« Mathias Hitimana » : différence entre les versions
Aucun résumé des modifications |
Aucun résumé des modifications |
||
(Une version intermédiaire par un autre utilisateur non affichée) | |||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
'''MATHIAS HITIMANA | '''MATHIAS HITIMANA''' | ||
==Biographie== | ==Biographie== | ||
Né le 24 | Né le 24 février 1949, Mathias Hitimana (Tutsi) rencontre le futur Mwami Ntare V en 1956 et va se lier d’amitié avec le Prince. Étudiant à Bujumbura, il est brièvement arrêté le 29 novembre 1966 à l’hôtel Paquidas par les militaires au lendemain du coup d’État. Il part alors en 1968 vers la Belgique continuer ses études (Bruxelles) puis devient réceptionniste au Hilton de la capitale belge de 1972 à 1973. | ||
Membre de la délégation royale qui arrive en Ouganda au côté du Mwami [[Ntare V]] en | Membre de la délégation royale qui arrive en Ouganda au côté du Mwami [[Ntare V]] en avril 1972, il échappe de peu à l’arrestation grâce à des relations familiales. Il tentera en vain d’obtenir du Négus d’Éthiopie qu’il intervienne pour obtenir la libération du souverain. | ||
Revenu en Belgique, il retrouve un emploi de réceptionniste au Novotel de Zaventem (1973) avant de fonder en 1977 une entreprise d’export- import puis en 1980 rachète la Minoterie de Muramvya, ancienne capitale royale. | Revenu en Belgique, il retrouve un emploi de réceptionniste au Novotel de Zaventem (1973) avant de fonder en 1977 une entreprise d’export-import puis en 1980 rachète la Minoterie de Muramvya, ancienne capitale royale. | ||
Fondateur du | Fondateur du Parti Royaliste Parlementaire (PRP) en 1991, à la fois composé de monarchistes convaincus et de républicains, il revient au Burundi participer à l’ouverture du multipartisme. En 1992, il change le nom de P.R.P pour [[Parti de la Réconciliation du Peuple]] afin de pouvoir se présenter à l’élection présidentielle de juin 1993. Le 7 mars 1992, au cours d’une conférence, Mathias Hitimana déclare publiquement « ''que la monarchie constitutionnelle est le seul régime légitime au Burundi'' ». Son candidat, Pierre-Claver Sendegeya, obtiendra 1.44% des voix lors de l’élection présidentielle de 1993. Si le PRP aura eu du mal a rassembler les foules, Hitimana a le mérite de replacer la monarchie comme un débat de société dans le paysage pluri-ethnique du Burundi. | ||
Devenu un solide parti d’opposition, Hitimana condamnera fermement le coup | Devenu un solide parti d’opposition, Hitimana condamnera fermement le coup d’État du 20 octobre 1993 qui voit l’assassinat du premier Président Hutu Melchior N’Dadaye. Il refusera de reconnaître le régime du Président (Tutsi) Sylvestre Ntibantunganya (qui a succédé au Président (Hutu) Cyprien Ntaryamira assassiné le 6 avril 1994 avec son homologue rwandais) et va multiplier les actions coups-de-poing contre lui avec ses partisans (on parlera même de milices monarchistes). Arrêté et relâché en août 1994, il organise le 9 janvier 1996 une opération ville morte à Bujumbura et les manifestations organisées par ses partisans le 15, forcent le gouvernement du Président Pierre Buyoya (de 1987 à 1993 et 1996 à 2003) à déployer l’armée, mettre Mathias Hitimana en résidence surveillée trois jours plus tard. | ||
Le | Le 28 août 2000, il signe les Accords d’Arusha et devient Ministre des Mines et de l’Énergie le 1er novembre 2001. Ses diatribes antigouvernementales, violentes parfois, lui attirent l’hostilité du Président Pierre Buyoya. Hitimana finit par se rallier en juillet 2002 à la rébellion du Conseil National Pour la Défense de la Démocratie–Forces pour la Défense de la Démocratie (C.N.D.D- F.D.D) et se fait limoger de son poste. | ||
Malgré le ralliement de son leader, le P.R.P (qui va | Malgré le ralliement de son leader, le P.R.P (qui va connaître une scission avec [[Abahuza]] puis le [[Parti monarchiste parlementaire du Burundi]]- P.M.P) va continuer à participer au gouvernement de 2003 à 2005 avec la nomination controversée d’un de ses membres au poste de Ministre des Réformes Institutionnelles et des Droits de l’Homme. Cette nomination ne sera pas reconnue par le leader du PRP demandant en vain au nouveau ministre de démissionner de son poste (lettre du 1er décembre 2003). | ||
Mathias Hitimana est décédé le 15 | Mathias Hitimana est décédé le 15 janvier 2004 à Bruxelles. | ||
==Bibliographie== | ==Bibliographie== | ||
Jacques Hatungiman & Salvator Nahimana, Le Défenseur De La Monarchie Burundaise, Hitimana Le Difficile - Texte Original, collections Etudes Africaines, L’Harmattan, 2006 | |||
* Jacques Hatungiman & Salvator Nahimana, Le Défenseur De La Monarchie Burundaise, Hitimana Le Difficile - Texte Original, collections Etudes Africaines, L’Harmattan, 2006 | |||
