« Frédéric Auguste III » : différence entre les versions
(Page créée avec « '''Frédéric Auguste III''' 300px|thumb|right|Blason de la famille royale de Saxe Quatrième enfant et 1er fils d... ») |
Aucun résumé des modifications |
||
(10 versions intermédiaires par le même utilisateur non affichées) | |||
Ligne 3 : | Ligne 3 : | ||
[[ Fichier:Blason de la famille royale de Saxe.jpg|300px|thumb|right|Blason de la famille royale de Saxe]] | [[ Fichier:Blason de la famille royale de Saxe.jpg|300px|thumb|right|Blason de la famille royale de Saxe]] | ||
Quatrième enfant et 1er fils du Roi George de Saxe (1832-1904 ) et de Maria Anna de Portugal ( 1843-1884 ), Frédéric Auguste III fut le dernier souverain du Royaume de Saxe de 1904 à 1918. | Quatrième enfant et 1er fils du Roi [[George Ier de Saxe]] (1832-1904 ) et de Maria Anna de Portugal ( 1843-1884 ), Frédéric Auguste III fut le dernier souverain du Royaume de Saxe de 1904 à 1918. | ||
==Enfance royale== | ==Enfance royale== | ||
Ligne 15 : | Ligne 15 : | ||
Le 20 juillet 1883, à sa majorité, il est le premier prince héritier de Saxe à prêter serment de fidélité à l’empereur d’Allemagne. | Le 20 juillet 1883, à sa majorité, il est le premier prince héritier de Saxe à prêter serment de fidélité à l’empereur d’Allemagne. | ||
[[Fichier:Friedrich August III. von Sachsen.jpg|200px|thumb|left|Frédéric Auguste III de Saxe]] | |||
Le 19 septembre 1883, il est promu premier Lieutenant et entre en 1886 au régiment de Hussard avant d’être élevé au rang de Capitaine de d’un régiment basé à Dresde. Le prince héritier de Saxe embrasse alors une brillante carrière militaire : Commandant de batterie du 1er Régiment d’artillerie à Dresde en 1888, major du premier Bataillon de régiments de Grenadiers puis en 1891, Lieutenant-Colonel, Colonel un an plus tard, Major-Général en 1894 (qu’il cumule avec le poste d’inspecteur de l’école des sous –officiers), Lieutenant-Général et Commandant du XIième corps d’armée saxon en 1898 avant d’être finalement nommé en 1912 Maréchal de l’Empire. | Le 19 septembre 1883, il est promu premier Lieutenant et entre en 1886 au régiment de Hussard avant d’être élevé au rang de Capitaine de d’un régiment basé à Dresde. Le prince héritier de Saxe embrasse alors une brillante carrière militaire : Commandant de batterie du 1er Régiment d’artillerie à Dresde en 1888, major du premier Bataillon de régiments de Grenadiers puis en 1891, Lieutenant-Colonel, Colonel un an plus tard, Major-Général en 1894 (qu’il cumule avec le poste d’inspecteur de l’école des sous –officiers), Lieutenant-Général et Commandant du XIième corps d’armée saxon en 1898 avant d’être finalement nommé en 1912 Maréchal de l’Empire. | ||
Ligne 20 : | Ligne 22 : | ||
==Voyages à l'étranger == | ==Voyages à l'étranger == | ||
Prince héritier, Frédéric-Auguste eut très vite le goût des voyages dans le cadre ses études. De juin à août 1886, il visite l’Autriche, la Tchéco-slovaquie , la Hongrie, la Serbie , la Pologne , l’Angleterre et l’Allemagne. IL récidive durant 7 mois en octobre 1889 rajoutant l’Espagne, le Portugal , le Maroc ( où il perdra son aumônier) l’Egypte, la Turquie ou l’Italie … sur son carnet de voyages. En 1894, il est aperçu à Saint | Prince héritier, Frédéric-Auguste eut très vite le goût des voyages dans le cadre ses études. De juin à août 1886, il visite l’Autriche, la Tchéco-slovaquie , la Hongrie, la Serbie , la Pologne , l’Angleterre et l’Allemagne. IL récidive durant 7 mois en octobre 1889 rajoutant l’Espagne, le Portugal , le Maroc ( où il perdra son aumônier) l’Egypte, la Turquie ou l’Italie … sur son carnet de voyages. En 1894, il est aperçu à Saint Petersbourg pour les funérailles du Tsar [[Alexandre III]], 1897 en Angleterre ou en 1903 en Sicile. | ||
==Mariage et descendance== | ==Mariage et descendance== | ||
