novembre 2016 à 10:35

Jacques Renouvin (alias : "Joseph" - Ricard - Bertrand - Paleyrac)

Jacques Renouvin

Né le 6 octobre 1905 (à Paris), étudiant en droit et avocat de métier , il sera un militant passionné de l'Action française. L'échec du 6 février 1934 remettra en cause son activisme au sein du mouvement, fondé par Charles Maurras,et dont il préfère se séparer. Il demeure pourtant un royaliste convaincu et garde en lui l'esprit des Camelot du Roi. Il est mort en déportation le 24 janvier 1944 à Mauthausen.

Le résistant royaliste

Alors que le président de l'Alliance démocratique, Pierre-Etienne Flandin (1889-1958, ministre des Affaires étrangères du régime de Vichy pendant 57 jours), vient d'envoyer des télégrammes de félicitations au chancelier Adolf Hitler, au président du Conseil Edouard Daladier et au Duce Bénito Mussolini au lendemain de la signature des accords de Munich (qu'il ressent comme un abandon inacceptable), le jeune avocat le giflera à deux reprises au moment où celui-ci déposait une gerbe de fleurs sur le tombeau du soldat inconnu (14 novembre 1938). Plus tard, Jacques Renouvin expliquera son geste ainsi : « […] précisément parce que je suis un patriote cent pour cent, j'ai estimé qu'en portant des fleurs sur le tombeau de l'Inconnu après avoir eu le front d'envoyer ses félicitations scandaleuses à Hitler M. Flandin méritait une correction. Je l'ai donc giflé, espérant que cette leçon servirait aux Français égarés qui seraient tentés de se livrer aux mêmes bassesses ».

Lorsque la Seconde guerre mondiale éclate, ce fervent patriote demande à être incorporé dans les Corps francs (au grade de sergent) où il se distinguera durant la campagne qui aboutira à l'armistice de juin 1940. Blessé, il sera décoré de la Croix de guerre. Prisonnier de guerre, il s'évade de l'hôpital d’Épinal où il était retenu avant d'être officiellement démobilisé le 27 août 1940. Réfugié en zone libre (Sud), il rejoint en 1941 le mouvement "Liberté" créé à Lyon par un petit groupe de professeurs démocrates-chrétiens (François de Menthon et Pierre-Henri Teitgen) et qu'il va fortement développé dans la région de Montpellier. Chargé de la propagande, il aide à la diffusion du journal "clandestin Liberté" et et n'hésite pas à dénoncer les collaborateurs du régime de Vichy. En Novembre 1941, le mouvement de résistance fusionne avec le Mouvement de Libération nationale qui aboutit à la création de "Combat". Il va prendre la direction des 800 à 1000 volontaires Corps-francs de la région de Montpellier (1942) qui va activement opérer des actes de résistances dans toute la région (il sera l'inventeur des fameuses «kermesses», c'est-à-dire l'explosion de bombes dans les boîtes aux lettres de pétainistes trop fervents).

cartes de combattant hommage à Jacques Renouvin

Arrestation, torture et décès de Jacques Renouvin

Recherché par la police secrète allemande (Gestapo), il est arrêté le 29 janvier 1943 à Brive-la-Gaillarde en même temps que la résistante Mireille Tronchon arrêtée à Tulle (sa future épouse en 1943 avec laquelle il aura un fils, Bertrand Renouvin), avant d'être transféré à la prison de Fresnes. Torturé durant des mois par les collaborateurs et les allemands, il ne divulguera aucun renseignement. Déporté en Allemagne le 30 août 1943, dans un très mauvais état physique, il est interné à Mauthausen (Autriche) où il y meurt d'épuisement le 24 janvier 1944 , des suites des mauvais traitements infligés lors des tortures.

Son corps n'a jamais été retrouvé. A titre posthume, Jacques Renouvin sera nommé colonel des Forces françaises de l'intérieur (FFI)

Titres

  • Chevalier de la Légion d'Honneur
  • Compagnon de la Libération - décret du 20 janvier 1946
  • Croix de Guerre 39/45
  • Médaille de la Résistance

Hommage de la République à un héros royaliste de la résistance

En 1961, la Ve République a émis un timbre postal, d'une valeur de 20 centimes , afin d'honorer sa mémoire.

Place Mireille et Jacques Renouvin à Paris

Le Conseil de Paris a, en mai 2015, attribué à la place située à l’intersection de la rue de Rennes et de la rue Cassette le nom des résistants, mariés à la prison de Fresnes, Jacques Renouvin et à son épouse Mireille Tronchon (Tulle, 31 juillet 1908 - décédée en 1987 après une carrière de magistrat). Cette place a été inaugurée par le maire de Paris, Anne Hidalgo, le 26 mars 2016.

Bibliographie

  • François-Marin Fleutot - Des Royalistes dans la Résistance - Flammarion, 2000.
  • François Marcot (dir.) - Dictionnaire historique de la Résistance - Coll. Bouquins, Robert Laffont, 2006.
  • Dominique Lormier - Les grandes figures de la Résistance française 1940-1945 - Éditions Sud-Ouest, 2014.
  • François-Marin Fleutot - Jacques Renouvin, esquisse biographique - Compagnie d'Artagnan, 2016.

Lien interne

Liens externes