[[Category:Royalisme burundi]] | [[Category:Royalisme burundi]] | ||
==Liens | ==Liens externes== | ||
[ | *[http://www.histoiredelafrique.fr/] : Site consacré à la monarchie du Burundi | ||
http://www.histoiredelafrique.fr/ : | *[http://www.burundi-agnews.org] : Site d’information consacré au Burundi | ||
http://www.burundi-agnews.org : | *[http://www.netpress.bi/ts/150702.htm] : Limogeage de Mathias Hitimana | ||
http://www.netpress.bi/ts/150702.htm : | *[http://www.ldgl.org/spip.php?article23] : Liste du gouvernement Burundais en 2003 | ||
http://www.ldgl.org/spip.php?article23 : | *[http://www.netpress.bi/article.php3?id_article=2137] : Lettre de Mathias Hitimana | ||
http://www.netpress.bi/article.php3?id_article=2137 : | *[http://www.abarundi.org/actualite/bulletin_mensuel/hebdo_300505.html] : Election de 2005 au Burundi | ||
http://www.abarundi.org/actualite/bulletin_mensuel/hebdo_300505.html : | |||
Dernière version du 1 novembre 2011 à 17:11
MATHIAS HITIMANA
Biographie
Né le 24 février 1949, Mathias Hitimana (Tutsi) rencontre le futur Mwami Ntare V en 1956 et va se lier d’amitié avec le Prince. Étudiant à Bujumbura, il est brièvement arrêté le 29 novembre 1966 à l’hôtel Paquidas par les militaires au lendemain du coup d’État. Il part alors en 1968 vers la Belgique continuer ses études (Bruxelles) puis devient réceptionniste au Hilton de la capitale belge de 1972 à 1973.
Membre de la délégation royale qui arrive en Ouganda au côté du Mwami Ntare V en avril 1972, il échappe de peu à l’arrestation grâce à des relations familiales. Il tentera en vain d’obtenir du Négus d’Éthiopie qu’il intervienne pour obtenir la libération du souverain.
Revenu en Belgique, il retrouve un emploi de réceptionniste au Novotel de Zaventem (1973) avant de fonder en 1977 une entreprise d’export-import puis en 1980 rachète la Minoterie de Muramvya, ancienne capitale royale.
Fondateur du Parti Royaliste Parlementaire (PRP) en 1991, à la fois composé de monarchistes convaincus et de républicains, il revient au Burundi participer à l’ouverture du multipartisme. En 1992, il change le nom de P.R.P pour Parti de la Réconciliation du Peuple afin de pouvoir se présenter à l’élection présidentielle de juin 1993. Le 7 mars 1992, au cours d’une conférence, Mathias Hitimana déclare publiquement « que la monarchie constitutionnelle est le seul régime légitime au Burundi ». Son candidat, Pierre-Claver Sendegeya, obtiendra 1.44% des voix lors de l’élection présidentielle de 1993. Si le PRP aura eu du mal a rassembler les foules, Hitimana a le mérite de replacer la monarchie comme un débat de société dans le paysage pluri-ethnique du Burundi.
Devenu un solide parti d’opposition, Hitimana condamnera fermement le coup d’État du 20 octobre 1993 qui voit l’assassinat du premier Président Hutu Melchior N’Dadaye. Il refusera de reconnaître le régime du Président (Tutsi) Sylvestre Ntibantunganya (qui a succédé au Président (Hutu) Cyprien Ntaryamira assassiné le 6 avril 1994 avec son homologue rwandais) et va multiplier les actions coups-de-poing contre lui avec ses partisans (on parlera même de milices monarchistes). Arrêté et relâché en août 1994, il organise le 9 janvier 1996 une opération ville morte à Bujumbura et les manifestations organisées par ses partisans le 15, forcent le gouvernement du Président Pierre Buyoya (de 1987 à 1993 et 1996 à 2003) à déployer l’armée, mettre Mathias Hitimana en résidence surveillée trois jours plus tard.
Le 28 août 2000, il signe les Accords d’Arusha et devient Ministre des Mines et de l’Énergie le 1er novembre 2001. Ses diatribes antigouvernementales, violentes parfois, lui attirent l’hostilité du Président Pierre Buyoya. Hitimana finit par se rallier en juillet 2002 à la rébellion du Conseil National Pour la Défense de la Démocratie–Forces pour la Défense de la Démocratie (C.N.D.D- F.D.D) et se fait limoger de son poste.
Malgré le ralliement de son leader, le P.R.P (qui va connaître une scission avec Abahuza puis le Parti monarchiste parlementaire du Burundi- P.M.P) va continuer à participer au gouvernement de 2003 à 2005 avec la nomination controversée d’un de ses membres au poste de Ministre des Réformes Institutionnelles et des Droits de l’Homme. Cette nomination ne sera pas reconnue par le leader du PRP demandant en vain au nouveau ministre de démissionner de son poste (lettre du 1er décembre 2003).
Mathias Hitimana est décédé le 15 janvier 2004 à Bruxelles.
Bibliographie
- Jacques Hatungiman & Salvator Nahimana, Le Défenseur De La Monarchie Burundaise, Hitimana Le Difficile - Texte Original, collections Etudes Africaines, L’Harmattan, 2006