Il épouse le 23 novembre Louise de Habsbourg-Toscane à Dresde, rencontrée 4 ans auparavant. Un mariage royal qui sera couronné de 4 enfants : | Il épouse le 23 novembre Louise de Habsbourg-Toscane à Dresde, rencontrée 4 ans auparavant. Un mariage royal qui sera couronné de 4 enfants : | ||
[[Fichier:Famille royale de Saxe.jpg|200px|thumb|right|Famille royale de Saxe]] | |||
* Georges (1893-1943) | * Georges (1893-1943) | ||
*[[Frédéric | *[[Frédéric Christian de Saxe]] (1893-1968) | ||
* Ernest-Henri (1896-1971) | * Ernest-Henri (1896-1971) | ||
* Marie-Alix ( 1898-1898) | * Marie-Alix ( 1898-1898) | ||
Ligne 36 : | Ligne 40 : | ||
Avec l’avènement de Georges de Saxe en 1902, les relations entre Louise de Habsbourg-Toscane et son beau- père se ternissent. Peu respectueuse de l’étiquette de la cour, elle entre souvent en conflit avec le souverain qui menace de la faire interner en hôpital psychiatrique. La Princesse décide de fuir (sans ses enfants) de la Saxe le 9 décembre 1902 alors qu’elle est enceinte de sa dernière fille Anna. Ajoutez à cela les critiques incessantes de sa belle sœur Mathilde de Saxe (1863-1933), la Princesse avait planifié sa fuite avec l’accord de son frère. Prétextant une visite à sa famille, Louise de Habsbourg- Toscane prend le train vers le Grand-Duché de Toscane. Mais le 17 décembre, la cour de Saxe apprend que la Princesse héritiere serait malade et ne sera pas en mesure de revenir dans le royaume. Les journaux font clairement état de rumeurs de séparation entre Frédéric-Auguste et son épouse. Le scandale est énorme. | Avec l’avènement de Georges de Saxe en 1902, les relations entre Louise de Habsbourg-Toscane et son beau- père se ternissent. Peu respectueuse de l’étiquette de la cour, elle entre souvent en conflit avec le souverain qui menace de la faire interner en hôpital psychiatrique. La Princesse décide de fuir (sans ses enfants) de la Saxe le 9 décembre 1902 alors qu’elle est enceinte de sa dernière fille Anna. Ajoutez à cela les critiques incessantes de sa belle sœur Mathilde de Saxe (1863-1933), la Princesse avait planifié sa fuite avec l’accord de son frère. Prétextant une visite à sa famille, Louise de Habsbourg- Toscane prend le train vers le Grand-Duché de Toscane. Mais le 17 décembre, la cour de Saxe apprend que la Princesse héritiere serait malade et ne sera pas en mesure de revenir dans le royaume. Les journaux font clairement état de rumeurs de séparation entre Frédéric-Auguste et son épouse. Le scandale est énorme. | ||
Encore plus quand la presse annonce le 28 décembre que la Princesse entretient en Suisse une relation des plus | [[Fichier:Luise von Toskana.jpg|200px|thumb|left|Louise de Habsbourg- Toscane]] | ||
Le Roi Georges de Saxe annule le mariage le 30 décembre 1902 par décret royal et civilement en février 1903. Il fut cependant accordé une rente à la Princesse Louise et un titre de Comtesse. En Octobre 1907, la jeune Princesse Anna-Monika sera rendue à son père juste après le remariage de sa mère avec le musicien Enrico Toselli (septembre 1907). | |||
Encore plus quand la presse annonce le 28 décembre que la Princesse entretient en Suisse une relation des plus ambigüe avec son professeur de Français, André Giron. | |||
Le Roi Georges de Saxe annule le mariage le 30 décembre 1902 par décret royal et civilement en février 1903. Il fut cependant accordé une rente à la Princesse Louise et un titre de Comtesse. En Octobre 1907, la jeune Princesse Anna-Monika sera rendue à son père juste après le remariage de sa mère avec le musicien Enrico Toselli (septembre 1907) dont elle divorcera en 1912. | |||
==Roi de Saxe== | ==Roi de Saxe== | ||
A la mort de son père, le 14 octobre 1904, Frédéric Auguste III devient Roi de Saxe. Il a une réputation de « gentleman anglais » qui apprécie l’art et la chasse mais s’il se tient à l’écart de Berlin, il n’en demeure pas moins sujet de l’Empereur Guillaume II de Hohenzollern. | A la mort de son père, le 14 octobre 1904, Frédéric Auguste III devient Roi de Saxe. Il a une réputation de « gentleman anglais » qui apprécie l’art et la chasse mais s’il se tient à l’écart de Berlin, il n’en demeure pas moins sujet de l’Empereur [[Guillaume II de Hohenzollern]]. | ||
Durant 10 ans, le Roi Frédéric Auguste III goûte à une vie paisible entouré de ses enfants lorsque la première guerre mondiale éclate, tente timidement des réformes ( comme le suffrage universel). Le Roi mobilise ses troupes aux côtés des troupes impériales. Cette guerre, il n’en veut pas mais le Kaiser tempête, exige, Frédéric Auguste III obtempère dès le 2 août 1914 et 750 000 hommes sont mobilisés. | Durant 10 ans, le Roi Frédéric Auguste III goûte à une vie paisible entouré de ses enfants lorsque la première guerre mondiale éclate, tente timidement des réformes ( comme le suffrage universel). Le Roi mobilise ses troupes aux côtés des troupes impériales. Cette guerre, il n’en veut pas mais le Kaiser tempête, exige, Frédéric Auguste III obtempère dès le 2 août 1914 et 750 000 hommes sont mobilisés. | ||
[[Fichier:Friedrich August III van Saksen.jpg|200px|thumb|right|Frédéric Auguste III, souverain de Saxe]] | |||
Son arrivée à l’état- major est accueillie avec enthousiasme. Ses qualités de stratège militaires sont connues de ses pairs . Il est envoyé sur le front de l’Ouest avec son armée. Les saxons participeront aux batailles de Dinand et Charleroi ou la Marne. | Son arrivée à l’état- major est accueillie avec enthousiasme. Ses qualités de stratège militaires sont connues de ses pairs . Il est envoyé sur le front de l’Ouest avec son armée. Les saxons participeront aux batailles de Dinand et Charleroi ou la Marne. | ||
Lorsque l’Empire s’effondre en novembre 1918, le Roi rejoint son état afin de sauver son trône mais la révolution a déjà gagné Dresde . Le | Lorsque l’Empire s’effondre en novembre 1918, le Roi rejoint son état afin de sauver son trône mais la révolution a déjà gagné Dresde depuis février où les spartakistes communistes provoquent des grèves en tout genre. Frédéric Auguste III réclame une paix séparée à Guillaume II qui refuse tout accord de paix. Le 5 novembre 1918 suite à la a démission de tous les ministres d’état (du 23 au 26 octobre), l’ancien ministre de la justice, Rudolf Heinze, prend la tête du gouvernement. Mais dans les jours qui suivent, 3000 soldats du camp d’aviation de la caserne de Großenhain élisent le premier Conseil des soldats de Saxe, un organe politique contre la guerre. | ||
Le 8 novembre 1918, des manifestations éclatent à Dresde et dans d’autres villes du royaume, de nouveaux Conseils d’ouvriers et de soldats se forment à Leipzig et à Chemnitz. Le soir suivant, des manifestants occupent l’état-major général de l’armée, la direction de la police et les bâtiments ministériels. Le roi se rend au château de Moritzburg, après que les Conseils ouvriers et de soldats, composés de membres du Parti USPD et du groupe Spartakiste, aient pris le pouvoir. | |||
Le 10 novembre, le drapeau rouge flotte déjà sur les balcons . Le Roi est réfugié dans son château de Sybillenort (actuelle Pologne) , reçoit le 15 novembre une délégation d’ouvriers qui réclament son départ. En échange, la nouvelle République dirigée par le député social-démocrate Hermann Fleißner (1865 -1939)lui propose de garder ses châteaux et lui assure une pension pour lui et ses descendants. Le Roi interloqué ne dit rien, vient de comprendre que l’Empire allemand vient de tomber et que l’ère des monarchies s’achèvent en Europe de l’Ouest. Il signe son acte d’abdication et tout en donnant son acte d’abdication, s’écrie : Machd doch eiern Drägg alleene (« ''eh bien gérer votre merde seul désormais'' »). | |||
==Exil royal== | |||
Dès janvier 1919, le Conseil des ouvriers vacillent. Les grèves se multiplient, les ministres démissionnent, l’état de saxe est en proie à l’anarchie politique. Monarchistes contre sociaux –démocrates, Dresde se couvrent de barricades. En avril 1919, l’état d’urgence est proclamé en Saxe. | Dès janvier 1919, le Conseil des ouvriers vacillent. Les grèves se multiplient, les ministres démissionnent, l’état de saxe est en proie à l’anarchie politique. Monarchistes contre sociaux –démocrates, Dresde se couvrent de barricades. En avril 1919, l’état d’urgence est proclamé en Saxe. | ||
Dans les années 20, le Souverain revient en Saxe. Il est accueilli par des milliers de royalistes qui réclament son retour. Le souverain exilé a passé son temps à voyager, loin des soucis de la politique. En mars 1920, la tentative de putsch monarchiste tourne au fiasco. Les monarchistes tentent leur chance à Dresde mais l’armée du gouvernement et les partisans de la République font tout échouer (59 morts). | Dans les années 20, le Souverain revient en Saxe. Il est accueilli par des milliers de royalistes qui réclament son retour. Le souverain exilé a passé son temps à voyager, loin des soucis de la politique. En mars 1920, la tentative de putsch monarchiste tourne au fiasco. Les monarchistes tentent leur chance à Dresde mais l’armée du gouvernement et les partisans de la République font tout échouer (59 morts). | ||
==Décès du souverain== | |||
Dans la matinée du 18 février 1932, le souverain est retrouvé inconscient, paralysé sur son lit. Il ne reprendra pas connaissance et décède au cours de la soirée. Le gouvernement saxon ordonne des funérailles nationales pour son souverain. 500 000 personnes suivront le cortège funéraire. Parmi la garde d’honneur formée pour escorter le souverain, se trouveront deux monarchistes convaincus, le Major-Général Ludwig Beck (1880-1944) et le lieutenant-colonel Friedrich Olbricht (1888-1944). | Dans la matinée du 18 février 1932, le souverain est retrouvé inconscient, paralysé sur son lit. Il ne reprendra pas connaissance et décède au cours de la soirée. Le gouvernement saxon ordonne des funérailles nationales pour son souverain. 500 000 personnes suivront le cortège funéraire. Parmi la garde d’honneur formée pour escorter le souverain, se trouveront deux monarchistes convaincus, le Major-Général Ludwig Beck (1880-1944) et le lieutenant-colonel Friedrich Olbricht (1888-1944). | ||
[[Fichier:Bundesarchiv Bild 102-13160, Dresden, Beisetzung Friedrich August III..jpg|200px|thumb|left|Convoi funéraire de Frédéric Auguste III de Saxe]] | |||
Les deux saxons seront un jour au cœur de l’attentat contre le Chancelier Adolf Hitler en juillet 1944 que la Maison royale de Saxe refusa de soutenir. | Les deux saxons seront un jour au cœur de l’attentat contre le Chancelier Adolf Hitler en juillet 1944 que la Maison royale de Saxe refusa de soutenir. | ||
[[Category:Royalisme Allemand]] | [[Category:Royalisme Allemand]] | ||
==Lien interne== | |||
*[[Mouvement Monarchiste de Saxe]] | |||
==Liens externes== | ==Liens externes== |
Dernière version du 12 janvier 2014 à 12:16
Frédéric Auguste III
Quatrième enfant et 1er fils du Roi George Ier de Saxe (1832-1904 ) et de Maria Anna de Portugal ( 1843-1884 ), Frédéric Auguste III fut le dernier souverain du Royaume de Saxe de 1904 à 1918.
Enfance royale
Né à Dresde le 25 mai 1865, le jeune prince reçu une éducation catholique et militaire très tôt. Le 11 juillet 1871, il assiste à sa première parade militaire qui célèbre la victoire prussienne sur la France et de facto la proclamation de l’Empire Allemand. A 12 ans et selon la coutume de la famille royale, il est nommé Sous –Lieutenant d’un régiment de grenadier.
Et c’est grâce à ce droit qu’il pourra participer à la Kaiser parade (15 septembre 1882) et assister aux manœuvres de l’armée impériale. Scolarisé tout son primaire et secondaire à Dresde- Neustadt, il en sort diplômé en en avril 1883 et intègre en mai 1884 l’université de Strasbourg où il étudie durant deux ans les sciences politiques et l’histoire avant de repartir à Leipzig pour deux années supplémentaires.
Une carrière militaire
Le 20 juillet 1883, à sa majorité, il est le premier prince héritier de Saxe à prêter serment de fidélité à l’empereur d’Allemagne.
Le 19 septembre 1883, il est promu premier Lieutenant et entre en 1886 au régiment de Hussard avant d’être élevé au rang de Capitaine de d’un régiment basé à Dresde. Le prince héritier de Saxe embrasse alors une brillante carrière militaire : Commandant de batterie du 1er Régiment d’artillerie à Dresde en 1888, major du premier Bataillon de régiments de Grenadiers puis en 1891, Lieutenant-Colonel, Colonel un an plus tard, Major-Général en 1894 (qu’il cumule avec le poste d’inspecteur de l’école des sous –officiers), Lieutenant-Général et Commandant du XIième corps d’armée saxon en 1898 avant d’être finalement nommé en 1912 Maréchal de l’Empire.
Voyages à l'étranger
Prince héritier, Frédéric-Auguste eut très vite le goût des voyages dans le cadre ses études. De juin à août 1886, il visite l’Autriche, la Tchéco-slovaquie , la Hongrie, la Serbie , la Pologne , l’Angleterre et l’Allemagne. IL récidive durant 7 mois en octobre 1889 rajoutant l’Espagne, le Portugal , le Maroc ( où il perdra son aumônier) l’Egypte, la Turquie ou l’Italie … sur son carnet de voyages. En 1894, il est aperçu à Saint Petersbourg pour les funérailles du Tsar Alexandre III, 1897 en Angleterre ou en 1903 en Sicile.
Mariage et descendance
Il épouse le 23 novembre Louise de Habsbourg-Toscane à Dresde, rencontrée 4 ans auparavant. Un mariage royal qui sera couronné de 4 enfants :
- Georges (1893-1943)
- Frédéric Christian de Saxe (1893-1968)
- Ernest-Henri (1896-1971)
- Marie-Alix ( 1898-1898)
- Marguerite ( 1900 -1962)
- Marie-Alix ( 1901- 1990)
- Anna- Monika ( 1903- 1976)
Avec l’avènement de Georges de Saxe en 1902, les relations entre Louise de Habsbourg-Toscane et son beau- père se ternissent. Peu respectueuse de l’étiquette de la cour, elle entre souvent en conflit avec le souverain qui menace de la faire interner en hôpital psychiatrique. La Princesse décide de fuir (sans ses enfants) de la Saxe le 9 décembre 1902 alors qu’elle est enceinte de sa dernière fille Anna. Ajoutez à cela les critiques incessantes de sa belle sœur Mathilde de Saxe (1863-1933), la Princesse avait planifié sa fuite avec l’accord de son frère. Prétextant une visite à sa famille, Louise de Habsbourg- Toscane prend le train vers le Grand-Duché de Toscane. Mais le 17 décembre, la cour de Saxe apprend que la Princesse héritiere serait malade et ne sera pas en mesure de revenir dans le royaume. Les journaux font clairement état de rumeurs de séparation entre Frédéric-Auguste et son épouse. Le scandale est énorme.
Encore plus quand la presse annonce le 28 décembre que la Princesse entretient en Suisse une relation des plus ambigüe avec son professeur de Français, André Giron. Le Roi Georges de Saxe annule le mariage le 30 décembre 1902 par décret royal et civilement en février 1903. Il fut cependant accordé une rente à la Princesse Louise et un titre de Comtesse. En Octobre 1907, la jeune Princesse Anna-Monika sera rendue à son père juste après le remariage de sa mère avec le musicien Enrico Toselli (septembre 1907) dont elle divorcera en 1912.
Roi de Saxe
A la mort de son père, le 14 octobre 1904, Frédéric Auguste III devient Roi de Saxe. Il a une réputation de « gentleman anglais » qui apprécie l’art et la chasse mais s’il se tient à l’écart de Berlin, il n’en demeure pas moins sujet de l’Empereur Guillaume II de Hohenzollern.
Durant 10 ans, le Roi Frédéric Auguste III goûte à une vie paisible entouré de ses enfants lorsque la première guerre mondiale éclate, tente timidement des réformes ( comme le suffrage universel). Le Roi mobilise ses troupes aux côtés des troupes impériales. Cette guerre, il n’en veut pas mais le Kaiser tempête, exige, Frédéric Auguste III obtempère dès le 2 août 1914 et 750 000 hommes sont mobilisés.
Son arrivée à l’état- major est accueillie avec enthousiasme. Ses qualités de stratège militaires sont connues de ses pairs . Il est envoyé sur le front de l’Ouest avec son armée. Les saxons participeront aux batailles de Dinand et Charleroi ou la Marne.
Lorsque l’Empire s’effondre en novembre 1918, le Roi rejoint son état afin de sauver son trône mais la révolution a déjà gagné Dresde depuis février où les spartakistes communistes provoquent des grèves en tout genre. Frédéric Auguste III réclame une paix séparée à Guillaume II qui refuse tout accord de paix. Le 5 novembre 1918 suite à la a démission de tous les ministres d’état (du 23 au 26 octobre), l’ancien ministre de la justice, Rudolf Heinze, prend la tête du gouvernement. Mais dans les jours qui suivent, 3000 soldats du camp d’aviation de la caserne de Großenhain élisent le premier Conseil des soldats de Saxe, un organe politique contre la guerre.
Le 8 novembre 1918, des manifestations éclatent à Dresde et dans d’autres villes du royaume, de nouveaux Conseils d’ouvriers et de soldats se forment à Leipzig et à Chemnitz. Le soir suivant, des manifestants occupent l’état-major général de l’armée, la direction de la police et les bâtiments ministériels. Le roi se rend au château de Moritzburg, après que les Conseils ouvriers et de soldats, composés de membres du Parti USPD et du groupe Spartakiste, aient pris le pouvoir.
Le 10 novembre, le drapeau rouge flotte déjà sur les balcons . Le Roi est réfugié dans son château de Sybillenort (actuelle Pologne) , reçoit le 15 novembre une délégation d’ouvriers qui réclament son départ. En échange, la nouvelle République dirigée par le député social-démocrate Hermann Fleißner (1865 -1939)lui propose de garder ses châteaux et lui assure une pension pour lui et ses descendants. Le Roi interloqué ne dit rien, vient de comprendre que l’Empire allemand vient de tomber et que l’ère des monarchies s’achèvent en Europe de l’Ouest. Il signe son acte d’abdication et tout en donnant son acte d’abdication, s’écrie : Machd doch eiern Drägg alleene (« eh bien gérer votre merde seul désormais »).
Exil royal
Dès janvier 1919, le Conseil des ouvriers vacillent. Les grèves se multiplient, les ministres démissionnent, l’état de saxe est en proie à l’anarchie politique. Monarchistes contre sociaux –démocrates, Dresde se couvrent de barricades. En avril 1919, l’état d’urgence est proclamé en Saxe. Dans les années 20, le Souverain revient en Saxe. Il est accueilli par des milliers de royalistes qui réclament son retour. Le souverain exilé a passé son temps à voyager, loin des soucis de la politique. En mars 1920, la tentative de putsch monarchiste tourne au fiasco. Les monarchistes tentent leur chance à Dresde mais l’armée du gouvernement et les partisans de la République font tout échouer (59 morts).
Décès du souverain
Dans la matinée du 18 février 1932, le souverain est retrouvé inconscient, paralysé sur son lit. Il ne reprendra pas connaissance et décède au cours de la soirée. Le gouvernement saxon ordonne des funérailles nationales pour son souverain. 500 000 personnes suivront le cortège funéraire. Parmi la garde d’honneur formée pour escorter le souverain, se trouveront deux monarchistes convaincus, le Major-Général Ludwig Beck (1880-1944) et le lieutenant-colonel Friedrich Olbricht (1888-1944).
Les deux saxons seront un jour au cœur de l’attentat contre le Chancelier Adolf Hitler en juillet 1944 que la Maison royale de Saxe refusa de soutenir.